Yann, on vous sait très présent dans le cyclisme masculin avec Saxo Bank, Astana et HTC, en DN1 avec Aix-en-Provence et en cyclisme féminin avec GSD, quels sont les intérêts pour une marque comme la vôtre d’être aussi présente auprès des équipes ?
Si l’on prend l’exemple du team GSD, l’intérêt principal est le fait que ce soit une équipe féminine très professionnelle. Aujourd’hui Specialized est une marque qui fabrique et construit des vélos pour toutes les catégories. Et chez nous, les vélos femmes sont créés par des femmes pour des femmes. Le bureau d’étude est composé essentiellement de femmes, toutes passionnées de vélo comme vous et moi. C’est la garantie de correspondre et d’avoir des produits en parfaite adéquation avec les besoins des consommateurs. Ce partenariat nous permet en outre de mettre une action concrète à cette théorie-là et ainsi de promouvoir mais aussi de faire tester grandeur nature nos équipements et nos vélos. Les deux équipes féminines que nous équipons pour 2011, à savoir GSD et HTC, nous permettent donc de « boucler la boucle ».

Quels équipements mettez-vous à la disposition de l’équipe GSD ?
Pour GSD, nous mettons à disposition des cadres Amira (Expert et S-works), les différents périphériques comme les selles et les pneumatiques, mais aussi l’équipement cycliste avec les chaussures, casques, gants. Tous ces éléments sont spécialement taillés pour les femmes avec notamment notre concept body geometry.

Leur faites-vous tester des produits en cours d’élaboration avant leur commercialisation ?
Avec le team GSD cela n’est pas encore arrivé mais cela pourrait se faire. Pour faire cela, il faut connaître les équipes sur une période assez longue. L’an dernier Christine Majérus a découvert le cadre Amira 2011 dès le mois de mai et a ainsi pu profiter de ce cadre et confirmer le produit pour toute l’équipe en 2011.

D’une année sur l’autre, vous arrive-t-il de modifier des produits à la demande des équipes ?
Absolument. Chaque athlète Specialized dans le monde a un droit de feedback sur nos produits. Les ressentis de Christine Majérus sur la saison passée ont énormément servi aux chefs produits femmes à trouver une adéquation, que ce soit sur la position, la géométrie, le châssis, les braquets, les composants…

Un tel nombre de partenariats n’est-il pas trop difficile à gérer ?
C’est du sponsoring à différentes échelles. Le Marketing France se charge de l’équipe DN1 et de l’équipe féminine pro en termes de partenariat. Les ProTeams sont gérés directement par le SportsMarketing international.

La récente crise économique s’est-elle fait ressentir dans le marché du cycle ?
Bien sûr elle s’est faite ressentir à différentes échelles dans le marché du cycle. En ce qui nous concerne et en termes de sponsoring nous n’avons pas réduit les budgets par rapport à cela. Au niveau français, nous avons conservé nos athlètes en enduro, DH, triathlon, DN1 et équipe pro féminine car on considère qu’à partir du moment où nous décidons de suivre un athlète ou une équipe, on doit le faire à fond ! Et nous trouverons toujours une solution pour répondre aux attentes des athlètes sur du long terme.

Comment le choix des équipes est-il établi ?
Pour les partenariats francophones, tout dépend des opportunités. Pour le triathlon par exemple, nous sommes allés chercher un athlète en la personne de David Hauss (n°1 français en courte distance). Concernant Jacques Gauthier et le team GSD, c’est par la filiale canadienne que notre histoire a commencé et dure depuis quatre ans désormais. Et concernant l’AVC Aix, c’est un partenariat de longue date également. Nous ne voulons pas entrer dans un partenariat d’un an, on ne peut pas travailleur correctement, donc nous essayons de miser toujours sur du long terme et de construire quelque chose.

Les modèles mis à leur disposition sont-ils imposés ou choisis par le team ?
Le choix concernant l’équipement est issu d’une discussion entre le staff et nous-mêmes. Cela va dépendre des attentes, du programme et des objectifs de l’équipe ou de l’athlète. Dans certains cas, nous mettons en avant des vélos plus osés « cosmétiquement », car il faut aussi savoir faire rêver les passionnés.

Comment parvenez-vous à vous démarquer face aux concurrents ?
Par ce genre d’actions justement. Équiper une équipe féminine française n’est pas très répandu. Le BG Fit est une avancée importante et nous permet aussi de disposer d’une longueur d’avance sur la concurrence. Ce concept ne s’adresse pas seulement aux athlètes mais aussi à monsieur et madame tout le monde, car ce service est réalisable dans tous les revendeurs agréés Specialized et formés à cet effet. Nous sommes une marque internationale et généraliste, on s’attache à rester présents dans l’ensemble des domaines cyclistes, avec le triathlon, le VTT (cross-country, enduro, descente), la route et bien sûr les femmes.