Bonne nouvelle pour Riccardo Ricco. Il va pouvoir passer à autre chose, oublier une activité dans laquelle il traînait sa misère depuis trop longtemps et disparaître pour de bon des pelotons. Pas des esprits pour autant car autant que ses imbécillités servent de leçon. Douze ans. C’est la sanction qu’a prise à son égard le Tribunal Antidopage Italien, qui statuait aujourd’hui sur l’affaire qui avait défrayé la chronique il y a un an, un soir de février, quand on avait découvert que l’Italien, à force de taquiner la mort, avait fini par la provoquer. Mais il faut croire qu’on ne veut pas plus de lui en Enfer. Arrivé mourant à l’hôpital de Modène, il s’en est tiré d’un cheveu. Certainement le plus beau sprint mené par le Romagnol, dont la carrière restera une vaste supercherie. Et un gros gâchis, comme celles de Marco Pantani et Frank Vandenbroucke, paix à leurs âmes.

Désormais, le sang de Riccardo Ricco n’éclaboussera plus une discipline qu’il a souillée. Le Tribunal Antidopage Italien a scrupuleusement suivi les réquisitions du procureur du Comité Olympique National Italien (CONI). Il a infligé une peine de douze ans au coureur transalpin, âgé de 28 ans, et qu’on n’espère tout de même pas revoir après 2023. Son intention était pourtant bien de reprendre la compétition. Sans la moindre fierté, Riccardo Ricco cherchait à reprendre sa carrière dans l’humiliation la plus complète, lui qui avait déjà été éjecté du Tour en 2008 après un contrôle positif à l’EPO et qui avait été jusqu’à mentir aux autorités pour bénéficier d’une remise de peine : vingt mois au lieu de vingt-quatre. Il y a un an, un blocage rénal provoqué par une autotransfusion de sang pratiquée par ses soins avait rappelé qui était le vrai Riccardo Ricco. Un escroc qui ne méritait pas d’aller au cimetière mais n’avait plus sa place dans le peloton.

Récidiviste, Riccardo Ricco risquait donc gros. S’il avait confessé sur son lit de mort-vivant s’être injecté son propre venin dans les veines, l’Italien était très vite revenu sur ses propos, une fois ses esprits retrouvés. Avec ses avocats, il avait contesté tous ses aveux et expliqué que l’hématome typique d’une piqûre d’aiguille retrouvé sur son avant-bras était le fait d’une piqûre d’insecte. L’enquête menée par les Italiens n’a pas permis de retrouver le monstre auteur de la morsure. En revanche elle a confirmé que le coureur avait fait usage de sang mal conservé dans son frigidaire. En novembre dernier, Riccardo Ricco avait été condamné à deux mois de prison avec sursis et à 3000 euros d’amende. Le Tribunal Antidopage Italien est allé plus loin dans sa sentence. Bon vent, et qu’on n’entende plus parler de lui !