Faute d’adversaire, David Lappartient a été réélu à la présidence de la Fédération Française de Cyclisme il y a un mois et demi. Mais c’est avec une toute nouvelle équipe que le président va devoir gouverner. Après les démissions de la Directrice Technique Nationale Isabelle Gautheron, qui affirmait l’automne dernier ne plus avoir la flamme, et de l’entraîneur de l’équipe de France de vitesse Florian Rousseau, qui a déploré des problèmes internes, c’est Laurent Jalabert qui rend ce soir son tablier de sélectionneur de l’équipe nationale. « J’ai tout simplement souhaité me recentrer sur d’autres objectifs », a-t-il déclaré sur les ondes de RTL, expliquant avoir entamé cette réflexion après les Jeux de Londres l’été dernier avant que le lourd accident dont il a été victime il y a un mois lors d’une sortie à vélo ne vienne conforter sa décision.

« C’est vrai que sur mes quatre années passées, je n’ai pas que des satisfactions, poursuit-il. J’ai eu des moments de plaisir à faire ce que j’ai fait. Mais je me suis senti parfois un petit peu seul, après les Jeux notamment, face à une situation que je n’avais pas vraiment anticipée : l’échec. Je n’ai pas eu peut-être le soutien que j’aurais imaginé. Ça m’a donné à réfléchir tout l’hiver. Et puis cet accident est arrivé en début de saison, à un moment où j’étais en pleine réflexion quant au fait de continuer ou pas. Ma disponibilité physique ne me permet pas de pouvoir assumer, en tout cas selon ma conception, les fonctions d’entraîneur de l’équipe de France dans des conditions optimales. Je souhaitais qu’on puisse en discuter avec le président de la FFC, et puis en fait j’ai tranché tout seul. »

Arrivé au poste de sélectionneur de l’équipe de France il y a quatre ans, en mai 2009, succédant à Frédéric Moncassin, Laurent Jalabert avait de suite souhaité apporter une nouvelle dynamique aux Bleus. A une époque où les meilleurs Français ne donnaient plus vraiment de valeur au maillot de l’équipe nationale, l’ancien champion était parvenu à inculquer un nouvel esprit auprès des figures de proue du cyclisme français. Il lui aura fallu adapter ses méthodes au fil de ses expériences, accepter l’échec aussi. Pour des résultats mitigés, les meilleures performances obtenues demeurant celles de Romain Feillu 6ème à Rudersdal en 2011 et Thomas Voeckler 7ème à Valkenburg en 2012. Désormais l’équipe de France devra se reconstruire autour d’un nouveau chef de clan. La succession est ouverte.