Le Valaisan Steve Morabito (FDJ) nous ouvre son journal de bord à l’occasion de sa cinquième participation au Tour de France. Le lieutenant de Thibaut Pinot nous fait découvrir son univers.

Steve, quel était le sentiment prédominant hier matin au départ de la première étape du Tour de France ?
De la sénérité avant tout. Le groupe est bien préparé, motivé, et nous essayons au maximum de rester sereins pour affronter du bon pied les premières étapes du Tour. Il s’agissait d’une première étape en ligne, entre Le Mont-Saint-Michel et Utah Beach, et c’est une entrée en matière que je préfère très nettement à un prologue ou à un contre-la-montre par équipes, comme on en voit à l’entame de certains Grands Tours et qui nécessitent d’être vraiment à bloc dès le départ. Là, on a eu le temps de se mettre en marche, de voir un peu ce qui allait se passer. Ce sont ces Grands Départs là que je préfère.

Comment se sont organisées les journées préliminaires au Grand Départ cette semaine ?
Après le Critérium du Dauphiné, j’ai réalisé un stage en altitude dont je suis redescendu samedi dernier pour disputer dimanche à Martigny le Championnat de Suisse. Je courais à la maison, si bien que j’étais assez vite de retour chez moi. J’ai passé deux jours à la maison, j’en ai vraiment profité à fond car au cours des deux derniers mois je n’ai passé que trois jours chez moi. J’avais bien besoin de prendre une bonne bouffée d’air frais avant d’attaquer les trois semaines du Tour de France. J’ai rejoint l’équipe FDJ mercredi en arrivant en Normandie. Nous étions hébergés à Saint-Lô. Les journées sont alors passées très vite jusqu’à samedi.

Avez-vous mis à profit votre présence dans la Manche depuis mercredi pour aller reconnaître des étapes ?
Nous avions réalisé des reconnaissances d’étapes en montagne mais il est vrai que nous n’avions pas fait spécialement le déplacement pour rouler en Normandie. Nous avons reconnu un départ d’étape au détour d’une bonne sortie en groupe jeudi. Mais la journée est passée vite avec les sollicitations de la presse, la présentation des équipes en soirée à Sainte-Mère-Eglise, la réunion de l’équipe… On a profité de la journée de vendredi pour se poser, se reposer, avant de prendre hier matin la direction du Mont-Saint-Michel.

Vous avez pris le départ de votre cinquième Tour de France, qu’est-ce qui différencie cette épreuve des autres courses de l’année ?
Ce qui change, c’est la dimension de l’événement, le nombre de personnes qui gravitent autour, les multiples sollicitations auxquelles il faut répondre, tout ça dans un créneau très serré qu’il s’agit de tenir durant presque un mois.

Vous aviez disputé vos trois premiers Tours de France chez BMC Racing Team, vous réalisez le second avec la FDJ, y a-t-il une émotion particulière à courir le Tour dans une équipe française ?
Il n’y a pas plus de pression dans une équipe française que dans une équipe comme BMC, avec laquelle nous avions gagné le Tour de France avec Cadel Evans en 2011. La pression, tout le monde l’a sur le Tour de France. Avec une équipe française, il y a cependant certainement un peu plus de passion. On sent que c’est une fierté française que de faire le Tour de France. Maintenant, il y a deux coureurs suisses au sein de l’effectif, Sébastien Reichenbach et moi-même. C’est une responsabilité supplémentaire vis-à-vis des autres coureurs français de l’équipe qui auraient aimé avoir cette place. C’est un honneur qu’il faut assumer en portant haut nos couleurs.

Avec qui allez-vous faire chambre au cours de ce Tour de France ?
Nous sommes hébergés à Saint-Lô tout au long du Grand Départ du Tour de France, chacun en chambre single. A partir du moment où nous changerons d’hôtel, je pense que je ferai chambre avec Sébastien Reichenbach. Nous avons partagé la chambre au Dauphiné, où nous nous sommes bien entendus. Nous avons le même rythme, c’est un choix naturel, même si à la FDJ on s’entend tous bien donc quelque soit le coureur avec qui on fait chambre, ce n’est jamais compliqué. Mais sur ce Tour de France, nous serons souvent seuls la plupart du temps dans nos chambres.