Vingt-quatre heures avant la deuxième manche du Challenge National à Miramas, dans les Bouches-du-Rhône, le cyclo-cross français va se retrouver pour une répétition générale à Lunel, demain dans l’Hérault, pour la première édition du cyclo-cross des Garrigues. L’événement s’offrira le luxe de réunir un plateau quasiment identique à celui qui s’affrontera le lendemain au Challenge National, avec la participation de Francis Mourey (FDJ), Steve Chainel (Bbox Bouygues Telecom) et Julien Absalon (Orbea). Un superbe spectacle en perspective pour cet événement appelé à grandir. Plus d’infos sur le programme sur www.lunelbike.com.

Sébastien, à la veille de la première édition du cyclo-cross des Garrigues, où en sont les préparatifs ?
Le circuit est tracé depuis une quinzaine de jours. Il reste quelques détails à finir comme poser les dernières barrières pour le départ, mais le plus gros est fait.

Après le Cap d’Agde et avant Miramas, voilà une nouvelle épreuve de haut-niveau dans le sud de la France. D’où vient selon vous cet engouement pour le cyclo-cross en Languedoc-Roussillon ?
Cet engouement vient de passionnés avant tout. Le premier cyclo-cross des Garrigues voit le jour grâce à notre président de club Serge Poitou et grâce à tous les bénévoles qui ont passé beaucoup d’heures sur le terrain pour rendre cet événement possible. On ne parle pas assez d’eux car ils donnent beaucoup de leur temps et sans eux aucune course ne serait possible.

Comment vous est venue l’idée d’organiser cette épreuve ?
Tout est parti du plan de réhabilitation de la carrière. Le parcours a été aménagé dans la partie réhabilitée de la carrière, qui rentre dans une démarche environnementale. Ce site devra trouver une nouvelle vocation dans quelques années. C’est donc l’occasion de mesurer son potentiel de reconversion. Le club support est Lunel Bike.

Présentez-nous le circuit…
Le circuit fait 2,3 kilomètres. Il est composé de terre dure, prairie et sable. C’est un circuit qui va laisser peu de temps pour récupérer. On est toujours en prise avec beaucoup de relances. Dès le départ, on attaque par une bosse, nous revenons sur le lac après de nombreux virages qui nécessitent beaucoup de relances et le passage des planches suivi des escaliers. On trouvera ensuite un bac à sable et sur la fin du circuit une descente suivie d’une remontée en dévers.

Comment avez-vous procédé pour obtenir la présence des gros calibres de la discipline et celle d’Absalon ?
A la fin de l’hiver dernier, nous avons contacté, par le biais d’Arnaud Jouffroy, Francis Mourey, Steve Chainel et Arnaud Labbe. Tout s’est conclu très vite. On remercie Arnaud d’avoir fait le premier contact avec ces coureurs. Pour Julien Absalon, c’est beaucoup plus récent car à l’époque il ne savait pas s’il serait dispo. Quand j’ai appris qu’il ferait quelques cyclo-cross je l’ai contacté et nous avons réussi à le convaincre de venir. Nous sommes très fiers d’avoir un tel plateau pour notre premier cyclo-cross. La date de notre course n’est pas un hasard, elle a était choisie par Francis Mourey car ils ont des calendriers de course très chargés. Ils descendaient dans le sud pour le Challenge National donc c’était l’occasion de faire un crochet par Lunel.

Jérémy Grimal, Arnaud Jouffroy et Christel Ferrier-Bruneau, les spécialistes régionaux du cyclo-cross, seront-ils présents ?
Malheureusement juste en spectateurs, car Jérémy se doit d’être à son top niveau le lendemain au Challenge et Arnaud est blessé. Pour Christel, ce ne sera pas pour cette année, mais nous avons l’intention de mettre en valeur les féminines l’an prochain. J’espère sa venue lors d’organisations futures mais aussi d’autres filles de haut-niveau avec qui je suis déjà en contact…

Envisagez-vous une pérennisation de cette épreuve à l’échelon régional ou en manche du Challenge National pour les années à venir ?
Le club Lunel Bike est né il y a cinq ans avec huit jeunes élèves pour commencer. Il a poussé et voit désormais les choses en grand avec ses 110 adhérents. Une montée en puissance dont Serge Poitou n’est pas peu fier. Il voit les choses en très grand avec une manche du Challenge National dans les années à venir. On a le potentiel sur ce site.

On sent un engouement régional pour le cyclo-cross depuis quelques saisons avec de nombreuses épreuves et une forte participation des jeunes catégories qui s’équipent de vélos spécifiques. Comment percevez-vous cette évolution ?
En effet, le cyclo-cross a bien évolué ces dernières années dans notre région. Nous avons un calendrier qui permet de courir tous les week-ends, d’octobre à janvier, avec quelques samedi/dimanche dans l’année. Les jeunes se prennent au jeu car le cyclo-cross est une discipline ludique qui plaît de plus en plus. On retrouve de plus en plus de coureurs équipés car le jeune vététiste préfère investir dans un vélo de cyclo-cross plutôt qu’un vélo de route qui ne lui servira que pour l’entraînement. Le vélo de cyclo-cross permet de faire la saison hivernale dans les sous-bois et de s’entraîner sur route pendant la saison estivale. Ce vélo permet aussi de découvrir les compétitions sur route. Nous sommes en outre dans une région chaude et les cyclistes ont du mal à couper plusieurs semaines comme dans les régions où l’on peut trouver de la neige. Le cyclo-cross permet à ces coureurs de garder la forme durant l’hiver.

Pour cette première édition, comment espérez-vous que votre épreuve va se dérouler ?
Nous attendons plusieurs milliers de spectateurs. J’espère que la météo sera au rendez-vous. Nous aurons la participation des meilleurs nationaux ainsi que les meilleurs régionaux de PACA, Aquitaine, Midi-Pyrénées et Languedoc-Roussillon. Nous aurons la participation exceptionnelle de Julien Absalon. Nous attendons au minimum 60 coureurs pour la course-reine. Pour les catégories plus jeunes, ils sont attendus en nombre vu qu’une grande partie des clubs de la région a déplacé sa sortie école de vélo directement sur notre cyclo-cross. La venue de tels coureurs fait rêver les plus jeunes, c’est donc l’occasion de faire leur course le matin et d’observer ces champions pour de vrai l’après-midi. Une grosse séance de dédicaces est prévue ! Personnellement j’espère qu’ils ne vont pas partir trop vite pour pouvoir les tenir le plus longtemps possible, même si ça ne dure pas longtemps…

Licencié au club de Lunel Bike, vous vivez pour le vélo en travaillant dans la structure CYRPEO, en étant bénévole auprès des jeunes, encadrant de la sélection régionale et organisateur d’épreuve. Quel regard portez-vous sur le cyclisme régional ?
Nous sommes dans une région qui voit sortir tous les ans de nouveaux talents. Cet été j’étais au TFJV avec la sélection du Languedoc-Roussillon et nous ne sommes vraiment pas à plaindre au niveau de la formation de ces jeunes, nous avons déjà une belle relève mais le problème est de les garder dans le comité une fois qu’ils sont Cadets ou Juniors. Nous manquons de structures de haut-niveau, que ce soit en route ou en VTT. Je pense que notre comité devrait plus se tourner vers une politique de formation à long terme en suivant plus les coureurs à partir de Minimes, Cadets…

Propos recueillis par Jean-Baptiste Trauchessec le 18 novembre 2010.