Stijn Vandenbergh (Etixx-Quick Step) se souviendra sans doute longtemps des circonstances qui ont entouré sa troisième victoire chez les professionnels, neuf ans après une étape et le classement général du Tour d’Irlande en 2007. Le Belge, peu habitué à gagner, n’a pas toujours su saisir les belles opportunités qui lui ont été offertes en raison d’un sens tactique parfois discutable, comme au Circuit Het Nieuwsblad en 2013, au Tour des Flandres en 2014 ou encore à Gand-Wevelgem l’an dernier. Mais ici, à l’occasion de la 5ème étape du Tour de Valence, la victoire aurait pu lui échapper pour une toute autre raison, aussi banale que cruelle : un sac plastique étant venu s’accrocher entre ses bases et sa roue arrière alors qu’il entame les cinq derniers kilomètres d’une étape promise aux sprinteurs en raison de son manque de reliefs.

Oui, les finisseurs semblaient partir avec une longueur d’avance pour disputer la revanche de l’étape de vendredi remportée par Dylan Groenewegen (Team LottoNL-Jumbo). Mais Stijn Vandenbergh ne s’avoue pas vaincu d’avance. Il aurait pu, comme il le fait sur l’ensemble des classiques, se mettre au service de Tom Boonen, 4ème vendredi. Cette fois, le Belge joue sa propre carte. Tant pis si les tentatives d’échappée semblent vouées à l’échec, comme le fut celle de Victor De La Parte (CCC Sprandi Polkowice), Jesus Del Pino, (Burgos-BH), Huub Duyn (Roompot-Orange Peloton), José Goncalves (Caja Rural-Seguros RGA), Mikel Iturria (Euskaltel), Roman Maikin (Gazprom-RusVelo) et Kevin Van Melsen (Wanty-Groupe Gobert), reprise à 40 kilomètres de l’arrivée d’une étape courte (120,6 km) mais rapide (54,6 km/h de moyenne !).

Le circuit final de 2,5 kilomètres inspire le coureur flamand qui prend une grosse vingtaine de secondes d’avance au peloton en compagnie de Mirco Maestri (Bardiani-CSF). Bien vite, l’Italien affiche ses limites pour tenir les relais puissants d’un Stijn Vandenbergh au braquet démesuré. Conscient que son compagnon d’échappée ne pourra pas être d’une grande aide face à un peloton lancé à ses trousses, le géant d’Etixx-Quick Step place une accélération à 5 kilomètres du but qui condamne Maestri. Et c’est là que ce maudit sac plastique vient se greffer à la machine de Stijn Vandenbergh ! Impossible de changer de machine, de ralentir ou même de tenter de retirer ce passager encombrant, le Belge n’a d’autre choix que de continuer en espérant qu’il ne se prenne pas dans ses rayons ou dans son dérailleur.

Fort heureusement, cette histoire de sac plastique ne restera qu’une anecdote. Stijn Vandenbergh est récompensé de ses efforts même si dans les derniers hectomètres, il peut sentir le souffle du peloton dans son dos. Il parvient à maintenir quelques longueurs d’avance sur les sprinteurs qui sont battus à la surprise générale. Au cœur du peloton, Wout Poels (Team Sky) peut savourer son succès final.

Classement 5ème étape :

1. Stijn Vandenbergh (BEL, Etixx-Quick Step) les 120,6 km en 2h12’25 » (54,6 km/h)
2. Dylan Groenewegen (PBS, Team LottoNL-Jumbo) m.t.
3. Raymond Kreder (PBS, Roompot-Orange Peloton) m.t.
4. Nacer Bouhanni (FRA, Cofidis) m.t.
5. Jonas Vangenechten (BEL, IAM Cycling) m.t.
6. Alexander Porsev (RUS, Team Katusha) m.t.
7. Sonny Colbrelli (ITA, Bardiani-CSF) m.t.
8. Matti Breschel (DAN, Cannondale) m.t.
9. Nicola Ruffoni (ITA, Bardiani-CSF) m.t.
10. Eduard Prades (ESP, Caja Rural-Seguros RGA) m.t.

Classement général final :

1. Wout Poels (PBS, Team Sky) en 14h15’51 »
2. Luis-Leon Sanchez (ESP, Astana) à 46 sec.
3. Benat Intxausti (ESP, Team Sky) à 56 sec.
4. Jon Izaguirre (ESP, Movistar Team) à 1’01 »
5. Javier Moreno (ESP, Movistar Team) à 1’10 »
6. Fabio Aru (ITA, Astana) à 1’26 »
7. Diego Rosa (ITA, Astana) à 1’27 »
8. Jesus Herrada (ESP, Movistar Team) à 1’31 »
9. Daniel Navarro (ESP, Cofidis) à 1’34 »
10. Leopold König (TCH, Team Sky) à 1’50 »