Matthew, vous venez d’obtenir le titre de champion des Etats-Unis dans la foulée d’un bon Tour de Californie, allez-vous être la révélation de l’année ?
Pour l’instant je suis peut-être la révélation du Tour de Californie, rien de plus. C’était vraiment une superbe course, nous avions une très bonne équipe, nous étions extrêmement motivés pour le sponsor puisque nous étions à domicile. C’était génial pour moi de travailler pour Levi Leipheimer et Chris Horner. Nous étions tous sur la même longueur d’onde pour rapporter la victoire à l’équipe. J’ai fait mon travail du mieux que j’ai pu, c’était vraiment une super course.

A 26 ans votre heure est-elle arrivée ?
Oui, je pense que je suis relativement jeune pour ce sport et j’ai l’espoir de progresser encore, d’apprendre avec des coéquipiers géniaux au sein de mon équipe, avec un super encadrement technique pour nous entourer. Je pense que dans ces conditions, mon futur ne peut être que prometteur.

Quelle est votre place au sein de l’équipe RadioShack pour le Critérium du Dauphiné ?
Notre leader est sans aucun doute Janez Brajkovic, parce qu’il a remporté la course l’an dernier et parce qu’il est très fort. Pour devenir à mon tour le leader de l’équipe je dois d’abord faire mon travail d’équipier. Actuellement, je suis très heureux de travailler pour mes coéquipiers, c’est pourquoi mon objectif premier sur cette course est d’être un excellent équipier et un jour, peut-être, on travaillera pour moi.

Impressionnant en montagne sur le Tour de Californie, 3ème du Championnat des Etats-Unis contre-la-montre, incarnez-vous le futur des courses par étapes ?
J’espère. C’est un profil de coureur que je dois me construire, je dois me construire une solide expérience, améliorer ma force, mon endurance, mes capacités de récupération. Mais je le répète, pour l’instant je suis heureux dans la peau d’un équipier. Je suis heureux d’aider mes coéquipiers et d’acquérir un peu plus d’expérience sur chaque course à leurs côtés. Je dois vraiment prendre de l’expérience avant de devenir un véritable coureur de courses par étapes. Mais pour répondre à la question, oui, je pense qu’un jour je peux être un bon coureur dans les courses par étapes.

Vous êtes dans l’équipe construite par un septuple vainqueur du Tour de France, cela est-il un avantage ?
Pour être honnête, Lance Armstrong est vraiment un coureur à part. J’aimerais gagner un Tour de France, je serais déjà tellement heureux. Après c’est vrai que c’est un avantage. Je pense que Lance est vraiment un sujet d’inspiration pour moi, il est revenu d’un cancer et a gagné sept Tours de France. A vrai dire, je pense que ce genre d’homme ne peut être qu’un exemple. Néanmoins, d’autres dans l’équipe m’inspirent énormément, c’est le cas de Levi Leipheimer entre autres. Son expérience est incroyable et irremplaçable pour un jeune coureur comme moi. C’est vraiment excellent pour moi de courir dans cette équipe. Par contre, je ne pense pas être un nouveau Lance Armstrong ou quelque chose comme ça. Lui était à part, je dois d’abord songer à gagner un Tour, ensuite je verrai pour les six autres (il rit).

Quels sont vos objectifs pour le reste de la saison ?
Mon programme futur n’est pas encore vraiment défini. Ce qui est presque certain c’est que je ne serai pas au départ du Tour de France. Je pense que ce n’est pas possible pour moi de penser à être au départ d’une telle course compte tenu de mon inexpérience. Je pourrai faire d’autres courses par étapes pour justement progresser dans ce domaine. Je pense au Tour d’Autriche, à des courses par étapes aux Etats-Unis ou pourquoi pas au Tour d’Espagne.

Propos recueillis à Saint-Jean-de-Maurienne le 5 juin 2011.