Francis, nous sommes à l’aube d’un intense week-end national avec la 1ère édition du cyclo-cross de Lunel aujourd’hui et le Challenge National de Miramas demain, pourquoi avoir fait le déplacement sur les deux rendez-vous ?
Je suis à Lunel car dimanche, à Miramas, il y a le Challenge National. Ce nouveau cyclo-cross héraultais m’a été proposé par Arnaud Jouffroy. Il m’a informé il y a un an qu’un organisateur vers chez lui voulait organiser un cyclo-cross avec un beau plateau. J’ai dit que pour moi, le plus simple serait la veille du Challenge National, vu qu’on descendait ici. Et puis le samedi, qu’on fasse un cross ou qu’on aille s’échauffer, c’est pareil. Il a donc transmis le message et je suis très heureux de pouvoir venir courir ici la veille du Challenge.

On image qu’après ta défaite à Saverne à l’ouverture du Challenge National, tu vas vouloir reprendre les choses en main demain à Miramas ?
Oui, en effet. L’objectif de la saison c’est de gagner le Challenge National, le Championnat de France et d’obtenir un podium au Mondial. C’est vrai que d’habitude je gagnais les manches du Challenge, j’en ai gagné quatorze à la suite et ça fait six ans que je gagne le classement général. Je suis toujours en bonne voie pour gagner un septième Challenge National, mais cela passe automatiquement par une victoire ce week-end, parce qu’il n’y a que trois manches. J’ai fait 2ème de la première et tout dépend des résultats de Steve Chainel demain. S’il gagne et que je finis 2ème, ce sera très difficile de gagner le général. Par contre, si j’arrive à m’imposer devant lui, nous serons à égalité et alors on jouera tout sur la dernière manche.

As-tu digéré ta défaite à Saverne ?
Disons que je ne viens pas à Miramas pour prendre ma revanche. J’étais déjà très heureux de pouvoir gagner quatorze manches du Challenge National à la suite sans jamais être battu. Maintenant, on va essayer de recommencer une petite série et puis surtout essayer de continuer celle du général.

En termes de braquet, tu t’es imposé aux Championnats de France avec un 50 dents. Au circuit de Saverne, quel braquet avais-tu et que s’est-il passé pour que tu fasses 2ème ?
Au début de l’année, j’ai choisi de mettre un braquet à peine plus petit pour commencer le début de saison. J’ai commencé avec un 46 et un 48, et depuis quinze jours j’ai remis les plateaux de 50 pour refaire la fin de saison. A Saverne, j’ai été battu par Steve, c’était le plus fort ce jour-là malgré ma petite erreur. J’ai glissé de la roue arrière en lançant le sprint car je suis sorti un peu trop vite du champ pour rentrer sur la route. Après, peut-être que même si je n’avais pas glissé j’aurais pu gagner, mais bon ce jour-là Steve était au même niveau que moi et il méritait tout autant la victoire.

Comment te sens-tu par rapport à la montée en puissance de la jeunesse ?
Pour l’instant, tout se passe bien. J’ai fait un très bon début de saison, je suis 2ème au classement UCI, pas très mal en Coupe du Monde, je réussirai à bien m’en sortir dans tout ce peloton. Je fais davantage partie des anciens du cross que des nouveaux mais j’ai de l’expérience et la connaissance des circuits. C’est un petit plus par rapport aux nouveaux, malgré qu’ils poussent derrière. Mais j’espère que j’ai encore de belles années devant moi, et les objectifs sont toujours les mêmes : essayer de faire des courses au niveau international et le podium aux Championnats du Monde.

José-Antonio Hermida a été sacré champion du monde de VTT cette année à 32 ans.  Il tournait autour du titre mondial depuis plusieurs années. Quand tu vois cette réussite tardive, tu te dis que finalement il faut continuer d’y croire ?
Je continue toujours d’y croire. Chaque fois que je reprendrai le vélo pour la saison de cyclo-cross où je suis dans le coup ! C’est comme cette année, je crois toujours au podium mondial et au titre, d’autant plus que je connais bien le circuit de Sankt-Wendel. J’ai déjà fait 4ème aux Championnats du Monde et 5ème en Coupe du Monde, c’est un circuit qui me plaît bien et j’espère que ça se passera bien jusqu’au mois de février.

On parlait de braquet. Penses-tu que le monde du cyclo-cross puisse bénéficier d’une évolution comme en VTT, avec la sortie du 29 pouces ?
Je ne pense pas mais il y aura sans doute de petites améliorations. Depuis cette année on a voulu essayer de faire autoriser les freins à disque. C’est peut-être dans ce milieu-là que ça va évoluer car l’autorisation a été donnée. Mais après il faut voir avec les fabricants de roues, l’étrier de frein, pour qu’ils puissent faire évoluer le système. J’ai vu un prototype il y a deux ans chez Lapierre mais si tout le monde se met dans le coup je pense que ce sera la plus grosse évolution qu’on aura dans le monde du cyclo-cross.

Propos recueillis par Jean-Baptiste Trauchessec.