Léo, tu t’adjuges le Challenge National dès ton arrivée chez les Juniors, c’était ton ambition au début de l’automne ?
Non, ce que je voulais avant tout, c’était obtenir ma sélection pour le Championnat d’Europe. Pour cela j’avais misé sur une bonne première manche du Challenge à Saverne, avec l’espoir de progresser toute l’année. J’ai terminé 9ème à Saverne, ce qui s’est avéré insuffisant pour rejoindre l’équipe de France. Ensuite j’ai obtenu une bonne place à Besançon, 2ème, et j’ai voulu confirmer.

La décision a mis du temps à se faire à Pontchâteau. Comment as-tu senti la course ?
J’ai démarré car j’ai pensé que le premier qui y allait pouvait creuser l’écart. J’avais remarqué qu’à chaque fois qu’il y en avait un devant, ça se regardait beaucoup. J’ai fait le trou et quand j’ai vu Mathieu Morichon derrière moi, j’ai su que les coureurs du Limousin n’allaient plus rouler. En fait c’était ça ma crainte. Il y avait quatre Limousins devant à un moment, ça m’a inquiété un peu. J’avais peur que ce soit course perdue. Il fallait se méfier d’eux.

Tu as bénéficié des malheurs de Clément Russo, étais-tu informé de ce qui lui arrivait ?
Non, je n’en savais rien. Je n’ai pas fait ma course en fonction de lui. J’entendais qu’on me disait qu’il n’était pas là mais ça n’a pas influencé ma façon de courir. D’ailleurs il venait juste de rentrer dans le groupe de tête au moment où j’ai accéléré. C’est le seul moment où je l’ai vu devant.

Fort de ton nouveau statut de vainqueur du Challenge National Juniors, quelles vont être tes ambitions ?
J’aimerais bien faire les dernières Coupes du Monde et marcher aux Championnats de France. Je vais faire attention à bien finir ma saison.

Tu avais envisagé un moment abréger ta saison, pourquoi ?
Je voulais faire un gros début de saison. Or je me suis un peu loupé à mon sens. J’ai déraillé au départ de la manche de Saverne. Ensuite j’ai tout misé sur celle de Besançon. Je ne savais pas si j’allais faire tout l’hiver en cyclo-cross car je sortais d’une grosse saison de route. Mais après avoir terminé 2ème à Besançon, je me suis dit que j’allais finir.

Il est surprenant de voir qu’une petite déconvenue aurait pu te faire renoncer à la suite de la saison…
Quand on prépare une course et qu’on se loupe, c’est dur de se remotiver. Mais j’ai choisi Besançon pour me remettre dedans et j’ai bien fait de ne rien lâcher.

Fin novembre à Coxyde, tu as honoré ta première sélection en équipe de France. Quels enseignements tires-tu de cette première expérience internationale ?
La Coupe du Monde, c’était très différent, surtout sur un circuit très spécial comme celui de Coxyde, avec le sable. On n’en a pas trop l’habitude. J’ai terminé 14ème, c’est une belle place pour une première expérience internationale. Forcément, ça m’a servi pour la finale du Challenge National.

Propos recueillis à Pontchâteau le 9 décembre 2012.