Jérôme, vous détenez pour le moment le deuxième meilleur temps, quelles ont été les sensations sur ce prologue ?
Des sensations moyennes. C’est un peu court pour moi, j’ai un peu de mal sur les prologues courts comme celui-ci. Mais j’ai donné tout ce que j’avais avec les jambes d’aujourd’hui. Je termine à deux secondes du premier. Je sais que c’est un colombien, mais je ne sais pas si c’est un spécialiste. Maintenant le principal c’est de ne pas perdre trop de temps en vue de la fin de semaine.

Finalement, il y aura très peu d’écarts ce soir, et ce n’était pas la peine de prendre trop de risques non ?
Ah oui c’est sûr. J’ai assuré tous mes virages, le principal étant de ne pas chuter. J’ai testé mes jambes dans la dernière bosse, même si c’était un peu court. Mais ça ne répondait pas trop mal, j’espère monter en puissance jusqu’à samedi.

Quels braquets utilisez-vous sur un tel prologue ?
Là, j’ai mis du 53×12/13 tout au long de la course, sauf la bosse où j’étais en 53×17/19.

Pour ce qui est de votre état de forme. Quelles sont vos sensations par rapport à votre référence qui est le Critérium du Dauphiné ?

Un peu moins bonnes qu’au Dauphiné. J’ai un peu de mal à retrouver le niveau que j’ai eu là bas. C’est vrai que j’ai eu pas mal de courses de préparation avant le Dauphiné, là en juillet il n’y en a pas eu. J’ai repris il n’y a pas très longtemps, donc je manque de repères. J’espère monter au fil des jours pour être au top samedi.

L’étape de Samedi avec le col du Grand-Colombier c’est définitivement la plus décisive ?
Il faudra aussi faire attention à vendredi, c’est dur aussi. Il ne faudra pas se faire piéger.  Mais samedi c’est l’étape-reine, l’étape décisive avec le Grand-Colombier en juge de paix.

Quelle est la stratégie de Saur-Sojasun ? C’est de tout miser sur vous dans la perspective de samedi et la victoire finale ?
Non, il n’y a pas de leader désigné. On est avant tout là pour une victoire d’étape. Il y a d’autres coureurs qui marchent en ce moment. Donc si je me sens moins bien, on jouera la carte de quelqu’un d’autre. Je suis pas tellement protégé, même si on compte sur moi pour les deux derniers jours. Mais s’il y en a d’autres qui marchent, je pense à Hivert notamment, il n’y a pas de problème ils auront leur carte à jouer.

En ce qui concerne l’équipe, quel premier bilan tirez-vous chez Saur-Sojasun ?
Le bilan est très bon, plus que positif même. Les résultats parlent en notre faveur, que ce soit pour moi ou pour l’équipe. Mon départ a fait beaucoup de bruit, pas mal de monde n’a pas compris mon choix au départ, maintenant ils ont compris que j’ai fait le bon choix. Pour le moment tout va bien. C’est vrai qu’il manque un Grand Tour cette année. Mais on espère que ce sera pour la saison prochaine.

Qu’est ce qui manque à Saur-Sojasun pour passer un cap ? On a récemment parlé de Sylvain Chavanel…
Oui ça a fait beaucoup de bruit. Maintenant je ne sais pas trop où ça en est niveau transfert. Qu’est ce qu’il nous manque ? Je ne sais pas. On a prouvé toute l’année, que ce soit à Paris-Nice, Tour du Quatar, Dauphiné, ou même actuellement au Tour du Portugal où l’on a déjà remporté deux étapes, que l’on a pas forcément besoin de grand leader. On court comme les grandes équipes. J’ai terminé dans les 10 de Paris-Nice et du Dauphiné et ce n’est pas qu’une performance individuelle. Je crois qu’on avait un collectif très fort, très soudé. Je pense qu’on avait notre place au Tour dès cette année. Il y a toujours des déçus, on en a fait partie. On espère que ce ne sera pas le cas l’an prochain.

Est-ce qu’il n’y a pas une petite déception au sujet des résultats de Jimmy Casper et de son train ? L’an passé il marchait fort dès le début de saison et cette année il a eu un peu de mal avant de cumuler les succès…
Oui c’est vrai qu’il faut du temps pour trouver les réglages de ce fameux train. Il y a eu beaucoup de nouveaux, que ce soit Poullhiès, Lemoine ou autres. Une fois qu’on a trouvé les repères c’était parti. Jimmy a eu un peu de mal à mettre en route, et encore c’est relatif, il est déjà à six victoires, donc à quatre de son record de l’an passé. Et l’année n’est pas encore finie. Il peut égaler voire dépasser son record. Maintenant j’espère que ce sera encore mieux la saison prochaine.

Propos recueillis à Ambérieu-en-Bugey le 10 août.