La région italienne du Frioul, en ce début du mois de mars, n’a rien à envier aux classiques nordistes. Il règne à Gorizia, aujourd’hui, un froid glacial qui invite les coureurs à se vêtir chaudement. Le thermomètre peinera à se maintenir au-dessus du zéro et le vent virulent va glacer l’air tout au long d’une rude journée. Les conditions météos, loin d’être anecdotiques, vont jouer un rôle majeur dans la 33ème édition du Tour du Frioul. C’est le vent en effet qui fractionne un peloton resté chaudement compact jusqu’au 32ème kilomètre. Là, pourtant, le paquet se disloque. Trente-et-un coureurs se retrouvent projetés en tête de course. Les autres pelotons sont rétrogradés à la régulière. Ils ne reviendront pas peser sur une couse appelée à se jouer entre la trentaine de concurrents catapultée à l’avant sur des routes rectilignes à 155 kilomètres de l’arrivée.

Au recensement des coureurs qui composent le peloton de tête, on note les noms de Klostergaard, Morkov, Sörensen, Steensen et Tosatto (Saxo Bank), Bole, Niemiec et Spilak (Lampre), Dall’Antonia, Koren et Paterski (Liquigas), De Marchi, Ermeti et Serpa (Androni Giocattoli), Kireyev, Lorenzetto et Stangelj (Astana), Bester et Kerkez (Sawa), Brutt et Trusov (Team Katusha), Mahoric et Zagar (Adria Mobil), Muto et Szczawinski (Miche), Ilesic (Team Type 1), Kiserlowski (Loborika), Klyuev (Amore & Vita), Miyazawa (Farnese Vini), Stimulak (Radenska) et Vila (De Rosa). Il est évident que le vainqueur se situe au sein de ce groupe, et c’est dans la seconde ascension de la côte de San Floriano del Collio, l’unique difficulté topographique de cette épreuve, que vont se dégager les coureurs les plus forts.

A 5 kilomètres de l’arrivée, la côte de San Floriano del Collio (3,4 km à 5,9 %) permet à José Serpa et Pavel Brutt de s’extraire du peloton de tête. Les deux hommes franchissent le sommet en tête, collaborent jusque sur la ligne, où ils se mesureront au sprint. Le Colombien comme le Russe sont au top de leur forme depuis le début de l’année. Ils faisaient partie des grands animateurs du Tour de Sardaigne la semaine dernière, où Brutt a remporté la Classique Sarde dimanche. Mais José Serpa a pris la fâcheuse habitude de collectionner les 2èmes places. Elles sont au nombre de six depuis le début de l’année, notamment 2ème des Tours de San Luis,  de Reggio-Calabre et de Sardaigne. Cette fois, le sprint tourne en sa faveur. Dans un froid hivernal, Serpa précède Brutt. Nicki Sörensen (Saxo Bank-SunGard) termine au 3ème rang.

Classement :

1. José Serpa (COL, Androni Giocattoli) les 187,2 km en 4h47’20 » (39,1 km/h)
2. Pavel Brutt (RUS, Team Katusha) m.t.
3. Nicki Sörensen (DAN, Saxo Bank-SunGard) à 5 sec.
4. Maciej Paterski (POL, Liquigas-Cannondale) à 8 sec.
5. Simon Spilak (SVQ, Lampre-ISD) m.t.
6. Grega Bole (SLO, Lampre-ISD) à 25 sec.
7. Simon Clarke (AUS, Astana) m.t.
8. Matteo Tosatto (ITA, Saxo Bank-SunGard) m.t.
9. Francisco-Javier Vila (ESP, De Rosa-Ceramica Flaminia) à 27 sec.
10. Gorazd Stangelj (SLO, Astana) à 31 sec.