L’homme à battre : Fabian Cancellara

A chaque fois qu’il a remporté le Tour des Flandres, Fabian Cancellara (Trek Factory Racing) a remporté dans la foulée Paris-Roubaix. Ses rivaux sont prévenus. Dimanche encore le Suisse promet l’Enfer (du Nord, bien entendu) à tous ses adversaires. La plus grande course d’un jour se déroulant sur le sol français mettra par la même occasion un point final à une campagne de classiques flandriennes qui se termine déjà. Il s’agira donc de la dernière occasion pour tous les adversaires du Suisse de sortir la tête haute, même si la multiplication des vainqueurs sur les différentes classiques permet à chaque équipe d’y trouver son compte. La domination de Spartacus n’est pas du même acabit que celle de l’an dernier, ou de celle de Tom Boonen en 2012, mais sa supériorité affichée au Ronde, ou même au GP E3 où il semblait le plus fort, resteront une nouvelle fois dans les images fortes de ce printemps flamand.

L’outsider numéro un : Sep Vanmarcke

A la pédale, ils ne sont pas beaucoup à être en mesure de jouer d’égal à égal avec l’Helvète. Dimanche dernier, ni Tom Boonen (Omega Pharma-Quick Step), ni Peter Sagan (Cannondale) n’ont pu répondre à son accélération dans le Vieux Quaremont. Finalement, au vu du scénario de la semaine dernière, le seul qui soit en mesure de titiller le Suisse n’est autre que celui qui l’avait accompagné à la surprise générale sur le vélodrome l’an dernier. Depuis ce 7 avril 2013, Sep Vanmarcke (Belkin) n’a pas seulement montré aux observateurs que cette performance (à laquelle il convient d’ajouter sa victoire au Circuit Het Nieuwsblad en 2012) n’était pas qu’un feu de paille, mais il a confirmé jusqu’à pouvoir briser le schéma attendu d’un duel Boonen-Cancellara. Hyper régulier depuis le début de la campagne, Sep Vanmarcke peut être la surprise de ce Paris-Roubaix. Peut-on seulement encore le qualifier de la sorte ?

Le bloc le plus compact : Omega Pharma-Quick Step

Comment l’équipe Omega Pharma-Quick Step a-t-elle pu laisser la victoire lui échapper dimanche dernier ? Possédant la moitié de son effectif dans un groupe de treize coureurs à 35 kilomètres de l’arrivée, l’équipe de Patrick Lefevere a dû s’incliner, et n’a placé aucun de ses représentants sur le podium. L’habileté tactique du manager belge n’est cependant plus à prouver. Les succès d’Andrea Taffi en 1999, de Servais Knaven en 2001, ou, ceux de Stijn Devolder sur le Tour des Flandres en 2008 et 2009, sont là pour montrer qu’il sait changer ses plans dans le cas où son leader est trop marqué en avançant d’autres pions. Dimanche, il pourra compter sur un bloc compact, homogène qui, en dehors de Tom Boonen s’articulera autour de Niki Terpstra, 3ème l’an dernier, Zdenek Stybar, éblouissant pour sa première participation en 2013, et Stijn Vandenbergh, une carte maintes fois utilisée, mais rarement gagnante à l’image de ce qu’il s’est produit dimanche. Durcir la course dès la Trouée d’Arenberg pour isoler Cancellara, Sagan et Vanmarcke et anticiper avec l’un de ces trois hommes peut être une tactique tout à fait envisageable pour OPQS.

Des outsiders à la pelle

Placer Fabian Cancellara dans la liste des favoris est une évidence. Même chose pour Sep Vanmarcke au vu de sa régularité, et le quatuor magique d’Omega Pharma-Quick Step du fait de sa puissance individuelle (n’oublions pas que Tom Boonen a remporté quatre fois l’Enfer du Nord), collective et historique (Patrick Lefevere a enlevé onze éditions en vingt ans). Derrière, ils sont nombreux à pouvoir prétendre à une belle place d’honneur, voire mieux en cas de course trop tactique, à commencer par Peter Sagan (Cannondale), moins épié que sur le Ronde. Greg Van Avermaet (BMC Racing Team) pourrait réaliser le même coup qu’au Tour des Flandres. Alexander Kristoff (Team Katusha), 5ème dimanche dernier et 9ème de Paris-Roubaix en 2013, a montré qu’il était plus qu’un sprinteur. Mentionnons également Geraint Thomas, voire l’énigmatique Bradley Wiggins (Team Sky), Sébastian Langeveld (Garmin-Sharp), John Degenkolb (Giant-Shimano) ou Filippo Pozzato (Lampre-Merida). Mais aussi les Français qui auront de belles cartes à jouer en dépit du forfait de Sylvain Chavanel (IAM Cycling). Damien Gaudin et Sébastien Turgot (Ag2r La Mondiale) sont rentrés dans le Top 5 des deux dernières éditions. Premier Français du Tour des Flandres, Vincent Jérôme (Team Europcar) pourrait surfer sur la vague de ses deux anciens coéquipiers dimanche. Malchanceux l’an dernier, les FDJ.fr ont une revanche à prendre avec Arnaud Démare, Matthieu Ladagnous et Yoann Offredo. N’oublions pas Tony Gallopin (Lotto-Belisol), devenu l’unique leader de la formation belge depuis que Jurgen Roelandts a chuté dimanche.

Deux hommes peuvent rentrer dans l’histoire

En cas de victoire de Tom Boonen ou de Fabian Cancellara, on assisterait quoiqu’il arrive à un Paris-Roubaix historique. Le Belge, déjà vainqueur à quatre reprises et donc co-détenteur du nombre de victoires avec Roger De Vlaeminck, peut s’installer seul au panthéon de l’Enfer du Nord en remportant un cinquième pavé. Si, en revanche, Fabian Cancellara s’impose, les deux Flamands verront le Suisse les rejoindre dans ce cercle très fermé. Lauréat en 2006, 2010 et donc 2013, Spartacus pourrait contester le titre toujours prestigieux de Monsieur Paris-Roubaix. Les deux monstres de la dernière décennie qui ont remporté à eux deux sept des neuf dernières éditions ne seront pas les seuls anciens vainqueurs de l’épreuve présents à Compiègne dimanche matin. Malgré son accident dimanche où il a heurté une spectatrice, Johan Vansummeren, vainqueur-surprise de l’édition 2011, sera sur la ligne de départ.

Les 10 derniers vainqueurs :

2013 : Fabian Cancellara (SUI, RadioShack-Leopard)
2012 : Tom Boonen (BEL, Omega Pharma-Quick Step)
2011 : Johan Van Summeren (BEL, Garmin-Cervélo)
2010 : Fabian Cancellara (SUI, Team Saxo Bank)
2009 : Tom Boonen (BEL, Quick Step)
2008 : Tom Boonen (BEL, Quick Step)
2007 : Stuart O’Grady (AUS, Team CSC)
2006 : Fabian Cancellara (SUI, Team CSC)
2005 : Tom Boonen (BEL, Quick Step)
2004 : Magnus Backstedt (SUE, Alessio-Bianchi)

Les 28 secteurs pavés de Paris-Roubaix :

• 28. Troisvilles (km 97,5-2200 mètres) 3 étoiles
• 27. Viesly (km 104-1800 mètres) 3 étoiles
• 26. Quievy (km 106,5-3700 mètres) 4 étoiles
• 25. Saint-Python (km 111-1500 mètres) 2 étoiles
• 24. Solesmes (km 119,5-800 mètres) 2 étoiles
• 23. Saulzoir (km 126-800 mètres) 2 étoiles
• 22. Verchain-Maugré (km 130,5-1600 mètres) 3 étoiles
• 21. Quérénaing-Famars (km 135-1200 mètres) 2 étoiles
• 20. Monchaux-sur-Ecaillon (km 140,5-1600 mètres)  3 étoiles
• 19. Haveluy (km 153-2500 mètres) 4 étoiles
• 18. Trouée d’Arenberg (km 161,5-2400 mètres) 5 étoiles
• 17. Wallers-Hélesmes dit « Pont-Gibus) (km 167,5-1600 mètres) 3 étoiles
• 16. Hornaing (km 174,5-3700 mètres) 4 étoiles
• 15. Warlaing-Brillon (km 182-2400 mètres) 3 étoiles
• 14. Tilloy-Sars-et-Rosières (km 185-2400 mètres) 4 étoiles
• 13. Beuvry-la-Forêt-Orchies (km 191,5-1400 mètres) 3 étoiles
• 12. Orchies (km 196,5-1700 mètres) 3 étoiles
• 11. Auchy-lez-Orchies-Bersée (km 202,5-2700 mètres) 4 étoiles
• 10. Mons-en-Pévèle (km 208-3000 mètres) 5 étoiles
• 9. Mérignies-Avelin (km 214-700 mètres) 2 étoiles
• 8. Pont-Thibaut (km 217,5-1400 mètres) 3 étoiles
• 7. Templeuve-Moulin de Vertain (km 223,5-500 mètres) 2 étoiles
• 6. Cysoing-Bourghelles (km 230-1300 mètres) 3 étoiles
• 6 bis. Bourghelles-Wannehain (km 232,5-1100 mètres) 3 étoiles
• 5. Camphin-en-Pévèle (km 237-1800 mètres) 4 étoiles
• 4. Le Carrefour de l’Arbre (km 240-2100 mètres) 5 étoiles
• 3. Gruson (km 242-1100 mètres) 2 étoiles
• 2. Hem (km 249-1400 mètres) 2 étoiles
• 1. Roubaix (km 256-300 mètres) 1 étoile