Maillot Jaune du Tour de France 2006, vainqueur d’étape à Jausiers avec le dossard 101 sur le Tour de France 2008, Cyril Dessel nous fait bénéficier chaque matin de son analyse de directeur sportif au Team Probikeshop Saint-Etienne Loire pour nous briefer, road-book à l’appui, sur les enjeux et les points statégiques de l’étape du jour.

2ème étape : Saint-Lô-Cherbourg-Octeville (183 km)

« Comme hier, on est aujourd’hui dans la Manche, mais sur un parcours déjà plus accidenté. Ce n’est pas pour ça qu’on va voir les grimpeurs à l’œuvre, mais sur ce tracé plus vallonné il faudra rester vigilant. Le vent aussi pourra jouer un rôle. On va longer la côte pendant pas mal de kilomètres, avec des changements de direction. Là encore, il devrait y avoir beaucoup de stress dans le peloton, mais sur un parcours où l’on sera un peu plus en prise. Les leaders pour le général auront peut-être un peu moins de mal à se placer.

La configuration de la course devrait être assez identique à celle d’hier, avec une petite échappée qui devrait se dessiner rapidement, à l’occasion des trois petits Grimpeurs présentés en début de course (kilomètres 10, 23 et 52). Même si l’arrivée est précédée d’une côte de 3ème catégorie, ces trois bosses pourraient permettre à un coureur échappé d’aller chercher à son tour le maillot à pois.

Pour les leaders, l’arrivée à Cherbourg sera déjà un petit test. Même s’il ne faudra pas s’attendre à de gros écarts, une cassure de 15 ou 20 secondes, ce sera psychologiquement un ascendant de pris sur un adversaire. L’abord de la côte de la Glacerie sera très, très important. On va tout faire pour déposer le leader dans les meilleures conditions au pied de la côte.

On s’aperçoit que le final dans les rues de Cherbourg est déjà plus tourmenté, avec la côte d’Octeville (1,3 km à 4,6 %) à 7,5 kilomètres de l’arrivée, puis des ronds-points, des rétrécissements et plusieurs virages. Ceux qui seront mal placés avant la côte d’Octeville à 8 kilomètres du but auront du mal à remonter car ça va rouler très vite jusqu’au pied de la côte de la Glacerie à 3 kilomètres de l’arrivée.

Il s’agit d’une côte assez irrégulière, avec un passage à 14 %. Ce n’est pas le Mur de Huy mais il y aura néanmoins des cassures car ça va monter très vite sur les 1900 mètres à 6,5 %, que suivront dans le dernier kilomètre un léger replat avant une courte remontée à 6 % jusqu’à la ligne. L’arrivée devrait sortir du jeu certains sprinteurs, mais pas tous. Des coureurs comme Peter Sagan, Edvald Boasson-Hagen ou Simon Gerrans, qui vont vite au sprint, peuvent aller faire quelque chose sur une arrivée comme celle-ci. »