André Greipel (Lotto-Soudal), lauréat de sa quatrième étape du Giro en autant de participations, vainqueur chaque année d’une étape au moins sur un Grand Tour depuis 2008. « J’ai été marqué par la difficulté de l’arrivée lorsque nous sommes passés une première fois sur la ligne. Puis Jürgen Roelandts a réalisé un effort fantastique, à 5 kilomètres de l’arrivée jusqu’à 1500 mètres de la ligne, pour me lancer au mieux. Après tous les efforts qu’il avait faits, je n’avais plus d’autre choix que de gagner. Au sprint, ma tâche principale était de ne pas me retrouver enfermé, je pensais constamment au moment où j’allais lancer mon sprint. Finalement, je suis parti de loin. Gagner une étape était l’objectif de ce Giro, nous l’avons maintenant atteint. Tout ce qui viendra lors des prochaines étapes sera du bonus. Gagner une étape du Tour d’Italie de cette façon, c’est vraiment très agréable. »

Marcel Kittel (Giant-Alpecin), lâché à une dizaine de kilomètres de l’arrivée et donc dans l’incapacité de mener un troisième sprint à Bénévent. « Je n’étais pas assez fort pour le final, qui n’était pas idéal pour moi. Toute la journée, c’était comme si je roulais dans un tunnel. Je n’ai pas franchement vu les paysages et je n’ai pas cessé de souffrir sur le vélo. Ça a été un jour très dur, avec beaucoup de dénivelé à encaisser en 233 kilomètres, et un tempo élevé en permanence dans le peloton. Pour moi ça a été le jour le plus dur depuis le départ du Giro. Je dois être honnête, je n’avais pas les jambes. C’est le cyclisme : des fois tout roule, d’autres vous n’avez pas de sensations. »

Arnaud Démare (FDJ), 2ème à Bénévent derrière André Greipel, quatre jours après avoir obtenu le même résultat à Nimègue derrière Marcel Kittel. « Le placement était primordial dans le final de l’étape de Bénévent. Je me suis faufilé pour revenir dans la roue de Mickaël Delage, puis la Lampre-Merida a fait un bon tempo, mais le poisson-pilote de Sacha Modolo s’est relevé un peu vite. Il y a eu un temps mort dont André Greipel a su profiter. De notre côté Mickaël Delage a déchaussé sur le pavé et je me suis retrouvé isolé. J’ai pris soin de ne pas me faire enfermer, c’est dommage car s’il avait été là, on aurait pu relancer. J’ai de bonnes jambes. Je n’avais pas couru depuis le Tour des Flandres mais ça ne m’a pas pénalisé. L’équipe se sublime. Il faudra que j’arrive à conclure d’ici à Turin (NDLR : sa prochaine occasion se présentera vendredi). Je ne suis pas venu sur le Tour d’Italie pour faire 2ème. »

Damiano Cunego (Nippo-Vini Fantini), dont l’équipe a neutralisé la course en début d’étape afin de défendre ses intérêts au classement de la montagne, qu’il n’exclut pas de jouer jusqu’à Turin. « Tout s’est passé comme nous l’avions défini. Les deux dernières étapes étaient importantes pour le classement de la montagne. C’est un bon résultat pour moi et pour l’équipe. J’en suis encore à déterminer mes priorités entre le classement de la montagne, le classement général et une victoire d’étape. Si je perds le maillot bleu de meilleur grimpeur dans l’étape de montagne à venir, il faudra être patient, il y aura d’autres possibilités de le récupérer plus tard. Je n’ai pas encore identifié mes adversaires pour le classement de la montagne, dès lors il est encore trop tôt pour faire de ce classement un véritable objectif. »

Tom Dumoulin (Giant-Alpecin), leader du classement général avant la première étape de montagne à Roccaraso. « Cette première arrivée en altitude devrait me convenir. C’est une arrivée au sommet mais ce n’est pas si dur. L’étape d’Arezzo samedi avec l’emprunt de routes blanches devrait elle aussi m’aller. J’ai déjà couru les Strade Bianche deux fois. J’avais aimé cela et je m’y étais bien comporté. J’ai bel et bien l’intention de défendre le maillot rose, bien que ça dépendra avant tout des jambes. Elles ont été bonnes mardi à la reprise en Italie, elles l’étaient un peu moins dans la longue étape de Bénévent, mais ça restait une bonne étape pour connaître un jour de moins bien. J’espère que je serai au mieux pour la première étape montagneuse. Si j’ai de bonnes jambes, je ne m’attends pas à perdre trop de temps. Je suis leader du classement général et j’entends bien me défendre. »


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L’étape du jour :

6ème étape : Ponte-Roccaraso (157 km). Et nous voilà à l’aube de la première étape de montagne du Tour d’Italie. Une courte étape de 157 kilomètres qui s’aventurera dans les Apennins entre Ponte (Campanie) et Roccaraso (Abruzzes). Après la longue ascension de Bocca della Selva (18 km à 5,6 %) en première partie d’étape, le peloton se dirigera progressivement vers Castel di Sangro, cité à partir de laquelle la route commencera à monter vers Roccaraso, une ascension de 16,8 kilomètres à 4,8 %. Cette première arrivée en altitude reste roulante. Elle se compose en réalité de deux tronçons bien distincts. A la première partie, plus raide avec un court passage à 12 %, suivie par de longs faux-plats montants à l’apparence trompeuse, succédera l’ascension finale en tant que telle à 7 kilomètres de l’arrivée. Les pentes seront alors variables, comprises entre 4 et 7 %.

L’image du jour… une micro-cassure qui vaut 4 secondes

4 secondes, c’est le temps accordé à Alejandro Valverde (Movistar Team) – mais aussi Bob Jungels (Etixx-Quick Step) et Ilnur Zakarin (Team Katusha) – à la faveur d’une cassure survenue juste derrière lui dans le sprint de Bénévent, ce qui permet au coureur espagnol de revenir à 1 petite seconde seulement de Vincenzo Nibali (Astana) au classement général. Hier soir, cette différence enregistrée par le président du jury, l’Espagnol Vicente Tortajada, faisait forcément polémique en Italie, les battus soutenant que cette cassure était la conséquence d’une chute de Rein Taaramae (Team Katusha) survenue dans le dernier kilomètre. Mais le jury des commissaires, qui a pris soin de visionner les images, a certifié que la chute de l’Estonien n’était pas en cause dans cette petite cassure. « Personne ne sait ce que ces 4 secondes auront pour conséquence, mais il est préférable de ne pas les perdre », a pesté Nibali.