Alexander Kristoff. Pour s’imposer hier à San Remo, il fallait être un homme venu du nord. La pluie froide n’a pas gêné Alexander Kristoff (Team Katusha), vainqueur de la Primavera après un exercice 2013 très concluant sur les classiques, marqué par une 8ème place à San Remo, une 4ème au Tour des Flandres et une 9ème place à Paris-Roubaix. « L’équipe a fait un travail incroyable pour moi. Luca Paolini m’a grandement aidé dans le final pour être bien placé à l’amorce du sprint, explique le Norvégien. C’était un emballage très difficile et assez imprévisible. Normalement, je ne perds pas trop de puissance sur une longue étape. J’ai vu Cavendish lancer son sprint alors j’ai lancé le mien. Pendant les 150 derniers mètres, j’avais l’impression d’être surpuissant et j’ai été capable de résister au retour des autres sprinteurs. »

Vincenzo Nibali. C’est à croire que Vincenzo Nibali (Astana) est amené à occuper le rôle de perdant magnifique sur les courses d’un jour. Comme au Tour de Lombardie en 2011 et à Liège-Bastogne-Liège en 2012, le Squale a mené une offensive de grande envergure sur un monument pour finalement échouer. À l’arrivée, le Sicilien a déploré le manque d’aide. « J’ai parlé avec plusieurs coureurs dans le peloton et notamment avec Peter Sagan, a confié le vainqueur du Giro. Il m’a dit qu’il voulait attaquer dans la Cipressa. Mais quand je suis parti, aucun des coureurs avec qui j’avais discuté pour durcir la course ne m’a suivi. » Seul face à la meute, Vincenzo Nibali ne pouvait rien faire et a dû céder quelques kilomètres plus loin, dans l’ascension du Poggio après avoir compté une petite minute d’avance.

Classement UCI WorldTour. La victoire d’Alexander Kristoff hier à San Remo a quelque peu bouleversé le classement WorldTour. Mais, Carlos Betancur (Ag2r La Mondiale) reste leader. En revanche l’équipe de Vincent Lavenu cède sa première place au classement par équipes à la formation Movistar, 4ème sur la Primavera avec Juan-José Lobato. Le vainqueur d’hier progresse de la 63ème place au 4ème rang derrière Betancur, Simon Gerrans (Orica-GreenEdge), vainqueur du Tour Down Under et d’Alberto Contador (Tinkoff-Saxo), vainqueur de Tirreno-Adriatico. À l’entame de la période de classiques flamandes, un coureur pointe son nez : Fabian Cancellara (Trek Factory Racing) a une belle occasion de prendre la tête ce week-end avec l’enchaînement GP E3-Gand-Wevelgem, lui qui pointe aujourd’hui au 7ème rang.

Classement UCI WorldTour # 4 :

1. Carlos-Alberto Betancur (COL, Ag2r La Mondiale) 114 pt
-. Simon Gerrans (AUS, Orica-GreenEdge) 114 pt
3. Alberto Contador (ESP, Tinkoff-Saxo) 112 pt
4. Alexander Kristoff (NOR, Team Katusha) 101 pt
5. Cadel Evans (AUS, BMC Racing Team) 88 pt
-. Rui-Alberto Faria Da Costa (POR, Lampre-Merida) 88 pt
7. Fabian Cancellara (SUI, Trek Factory Racing) 84 pt
8. Nairo-Alexander Quintana (COL, Movistar Team) 84 pt
9. Diego Ulissi (ITA, Lampre-Merida) 83 pt
10. Arthur Vichot (FRA, FDJ.fr) 78 pt

Classement UCI WorldTour par équipes # 4 :
1. Movistar Team (ESP) 218 pt
2. Ag2r La Mondiale (FRA) 216 pt
3. Lampre-Merida (ITA) 191 pt
4. Tinkoff-Saxo (RUS) 183 pt
5. Trek Factory Racing (USA) 168 pt
-. Team Sky (GBR) 168 pt
7. Orica-GreenEdge (AUS) 153 pt
8. Team Katusha (RUS) 147 pt
9. Omega Pharma-Quick Step (BEL) 101 pt
10. BMC Racing Team (USA) 100 pt

Cholet-Pays de Loire Dames. Une semaine avant la deuxième manche de Coupe du Monde au Trophée Binda, Emma Johansson a tenu à rappeler qu’il faudrait compter sur elle sur la première manche de Coupe de France à Cholet-Pays de Loire. La Suédoise a mené une course parfaite dans le Maine-et-Loire hier. Après avoir fait la sélection dès le deuxième des quatre tours de circuit, la numéro une mondiale a montré qu’elle avait plusieurs cordes à son arc. C’est d’abord dans la côte de la Séguinière, à 7 kilomètres de l’arrivée, que Johansson a opéré une première sélection avec Elisa Longo-Borghini pour seule concurrente dans la roue. Les deux concurrentes s’entendent, mais voient revenir sur elles un groupe de poursuivantes. Qu’importe, la Scandinave est la plus forte et accélère à 400 mètres de la ligne pour conserver son titre.

Classement :

1. Emma Johansson (SUE, Orica-AIS) en 3h02’31 »
2. Jolien D’Hoore (BEL, Lotto – Belisol) m.t.
3. Elisa Longo-Borghini (ITA, Hitec Products-Mistral Home) m.t.
4. Liesbeth De Vocht (BEL, Lotto-Belisol) m.t.
5. Audrey Cordon (FRA, Hitec Products-Mistral Home) à 4 sec.
6. Sara Mustonen (SUE, Giant-Shimano) m.t.
7. Megan Guarnier (USA, Boels-Dolmans) à 6 sec.
8. Irene San Sebastian (ESP, Bizkaia-Durango) à 25 sec.
9. Amélie Rivat (FRA, Vienne Futuroscope) 1’26 »
10. Eugénie Duval (FRA, Normandie) à 1’22 »

3 questions à… Sébastien Turgot (Ag2r La Mondiale)

Sébastien, vous faisiez partie des vingt-deux hommes échappés sur Cholet-Pays de Loire. Avez-vous douté que ce coup aille au bout ?
Quand c’est revenu à 4 minutes, ça m’a un peu énervé. Vingt-deux coureurs devant avec 8 minutes d’avance, normalement, le peloton ne revient pas. À 50 bornes de l’arrivée, ça commençait à m’énerver parce qu’on n’avait plus qu’une grosse minute d’avance. Ensuite, c’est reparti. Je crois en avoir fait un peu trop à certains moments. Mais si on ne tente rien, on n’arrive à rien. J’ai dû me faire mal pour revenir sur le bon groupe. J’étais bien, mais le problème c’est que j’ai fait n’importe quoi. Ça ne sert à rien d’être costaud si c’est pour faire cela dans le final.

Que voulez-vous dire ?
J’ai lancé le sprint de loin. Mais aux 200 mètres, j’ai senti que c’était mort, que j’allais être débordé. C’était beaucoup trop loin. Dans le final, on ne pense plus à rien, on pense surtout à regarder les coureurs. J’ai vu que j’étais le plus rapide. Mais, cela ne veut pas dire, comme hier, que l’on peut faire quelque chose de bien. Je suis vraiment déçu de ma course. Surtout pour Gédiminas Bagdonas qui a fait un numéro. Faire troisième, c’est décevant alors que je suis largement capable de gagner.

Désormais, vous mettez le cap sur la Belgique…
Je m’en vais sur les classiques. Je ferai le GP E3 et Gand-Wevelgem ce week-end et ensuite, c’est parti ! J’espère bien faire et ne pas faire les mêmes bêtises qu’à Cholet. C’est vrai que dans un sens, ça m’a rassuré parce que j’ai passé toute la journée devant. Mais, il n’y avait pas de pavés. Ce ne sont pas les mêmes efforts. Je serai plus rassuré vendredi si je fais la même chose.

Propos recueillis à Cholet le 23 mars 2014.