Spécialiste du cyclo-cross, comment organises-tu ta préparation du mois de mars au mois de septembre ?

Jusqu’à l’année dernière je faisais la première partie de la saison sur route mais au fil des années, j’ai senti une perte de motivation pour les épreuves de Coupe de France route. Cette année, je me suis alors orientée vers le triathlon. J’ai fait trois épreuves en augmentant progressivement les distances. Début juillet, j’ai réussi à boucler l’Ironman de Roth en Allemagne. Ensuite, j’ai pris trois semaines de repos complet et j’ai repris l’entraînement début août pour la saison de cyclo-cross.

Quel bilan tires-tu sur ton début de saison ?

Le bilan est plutôt mitigé. J’avais visé une arrivée en forme début novembre mais j’ai du mal à retrouver des sensations sur le long terme. Ma contre-performance à La Mézière est dure à encaisser car les sensations étaient très bonnes depuis début novembre. Je continue selon le plan fixé et je ferai le point après Jablines, le 03 décembre.

Tu as récemment changé de club, que t’apporte ta nouvelle structure Vulco-Vélo Club de Vaulx en Velin ?

Ce nouveau club m’a permis de nouer un partenariat conséquent avec Mavic. J’ai pu obtenir des roues à disque, des casques et des chaussures. C’est un juste retour des choses que de signer dans cette structure. J’échange beaucoup avec Régis Auclair sur les questions d’entraînement. C’est une co-construction intéressante.

Quels vélos utilises-tu ? Tu en es satisfaite ?

J’effectue ma troisième saison sur des cadres belges, de la marque Flanders. Je suis passée au freinage à disque cette année. Je trouve les vélos assez lourds par rapport à ceux de l’an passé. J’ai un groupe complet Shimano Ultegra mécanique livré avec un double plateau 36/46. J’étais habituée au mono plateau de 40 et je pense repasser avec ce système-là.  

Quelles sont tes qualités pour performer en cyclo-cross ? Et tes axes de travail ?

J’aime avant tout cette discipline et il me semble que c’est le plus important pour rester motivée durant l’hiver. Je suis plutôt à l’aise techniquement et j’aime entretenir cette qualité. Je dois axer mon entraînement sur le travail de la puissance étant donné que je ne fais pas beaucoup de route l’été.

Quel va être la suite de ton programme ? et tes objectifs ?

Je vais enchaîner avec la Coupe du Monde de Zeven en Allemagne, la Coupe de France à Jablines et le championnat Auvergne Rhône-Alpes. Puis probablement les manches de Coupe du Monde de Namur et Heusden-Zolder. L’objectif sera de continuer à retrouver des sensations et du plaisir mais aussi de marquer le maximum de points UCI. Je sais ce que je fais à l’entraînement, mais pour l’instant ça ne se concrétise pas en compétition. Je sens qu’il ne me manque pas grand-chose. J’espère que ça va tourner…

Est-ce qu’il y a des filles qui passent systématiquement les planches sur le vélo ? Toi personnellement tu le travailles ?

Je n’ai pas vraiment un œil sur cet aspect technique puisque personnellement je n’y arrive pas. J’avoue avoir essayé, mais guère persisté.

Créer un relais mixte en cyclo-cross, avec un cadet, un junior, un espoir, une élite dame et un élite homme, chacun font un tour, sous les couleurs de leur comité ou de l’équipe de France, comme en VTT, que penses-tu de ce concept ?

C’est un concept intéressant avec une vocation plutôt promotionnelle de notre discipline. Je pense qu’elle a besoin d’actions plus festives et fédératrices. J’ai pu faire en avril dernier l’Urban Cross de Zurich. Il y avait un tour chronométré et des manches qualificatives à 4 ou à 6, jusqu’à la finale. Il me semble qu’effectivement, avec des épreuves comme celles-ci en marge des plus importantes, la discipline pourrait prendre une autre dimension et susciter également d’autres vocations.  

Une semaine type avec le travail et les entraînements, c’est quoi pour toi ?

Je travaille à 40% de novembre à janvier, soit les mardis et les jeudis. Le lundi est réservé pour le lavage du matériel et pour une sortie de récupération. Le mercredi j’effectue une ou deux sorties qualitatives de 1h30 à 2h30. Le jeudi je fais une séance sur home-trainer ou le vendredi à l’extérieur, j’aime faire une sortie de 1h15 avec des rappels d’intensités. Le samedi est réservé au déblocage et le dimanche c’est la compétition.

Si tu veux rajouter des choses, faire des remerciements…. C’est à toi de jouer !

Je tiens à remercier avant tout ma famille pour son soutien quotidien. Je remercie également le club de Vaulx en Velin pour son accueil et pour le début de la collaboration. Merci également à mes sponsors : Mavic, Flanders Fietsen, le magasin Cycloide de William Dortland, l’association O2&Cie qui lutte contre la BPCO et Challenge Tires. Enfin, je remercie mon ancien club de Chambéry pour leur accompagnement vers le haut-niveau.

 

Par Maëlle Grossetête