Jérémy, comment s’est passée votre coupure hivernale ?
J’ai coupé tard puisque j’ai poussé jusqu’au Chrono des Nations aux Herbiers. J’ai alors coupé trois-quatre semaines avant de reprendre le vélo lors de la rando VTT organisée par mon club de supporters mi-novembre. J’en suis déjà à un bon mois d’entraînement, les sensations reviennent bien et assez vite. C’est tant mieux car je compte bien être en forme assez tôt pour réaliser de belles choses dès ma rentrée au Tour Down Under.

Vous aviez démarré 2011 sur une victoire au Grand Prix La Marseillaise pour conclure l’année aux Herbiers, ça fait une sacrée longue saison…
J’en ai l’habitude. Je fais assez régulièrement de longues saisons de la sorte. Je m’octroie un petit break début mai avec une semaine de repos qui fait du bien pour recharger les batteries comme il faut. Généralement, je repars ensuite en stage avec l’équipe pour préparer le Tour de France au mieux. J’adopte ce programme depuis deux-trois ans, ça me réussit pas trop mal et c’est ce qui me permet aussi de réaliser des saisons en entier.

Les vacances hivernales d’un coureur cycliste, ça ressemble à quoi ?
Ce sont surtout des vacances de vélo ! Pendant ce laps de temps je n’ai pas touché du tout au vélo. J’ai surtout profité de la famille, je suis resté à la maison pour être avec ma petite fille, née au mois de juin juste avant le Championnat de France. Nous n’avons pas voulu partir afin de ne rien chambouler. J’ai préféré en profiter à la maison auprès de ma femme et de ma fille.

Après une vraie coupure de trois-quatre semaines, comment reviennent les sensations quand il faut déjà préparer la rentrée mi-janvier ?
J’ai repris le vélo le 13 novembre. Je ne sais pas précisément combien j’ai de kilomètres mais j’y vais crescendo au niveau du volume horaire. Je fais beaucoup de VTT l’hiver donc les kilomètres ne s’accumulent pas vite. Mais j’augmente les horaires hebdomadaires. Le stage de la FDJ est tombé à pic. Je vais arriver au sommet de la pyramide, décompresser un peu la semaine prochaine pour réattaquer sur un bloc de trois semaines d’entraînement pour être prêt au Tour Down Under.

Qu’avez-vous travaillé durant ce stage ?
Nous avons fait beaucoup de travail foncier, quelques footings le matin pour le réveil musculaire des troupes avant de prendre le petit-déj ensemble. Nous avons fait environ quatre heures de vélo, les conditions n’ayant pas été exceptionnelles. Il a fait doux, c’est bien, mais avec un peu de vent et un peu de pluie ! Jeudi matin, nous avons fait un peu plus court car nous nous sommes pris une belle saucée au bout de deux heures de vélo. Nous étions un peu frigorifiés.

Le groupe a subi moins de modifications que par le passé, c’est un plus pour le collectif…
C’est vrai qu’il y a eu très peu de nouveaux cette année. D’autant qu’un coureur comme Jussi Veikannen est un ancien de la FDJ. Ce n’est pas vraiment un inconnu. Malgré tout le stage de décembre permet toujours de souder l’équipe, même si nous roulons en deux groupes pour mieux travailler, sinon c’est un peu dangereux et les relais ne reviennent pas souvent. Pour le reste nous sommes ensemble le matin, le soir, et c’est plutôt sympa. Nous avons eu la soirée des supporters, la soirée d’intégration des nouveaux. Ce sont toujours des moments importants au sein d’une équipe. Ils créent des souvenirs dont on pourra reparler quand nous nous reverrons.

A 28 ans, vous avez fait toute votre carrière à la FDJ depuis vos débuts professionnels en 2003. Votre place évolue-t-elle au sein de ce groupe ?
C’est vrai que je suis un vieux maintenant au sein de l’équipe ! Je suis devenu un « cadre ». Je m’affirme petit à petit, mais je n’ai pas les prétentions d’être un leader. Je n’ai pas les qualités pour sur le vélo, il me manque une spécialité dans laquelle je serais vraiment au-dessus du lot. Je m’adapte à tous les terrains, je suis là pour aider les jeunes aussi, leur donner de bons conseils stratégiques en course, même si je ne suis pas toujours un bon exemple en partant dès le départ… J’aime répondre à leurs interrogations et les guider au mieux.

Vous serez présent cette année pour la grande rentrée internationale au Tour Down Under, le 17 janvier. Quelles y seront vos intentions ?
J’aimerais bien y briller. Après, c’est une course qui arrive assez régulièrement au sprint à chaque étape. Je l’ai déjà disputée deux fois par le passé et j’aime bien reprendre au soleil. Ça permet de bien rouler, de faire du rythme. J’avais eu l’occasion d’y marquer des points WorldTour il y a deux ans, j’espère que je pourrai en faire autant cette fois-ci.

Le retour de la FDJ dans le WorldTour, c’est un plus ?
Ça nous assure de pouvoir prendre le départ des plus grandes courses du monde. Nous avons en plus des coureurs pour ces courses avec Sandy Casar, Thibaut Pinot, Arnold Jeannesson… Sans oublier le néo-pro Kenny Elissonde qui, je pense, sera l’un des futurs grands grimpeurs français. A la FDJ, on sait qu’on est là pour faire du vélo au mieux, garder notre place dans le WorldTour, c’est notre objectif.

Quel en sera l’impact sur votre programme ?
Ce sera un programme assez similaire à ceux d’il y a deux ou trois ans, lorsque nous étions déjà dans le WorldTour. Je ferai principalement des courses par étapes du circuit mondial en passant par Paris-Nice, le Tour de Catalogne, le Tour du Pays Basque et le Tour de Romandie. Ce sera du classique.

Propos recueillis à Pen Bron le 15 décembre 2011.