Elise, comment avez-vous intégré l’échappée du jour ?
Quand le groupe de quatre s’est formé à l’avant (avec Biannic, Ferrand-Prévot, Ferrier-Bruneau et Cordon NDLR), j’ai dit à ma coéquipière, Lucie Pader, « si on ne roule pas, c’est fini ». On a donc commencé à rouler devant le peloton, mais l’écart ne diminuait pas. J’ai donc décidé qu’il fallait attaquer. Dans le passage du ribin, Edwige Pitel et Amélie Rivat sont parties, et j’ai suivi derrière avec Marion Sicot et Mélanie Bravard. On a roulé, on a fini par les rejoindre.

Comment s’est passé le final ?
Je savais que j’étais une des plus rapides au sprint. Pauline (Ferrand-Prévot) a lancé le sprint, et au dernier moment, j’ai donné tout ce que j’avais. Je savais que la victoire allait se jouer au sprint, du moins je l’espérais, et je savais que Pauline allait bien au sprint. C’est elle que je redoutais le plus. Je pense que j’ai beaucoup de chance, parce que je suis une bonne rouleuse, je vais assez bien au sprint, je suis une bonne grimpeuse. Je suis assez polyvalente et je suis affutée. L’expérience acquise sur la piste m’aide beaucoup. Je suis quand même assez légère, donc je monte bien. C’est un rêve d’être championne de France, de porter le maillot.

Qu’avez-vous pensé du ribin ?
Je n’ai pas du tout aimé le ribin. Il y avait trop de boue, on aurait dit du cyclo-cross !

Pensiez-vous pouvoir devenir championne de France après quatre années d’interruption pour mener vos études d’ingénieur ?
Quand j’ai arrêté, le vélo m’a manqué. J’ai fait de la course à pied, ce qui est bon pour le souffle. Mais le vélo me manquait vraiment trop. Je suis allée voir mon entraîneur, je lui ai demandé s’il pensait que je pouvais retrouver un bon niveau. Il m’a dit que je n’avais pas trop perdu. Je me suis entraînée pendant plusieurs mois, j’ai repris la piste, puis la course en Belgique. Après quelques mois, j’ai commencé à gagner des courses. Cette année, que ce soit au niveau international ou national, j’ai eu de bons résultats.

Vous êtes troisième de la Coupe de France, pensez-vous pouvoir remonter dans le classement ?
Je ne suis pas loin de la première ni de la deuxième, mais elles ne me laisseront jamais partir ! Je pense que j’ai une pancarte énorme.

Quels sont vos prochains objectifs ?
J’aimerais bien faire les Championnats du Monde, je pense que j’ai mes chances d’y aller, mais je suis ingénieur responsable qualité, et il ne me reste qu’un jour de congé. Je voulais faire le Tour de Bretagne, mais je ne pourrais pas, je voulais faire les Championnats de France sur piste, je ne pense pas y aller… Les Championnats du Monde, c’est pareil, c’est en Italie, sur plusieurs jours. J’aime bien mon boulot. Le vélo, c’est une passion, mais ça ne paie pas. C’est bien beau, j’ai de la chance, je suis championne de France, mais ça ne suffit pas.

Propos recueillis à Lannilis par Elodie Troadec le 22 juin 2013.