Julian Alaphilippe. La dernière manche du Challenge National n’aura pas souri aux porteurs du dossard numéro un. Comme Clément Russo chez les Juniors, Julian Alaphilippe (Armée de Terre) a tout perdu après sa sixième place à Pontchâteau en Espoirs. Le champion de France n’avait pas la condition qui était la sienne à Besançon en novembre, après avoir coupé une semaine pour mieux préparer sa fin de saison. « C’était un circuit assez roulant donc ça a favorisé une course d’équipe. Je ne me suis pas retrouvé devant tout de suite. J’ai pris une petite cassure et je me suis retrouvé derrière seul contre les autres. J’ai coupé la semaine dernière donc on ne peut pas tout le temps être bien. Il reste encore le Championnat de France et les Coupes du Monde. J’ai gagné la deuxième manche, je fais deuxième à la première. Je pense que j’ai fait un bon Challenge, on ne va pas trop en demander », a déclaré peu après l’arrivée celui qui rejoindra la réserve d’Omega Pharma-Quick Step l’an prochain.

Matthieu Boulo. Il semblait malchanceux et en difficulté depuis le début de saison, on a retrouvé Matthieu Boulo dimanche. Le pensionnaire du Roubaix Lille Métropole a disputé à Pontchâteau sa seule manche du Challenge National. Le Breton évoluait presque chez lui en Loire-Atlantique, mais ce n’est pas la seule raison de sa présence sur le circuit de Coët-Roz. « J’ai pas mal de souvenirs ici. C’est à Pontchâteau que j’ai gagné ma première manche de Coupe du Monde. C’est un circuit qui me tient à cœur », a déclaré Boulo. L’ancien double champion de France Espoirs est aussi revenu sur sa course. À l’attaque dans l’avant-dernier tour, il a semblé un moment en mesure de créer la surprise et de s’imposer. Avant que Francis Mourey (FDJ-BigMat) ne lâche les chevaux pour revenir sur lui avant de le distancer dans la dernière boucle. « À mi-course je voyais que personne ne voulait prendre la course en main à part Arnold (Jeannesson). On ne pouvait pas aller bien plus vite que lui. Quand j’ai attaqué, je me suis dit que je devais mettre tout ce que j’avais. Mais peut-être suis-je parti un poil trop tôt », regrette le Breton.

Cyclo-cross d’Anvers et d’Overijse. Même si la prochaine course d’envergure au programme n’est prévue que pour le 23 décembre à Namur, en hiver, le cyclo-cross ne s’arrête jamais vraiment outre-Quiévrain. Ce week-end les meilleurs crossmen belges se sont donné rendez-vous à Anvers samedi et à Overijse dimanche. Un week-end qui fera sans doute du bien à Kevin Pauwels (Sunweb-Revor) qui retrouve le chemin de la victoire dans la ville du diamant devant l’omniprésent Sven Nys (Landbouwkrediet-KDL). Le champion de Belgique s’est d’ailleurs imposé le lendemain aux portes de Bruxelles pour la troisième année consécutive. Une nouvelle fois, le champion du monde Niels Albert (BKCP-Powerplus) a été contraint de jouer les seconds rôles. Troisième à Anvers, il a ajouté une nouvelle deuxième place à sa collection le lendemain dans le Brabant Flamand.

3 questions à… John Gadret (Ag2r La Mondiale)

John, avez-vous couru de manière attentiste pour cacher la faiblesse de votre dernier tour ?
Je cours comme un vieux briscard. Je ne suis plus tout jeune. Je fais du cyclo-cross pour me faire plaisir avant tout. J’ai fait les trois manches du Challenge, j’ai fait trois podiums. Je n’ai pas à rougir. Il me reste un cyclo-cross où je dois bien marcher, c’est le Championnat de France. Et même si je me rate là-bas… Je savais où Francis devait accélérer. Je l’ai dit hier à ma femme. J’ai dit qu’il accélérerait dans la remontée et que ce ne serait pas possible de le suivre. J’ai essayé, mais je sais très bien qu’il est au-dessus du lot. J’ai fait une couse parfaite, je me suis senti bien. Arnold a fait un bon boulot devant. Il a mis un bon tempo. Mathieu est passé à l’offensive. Il y a eu une vraie course, c’est le plus fort qui gagne.

N’auriez-vous pas pu être plus offensif ?
J’avais trois coureurs de la FDJ avec moi. Même s’il y en a un qui ne va pas tarder à me rejoindre dans l’équipe… Je ne pouvais pas prendre la course en main. Mathieu est encore jeune. Il a tenté un coup et il l’a très bien fait. Je n’avais pas à bouger alors qu’il restait trois coureurs de la FDJ avec moi. J’analyse la classe de Sven Nys. Cela fait deux week-ends que je le regarde courir. Je suis peut-être un coureur de haut niveau, mais il me fait rêver. En Coupe du Monde, il est 20ème et quand on le regarde courir, c’est fabuleux. Il revient petit à petit. Il court avec le métier. J’essaye de courir comme lui même si je n’ai pas son niveau. Mais il reste impressionnant.

Que retenez-vous de votre saison de cyclo-cross ?
Je suis deuxième du Challenge National. Ce sera une anecdote. Le mot qui restera de ma saison sera plaisir. J’espère encore en prendre au mois de janvier au Championnat de France. Après je tournerai la page et je me consacrerai à la route. Je ne me considère plus comme un crossman. Pour moi, un crossman, c’est quelqu’un qui, comme Francis ou Mathieu, fait des Coupes du Monde. Moi, je fais les manches de Challenge et le Championnat de France. L’année dernière, je pouvais encore me considérer comme tel. Mais plus maintenant. Un crossman doit faire toute la saison. Encore une fois, je suis là pour me faire plaisir. On peut prendre du plaisir et faire des résultats, la preuve.