La douceur de l’automne poursuivie dans les premiers mois de l’hiver avait eu un impact direct sur la première partie de saison de cyclo-cross. Les circuits restés très secs au cours des premiers mois de la saison avaient contribué à donner lieu à des courses rapides et roulantes. Mais en cette première semaine de janvier très pluvieuse, le décor a radicalement changé. Les averses de la semaine écoulée dans toute la France ont complètement altéré la face du circuit de la Malcombe à Besançon, théâtre des Championnats de France pour la première fois depuis plus de soixante ans. Le circuit majoritairement dessiné en prairie s’est logiquement transformé en un vrai bourbier. Les puissantes averses connues dans la matinée n’ont pas arrangé les choses.

La lourde tâche d’ouvrir les débats incombe aux jeunes cadets qui découvrent un circuit largement boueux qui va accentuer les différences et rendre impardonnable la moindre faute technique. Car en plus d’être gluante et de s’attacher aux cadres et aux roues, la boue transforme ce tracé en une sorte de patinoire où les trajectoires se font incertaines, surtout dans les nombreux dévers du circuit bisontin.

Trois petits tours du tracé de 2760 mètres seront nécessaires pour arriver au terme des 30 minutes réglementaires. Car la boue vient nettement ralentir la progression des participants, mais dans ces conditions un peu particulières, Thibault Valognes (Normandie) est celui qui s’en sort le mieux. La justesse technique du jeune homme ainsi que sa puissance physique lui permettent de creuser le trou dès la première boucle. Après un bon départ, le Manchois se débarrasse facilement de la présence du Rhônalpin Aloïs Charrin. Loin d’être comblé par ses rivaux, l’écart augmente de minute en minute, preuve de l’aisance dans la boue du frère cadet du pro du Team Novo Nordisk, Quentin Valognes.

Là où un trou d’air à la mi-course l’avait empêché de remporter le classement général de la Coupe de France à Flamanville il y a dix jours, Quentin Valognes maintient ses rivaux à distance et file vers la tunique tricolore. Constatant que son avance sera suffisante pour s’imposer, le Normand ne prend plus de risque dans le dernier tour. Comme il l’avait fait en Coupe de France à Quelneuc en novembre, il devance le reste de la scène nationale, mais ce succès bisontin a une toute autre valeur. Non seulement parce que la manière est bien différente, il s’impose en solo de manière incontestable là où il avait attendu le sprint dans le Morbihan, mais surtout parce que cette nouvelle victoire lui assure un premier titre national pour sa deuxième année dans la catégorie.

La victoire de Quentin Valognes n’a rapidement fait aucun doute, mais la lutte pour les places restantes sur le podium a assuré la dose nécessaire de suspense dans un tel Championnat. Joris Delbove (Champagne-Ardenne) paraît tenir le bon bout en se maintenant à une quinzaine de secondes de l’homme de tête et futur champion de France, mais le coureur craque dans la dernière boucle. Un regroupement s’opère avec Benjamin Rivet (Limousin) et Clément Melaye (Bretagne) à quelques hectomètres de la ligne. Le Champenois ne peut suivre les accélérations successives et échoue au pied du podium. Monté sur la 2ème marche à Albi, Quelneuc et Flamanville, le lauréat de la Coupe de France Benjamin Rivet retrouve cette place ingrate, laissant la médaille de bronze à Clément Melaye.

Classement : 

1. Thibault Valognes (Normandie) en 29’21 »
2. Benjmain Rivet (Limousin) à 45 sec.
3. Clément Melaye (Bretagne) à 53 sec.
4. Joris Delbove (Champagne-Ardenne) à 59 sec.
5. Lilian Schneider (Alsace) à 1’02 »
6. Anthony Courrière (Aquitaine) à 1’18 »
7. Natan Patrois (Lorraine) à 1’46 »
8. Alois Charrin (Rhône-Alpes) m.t.
9. Théo Jarnet (Rhône-Alpes) à 2’01 »
10. Emilie Faramond (Midi-Pyrénées) à 2’08 »