Jean-Christophe Péraud. Comme il l’avait fait à Risoul, Jean-Christophe Péraud (Ag2r La Mondiale) a été le seul à tenir le rythme infernal de Vincenzo Nibali dans l’étape-reine des Pyrénées. Le Toulousain basé à Lyon fait ainsi une excellente opération au général. En revenant à 42 secondes d’Alejandro Valverde, la 2ème place est en ligne de mire de l’ancien vététiste. « Ça a été une super journée, s’est-il félicité. J’ai trouvé un allié de choix dans la dernière montée en la personne de Nibali. Ça m’a permis de creuser des écarts sur mes adversaires. Je me rapproche du podium qui est désormais vraiment mon objectif. Il m’a fallu un petit temps d’adaptation quand ça a bien accéléré mais j’avais de très bonnes jambes. Je ne connais pas la montée finale vers Hautacam et le Tour est loin d’être terminé. »

Thibaut Pinot. Intouchable dans le Port de Balès avant-hier, Thibaut Pinot (FDJ.fr) n’a pas eu la même réussite hier. Le Maillot Blanc a concédé du temps sur son plus gros rival pour le podium : Jean-Christophe Péraud. « Le bilan de cette étape est nettement moins bon que celui d’hier : j’avais des jambes très moyennes, j’ai vite senti ce matin que je n’étais pas dans un grand jour et que j’allais devoir limiter la casse, a reconnu le Franc-Comtois. L’important, c’était de ne pas prendre d’éclat. Je termine avec Romain Bardet mais je perds pas mal de temps sur Péraud. C’est dommage. Mon avance ne tient plus qu’à un fil. Pour l’instant, on va dire qu’avec Péraud, on est à égalité mais il est impressionnant. Il faudra vraiment que je sois dans une meilleure journée à Hautacam car Péraud est un très gros rouleur. »

Alejandro Valverde. Quand Alejandro Valverde (Movistar Team) a été distancé du groupe de favoris à cinq kilomètres du sommet du Pla d’Adet, l’Espagnol a vu le podium s’éloigner. Mais le Murcian a finalement limité la casse grâce à l’aide de ses coéquipiers placés dans l’échappée matinale. « J’ai vécu un très mauvais moment, a-t-il concédé. J’ai gardé mon rythme et mes coéquipiers ont été phénoménaux. Nous sommes parvenus à passer cette journée avec de meilleurs résultats que l’on pouvait attendre. Je suis resté calme, en tentant de garder la même vitesse. Mais quand j’ai vu la banderole des 300 mètres, j’ai tout donné. Nous devrons faire la même chose à Hatacam. Péraud semble le rival le plus dangereux pour le podium pour les prochains jours, et notamment pour le contre-la-montre. Mais il ne faut exclure personne dans cette course. »

Rafal Majka. Lui qui n’avait jamais rien gagné chez les pros vient de lever les bras par deux fois en l’espace de cinq jours. Rafal Majka (Tinkoff-Saxo) est un rayon de soleil dans le ciel de son équipe bien gris depuis l’abandon d’Alberto Contador. Grâce au Polonais, la formation russe a de bonnes chances de monter sur le podium. Non pas pour chercher le maillot jaune, mais pour le maillot à pois. « Bjarne Riis m’a dit que si je gagnais l’étape, je sécurisais le maillot à pois, explique le 6ème du Giro cette année. C’était important pour moi d’aller dans l’échappée. Je n’ai pensé qu’à monter la dernière ascension en première position. C’était la clé pour gagner l’étape et sécuriser les points pour le classement de la montagne. Je me prouve à moi même qu’en attaquant très tôt, j’augmente mes chances de gagner. »

24 heures avec le dossard 101. Les jours se suivent et se ressemblent pour Marcel Kittel (Giant-Shimano) qui court avec une calculette dans la tête. La courte étape hier pouvait être problématique pour le sprinteur avec des délais resserrés. Mais l’Allemand, toujours entouré de sa garde, a rempli sa mission. « Il était important de rester ensemble dans le gruppetto et tenir le rythme jusqu’à l’arrivée, souligne le triple vainqueur d’étape. Finalement, tout s’est bien passé puisque le groupe était assez conséquent. Mais ce ne fut pas facile. »

Question Facebook. Avant l’étape d’hier nous vous demandions si Ag2r La Mondiale devait tout miser sur Jean-Christophe Péraud. Et avant même la montée finale, vous étiez tous d’accord pour que la formation savoyarde fasse du Toulousain son atout numéro un. Une opinion qui se résume dans ce commentaire de Robert. « Jean-Christophe Péraud a plus d’expérience. Il a de meilleures aptitudes sur le contre-la-montre et il est sur une pente ascendante au regard des derniers jours. Il est le meilleur atout de son équipe dans le contexte actuel. » Vous l’aurez peut-être noté, le magot des étapes n’a été partagé qu’entre huit équipes : Ag2r La Mondiale (Blel Kadri), Astana (trois étapes pour Vincenzo Nibali), Belkin (Lars Boom), Giant-Shimano (Marcel Kittel par trois fois), Lotto-Belisol (André Greipel et Tony Gallopin), Omega Pharma-Quick Step (Matteo Trentin et Tony Martin), Team Katusha (Alexander Kristoff à deux reprises) et Tinkoff-Saxo (Michael Rogers et Rafal Majka à Risoul et au Pla d’Adet). Combien de formations seront récompensées par une victoire d’étape à la fin du Tour ? Venez réagir sur notre page.

Sondage. Avec sa prestation hier, Jean-Christophe Péraud a de bonnes chances de monter sur le podium. Mais parviendra-t-il à chiper la 2ème place du général à Alejandro Valverde ? C’est notre sondage du jour. Hier nous vous demandions si les points du classement de la montagne étaient équitablement répartis ? Le moins que l’on puisse dire, c’est que vous êtes mitigés ! Le oui l’emporte d’une courte tête (47 %) tandis que vous êtes 8 % à rester sans opinion.

L’étape du jour :

18ème étape : Pau-Hautacam (145,5 km). Les quelque 10 000 participants à l’Étape du Tour dimanche dernier vous le diront sans doute : cette étape Pau-Hautacam n’a rien d’une partie de plaisir ! Heureusement, la météo que connaîtront les pros aujourd’hui ne sera pas la même que pour les cyclos ce week-end. La première partie d’étape présente quelques petites difficultés (dont deux répertoriées). Mais les choses sérieuses commenceront à Bagnères-de-Bigorre où débutera le long faux plat montant qui mène à Sainte-Marie-de-Campan au pied du col du Tourmalet (17,1 km à 7,3). Au sommet, il restera 50 kilomètres à parcourir et un dernier col pyrénéen : la montée finale vers Hautacam qui accueille le Tour pour la cinquième fois en vingt ans. On attend une dernière explication au cours des 13,6 km à 7,8 % !