Francis Mourey (FDJ.fr) 8ème Élites :

« Je n’étais pas dans un très grand jour. J’étais bien, mais dans un Championnat du Monde, il faut être à 200 %. Aujourd’hui, il me manquait un petit truc pour être vraiment bien. J’ai quand même insisté, mais à un moment je n’en pouvais plus. Au bout de quatre tours, j’ai un peu décroché, ça roulait très vite. J’ai essayé de finir à mon rythme. On reviendra l’année prochaine encore plus fort pour essayer d’accrocher le maillot. On ne va pas s’arrêter là-dessus. La saison a été bonne. Nys et Stybar étaient très forts. Ils ont fait un duel exceptionnel. Stybar, on le connaît. Même s’il ne fait pas la saison complète, c’est un cyclo-crossman à la base. Il a dû bien se préparer pour être en forme. Je ne pense pas que je me sois mis en action trop tôt. J’étais venu ici pour jouer le podium ou le maillot arc-en-ciel. J’ai essayé dès le début pour dynamiter la course. Si j’étais dans un grand jour comme à Namur et comme à Nommay, j’aurais pu accrocher Stybar et Nys, mais il me manquait ce petit truc du jour J. La force était là, mais il me manquait de l’énergie. »

Nicolas Bazin (US Domont Cyclisme) 15ème Élites :

« J’ai déjà fait des Tops 20 en Coupe du Monde, mais cette 15ème place est au-dessus de mes objectifs. C’est mon deuxième meilleur Championnat du Monde après Tabor où j’avais terminé 12ème. Je ne pense pas que cela va changer les choses pour retrouver une équipe. Si j’ai une proposition, j’y réfléchirai, mais j’étais concentré à 200 % sur l’objectif. Il y a un gros point d’interrogation sur mon avenir. Continuer chez les amateurs ne fait pas partie de mes objectifs. Je veux simplement avoir un métier. Ce sera soit d’être coureur cycliste, soit d’avoir un métier plus classique. Je ne veux pas m’éterniser. J’ai 30 ans et je ne veux pas redescendre. Je préfère partir sur une bonne note et faire du vélo pour le plaisir. Si j’ai des propositions professionnelles, ce qui m’étonnerait vu la date et vu la conjoncture, j’y réfléchirai. La semaine prochaine, une autre vie va commencer. Je vais plancher sur ma reconversion et faire un bilan de compétences. Je vais essayer de continuer le cyclo-cross au maximum la saison prochaine dans la mesure du possible en fonction de mon emploi du temps. Si j’ai la possibilité de continuer, je ne m’en priverai pas. Si malheureusement je n’ai pas le temps, j’aurai déjà fait un beau parcours « à mon petit niveau. » Je n’aurai pas de regrets. Un Championnat du Monde comme celui-là, c’est une belle expérience pour n’importe quel coureur. Devant des milliers de spectateurs, c’est le rêve de tout cyclo-crossman ! »

Steve Chainel (Ag2r La Mondiale) 21ème Élites :

« Ce Championnat du Monde est à l’image des cyclo-cross que j’ai voulu bien faire cette année : moyen. La forme était là toute la semaine. 21ème, pour moi, c’est décevant. Je pensais au Top 15. Sur une course d’un jour, tout est possible. Je n’étais pas très fort techniquement. Physiquement, je pense que j’étais au niveau de ceux qui font entre 13ème et 18ème. C’est un petit groupe assez resserré. J’ai perdu pas mal de petites secondes par-ci par-là. À l’arrivée, ça se paye. C’était une pige très intéressante. J’ai pas mal bossé pour être présent à Hoogerheide et être dans une bonne condition. La route commence dans quinze jours pour moi au Tour d’Oman avant les classiques. On le voit avec Stybar, les routiers commencent à avoir la condition. La mienne est plutôt correcte. Sur un circuit aussi physique, il y a un mois de ça, j’aurai fini crampé. Là, j’ai fini convenablement. J’ai une condition de routier qui fait un peu de cross avec un peu moins de talent et moins de classe que Stybar, tout simplement ! »

Guillaume Perrot (Team Probikeshop-Saint-Etienne-Loire) 34ème Élites :

« Il y a une chute dans le premier tour et un coureur reste coincé dans mon vélo. Je perds déjà 20 secondes et je repars 60ème. Ça fait mal dès le premier tour. Je suis remonté, mais sur une course comme celle-là, ça ne pardonne pas. Perdre 20 secondes au niveau mondial dans le premier tour, quand on joue un Top 20, c’est dur. C’est limite si la course est pliée tout de suite. »

Anthony Turgis (CC Nogent-sur-Oise) , 12ème Espoirs :

« Partir en quatrième ligne c’est un peu loin. Je ne fais pas un bon départ, mais au bout de la ligne droite je commence à remonter. C’est là qu’il y a une chute dans la corde. Je suis obligé de freiner et de repartir derrière. J’ai donc passé le bourbier à pied alors que les autres sont passés à vélo. La course était déjà finie. On voit que le classement sur la ligne de départ est important. Pour cela il faut faire des Coupes du Monde et marquer des points UCI. Se faire gêner au départ, repartir aux alentours de la 30ème place et finir 12ème, ça prouve que la France a un bon niveau. C’est un peu dommage, car cela montre qu’avec une meilleure place au départ on pourrait faire de belles performances. Pour faire un résultat comme à Rome (NDLR où il termine 5ème), il aurait fallu plus de boue et avoir un parcours qui nécessitait plus de course à pied. J’ai montré que je courrais très bien. C’est dommage qu’il n’y avait pas plus de passage à pied. »

Fabien Doubey (CC Etupes), 20ème Espoirs :

« Je suis assez déçu de moi. Je n’étais pas trop mal parti. Mais dans le bourbier, ça a fait des dégâts. Quelqu’un se couche devant moi et je ne peux pas l’éviter. J’ai du mal à me remettre dedans. Cela m’était déjà arrivé la semaine dernière, mais c’était de ma faute. Au moment où je recommence à être bien, j’ai mon frein avant qui lâche au moment de changer de vélo. J’essaye à nouveau de me remettre dans la course. Je tente tant bien que mal de remonter et de faire honneur au maillot de l’équipe de France. Niveau malchance, ce n’était pas mon jour, mais au niveau des jambes, je sentais que ma préparation avait payé. J’avais de bonnes sensations, j’étais bien. Mais la tête a plus pris le dessus qu’autre chose. C’est de l’expérience acquise pour les autres années. On va essayer de se préparer comme il faut histoire d’aller chercher de meilleures places. Je vais maintenant couper pendant deux ou trois semaines et je vais renchaîner sur une saison de route avec le CC Etupes. »

Clément Venturini (Cofidis), 22ème Espoirs :

« La course ne s’est pas finie au bout de la première ligne droite pour moi, mais presque. J’avais pourtant fait un bon départ, mais arrivé dans le bourbier, c’était la guerre. Les mecs se roulent dessus. Il n’y avait aucun respect. Je ne vois pas franchement le sport comme cela. J’ai essayé de rentrer tout de suite, mais les jambes ont dit que ce n’était pas possible. J’ai ressenti le besoin de souffler dans le troisième tour. J’ai vite compris que la course était pliée pour moi. Je suis forcément déçu. J’avais tout fait pour être bien. Je ne pouvais pas faire plus. J’ai peut-être laissé mon dernier coup d’énergie au Championnat de France ? Je suis parvenu à être très fort sur les trois manches du Challenge et sur le Championnat de France. Mais au niveau Coupe du Monde, je n’ai jamais réussi à être dans la même allure. C’est mon gros regret. Le maillot de l’équipe de France, d’habitude, ça transcende, mais cette année, ça ne voulait pas me sourire. Je suis déçu. Je reviendrai plus fort l’année prochaine. Je termine la saison fatigué moralement et physiquement. Je vais recharger les batteries. »

Propos recueillis à Hoogerheide le 2 février 2014.