Marc, le Tour de France s’est conclu en beauté pour vous avec la victoire d’André Greipel sur les Champs-Elysées.
Oui, après le Tour l’an dernier où André avait remporté quatre étapes, on pouvait se dire qu’il serait facile d’en gagner deux ou trois. Mais sur le Tour, il n’y a jamais de garantie. La preuve, Mark Cavendish a battu André à Angers pour moins d’un centimètre. C’était le bon moment pour gagner, mais ça n’a pas été le cas. Ça a été difficile à digérer. Heureusement, Thomas De Gendt s’est imposé au sommet du Mont Ventoux. Ça a replacé l’équipe dans une dynamique positive. De là, nous nous étions fixé l’arrivée sur les Champs comme objectif pour répondre présent ce jour-là.

Est-ce à dire qu’il sauve son Tour de France grâce à cette victoire ?
Même s’il n’avait pas gagné, c’est un leader humain pour notre équipe. Il fait toujours son travail. Il a par exemple joué un grand rôle dans l’échappée sur l’étape du Ventoux pour Thomas De Gendt. Il lui a ramené ses bidons, et l’a ravitaillé.

N’a-t-il pas rencontré des difficultés pour récupérer de son Giro ?
Non, je pense simplement que Mark Cavendish était supérieur à tout le monde. Il était toujours placé dans la bonne roue. A partir de là c’était difficile pour les autres. En quelque sorte, les rôles se sont inversés entre Mark Cavendish et André Greipel. C’était 4-1 pour nous l’an dernier, c’est 4-1 pour lui cette année.

Vous bouclez le Tour avec deux victoires d’étape, mais celle de Thomas De Gendt est, médiatiquement, passée au second plan vu ce qu’il s’est produit dans le Ventoux ce jour-là.
Une chose est sûre, nous ne l’avons pas oubliée et nous ne l’oublierons pas. Ensuite, il s’est transformé à nouveau en équipier modèle. C’est d’autant plus particulier que le Mont Ventoux est la montagne des Belges. En ayant gagné là-bas, Thomas sera considéré comme un roi dans les prochaines semaines en Belgique.

Tony Gallopin s’est en revanche fait discret. Un doute planait quant à la possibilité qu’il vise le classement général. Qu’en est-il ?
Non, pour nous il était clair qu’il ne venait pas pour le classement général. Uniquement pour les victoires d’étape. Il n’est pas toujours facile d’intégrer la bonne échappée, et être le meilleur. Nous avons connu ça avec Thomas De Gendt, comme Tony avait su le faire à Oyonnax il y a deux ans. Chaque année ça devient de plus en plus difficile.

André Greipel ayant déjà participé au Tour d’Italie et au Tour de France ne sera logiquement pas au départ de la Vuelta.
Non, nous aurons une tout autre équipe sur la Vuelta. Le profil étant très montagneux, nous amènerons quelques bons grimpeurs, c’est une certitude. Tim Wellens n’y sera pas, il participera aux Jeux Olympiques, puis fera les classiques canadiennes. Sa saison est déjà très longue, il a gagné sur Paris-Nice, sur le Giro et a remporté le Tour de Pologne dans des conditions très difficiles. Il ne peut pas être partout.

Propos recueillis à Paris le 24 juillet 2016.