C’est la grosse polémique qui anime le monde du cyclisme ce jeudi. Sur ce 106ème Grand Prix de l’Escaut, on ne retiendra surement pas que la belle victoire de Fabio Jakobsen (Quick Step Floors) au sprint. En effet, l’épreuve a été marquée par une grosse chute dès le début des hostilités. En cause, une voiture garée sur le bas-côté qui a gêné le peloton groupé et très fourni. Et comme sur le Tour des Flandres, un automobiliste égaré est également venu perturber les coureurs à 60 kilomètres de l’arrivée, sans conséquence cette fois-ci. Mais ce qui a surtout retenu l’attention des directeurs sportifs et des fans, c’est la disqualification de 35 coureurs par le jury de course. Après un énième coup de bordure au sein du peloton, un groupe de piégé composé d’Arnaud Démare (Groupama FDJ), Tony Martin (Katusha Alpecin) ou encore Dylan Groenewegen (LottoNL Jumbo) a abordé un passage à niveau à toute allure, tentant de revenir sur la tête de course. Mais les 35 coureurs ont vu les barrières se refermer sur eux alors qu’ils étaient sur les rails. Bien heureusement, tous ont réussi à franchir les rails avant le passage du train mais le règlement de l’UCI interdit formellement aux coureurs d’aborder un passage à niveau lorsque feux de signalisations se mettent à clignoter, sous peine d’un mois de suspension.

Eliminer 35 coureurs, n’importe quoi

 

Sur les images de la réalisation, il est en effet difficile de savoir si la trentaine de coureurs avait bien vu l’abaissement imminent des barrières. C’est d’ailleurs l’axe de défense du sprinteur français Arnaud Démare. « Je ne cautionne absolument pas la décision du jury. Je ne pouvais deviner que le feu se mettrait au rouge au moment d’être sur les rails » a expliqué le Picard sur son compte twitter. Les réactions de ses directeurs sportifs ne se sont d’ailleurs pas fait attendre après le passage sur la ligne des rescapés de l’épreuve. « Je ne comprends pas. Il n’y avait même pas dix secondes entre les groupes. Au moment du barrage, les commissaires auraient dû arrêter tout le monde. Ils ont eu de la chance. Pour le même prix, la barrière aurait pu se fermer au milieu du peloton car c’était très étiré à ce moment-là, mais éliminer 35 coureurs de cette manière, c’est du n’importe quoi » a fustigé Marc Madiot. Le directeur sportif de la Groupama FDJ présent sur la course, Frédéric Guesdon a également descendu le jury de course, qui d’après lui, « a pris la mauvaise décision . Il aurait dû regrouper tout le monde et sa course n’aurait pas été faussée ! Le Grand Prix de l’Escaut est une belle course mais ce n’est pas en prenant de telles décisions que son organisateur parviendra à attirer les meilleurs coureurs entre le Tour des Flandres et Paris-Roubaix. C’est dommage… » Léo Labica