C’est donc en bas à gauche de l’hexagone que va se jouer le Tour de France 2018, c’est vous qui le dîtes dans le sondage de la semaine passée. En effet, vous êtes près de 30% à le penser, et, même s’il y aura le contre-la-montre par équipes à Cholet, quelque chose nous dit que vous aviez plus en tête Saint Pée et Espelette, au moment où vous avez cliqué.

Du sel de Guérande au piment d’Espelette, sans compter tous les beaux et bons produits basques, au choix : poulet à la basquaise, cochon noir (celui du coin, pas la pata negra espagnole !), Irouléguy avec modération, gâteau basque à la cerise noire, petit Basque, le fromage de brebis plus doux que son cousin d’Ossau… En voyant un tel festin, on se dit que Christian Prudhomme fait un très beau métier, déguster les meilleurs plats du pays! D’un autre côté, il n’a pas assez de temps pour goûter aux routes qu’il décortique pour tracer, lui et ses hommes, un tour qui mérite le détour. Et celui de 2018 devrait être pas mal en son genre, allez, disons qu’il ne manque pas de sel, le patron du Tour ayant déjà préempté le côté piment !

Petit Basque, le voilà, béret basque bien ajusté par papa, c’est lui qui vous souhaite la bienvenue au Pays Basque dans le film que vous découvrirez en novembre, aussi sûr que passeront d’autres vols de palombes, 2 jours après le dernier, apparemment une escadrille, voire même une patrouille ! Et 2 jours après le passage de Nairo Quintana qui, décidemment, occupe bien ses vacances de la Toussaint. Ce petit Basque aux origines colombiennes, comme papa, ça ne s’invente pas, a bien attaqué sa seconde semaine de vacances. Il vend les produits locaux avec ses parents sur le marché d’Espelette, pas bien loin de l’arrivée du 28 juillet, drapeau basque en coin. Et, deuxième bon point, il a rencontré Romain Sicard, venu en voisin, reconnaître les 31 kilomètres du parcours, que tous les favoris vont venir découvrir avant l’heure fatidique, ce n’est pas un luxe, c’est une obligation.

Un contre-la-montre avec un col au passage, celui de Pinodieta à 176 mètres, avec des creux et des bosses, des routes étroites où il faudra prendre toutes les bonnes trajectoires, pas comme ceux qui viennent déjà s’essayer, et qui se retrouvent sur le toit, paroles de locaux… On parle de Chris Froome comme favori, le maire d’Espelette, Jean-Marie Iputcha, nous le dit en basque, c’est Espelette qui verra la chute (de son trône, ça va de soi !) du Kenyan blanc, et donc pas de club des 5 où il aurait rejoint, entre autres, le voisin navarrais, Miguel Indurain, qui va venir reconnaître le parcours, et les 31 kilomètres qui vont faire aimer le Pays Basque à ceux qui ne connaissent pas, et redonner envie d’y revenir à ceux qui ont déjà poussé leurs Pyrénées jusqu’au bord de l’Atlantique.

Alors, Monsieur le Maire voit-il juste? Quelques indices, pour Romain Sicard, c’est un chrono qui va se faire avec un vélo de chrono, pas la peine d’imaginer des changements de vélos, type Bergen cette année.

Il faudra piloter, on l’a dit, mais les raidards, s’ils sont nombreux, disons type ceux qu’on avait vus à Bergerac en 2014, mais plus secs, plus typés, plus relevés quoi, vont quand même demander des qualités de rouleur et puncheur, plutôt que les seules aptitudes à la grimpe. Avantage Chris Froome ou Tom Dumoulin, plutôt que celles des fibres rapides des grimpeurs, type Romain Bardet ou Nairo Quintana, qui ne seront pas loin, mais devront avoir mis des secondes au frais pour les derniers kilomètres avant d’aller aux champs, les 31 km décisifs.

Dernier ingrédient, et pas des moindres, de la recette basque à suspense garanti, la météo. Evidemment, le vert est à l’honneur partout où se projettent les regards, une splendeur, et on comprend que tant de gens viennent se nicher dans une contrée aussi belle que beaucoup d’Espagnols viennent découvrir chaque week-end, que ce soit pour les cols durs et secs, à commencer par le Port de Larrau, ou les cols qu’on monte de la cave avant de les partager.

Le vert du drapeau basque, toujours à moitié plein d’optimisme quant à la météo, normal, mais qui démontre que, de temps en temps, il pleut aussi, et sur des routes qui coupent la forêt d’Usaritz, les petites routes agricoles ou les petites rues avecpavés, des villages, ça peut être moins agréable à digérer, gorgée d’Izarra (étoile en basque), premier mot facile à retenir… Ou pas !

Rendez-vous le samedi 28 juillet, réglez vos montres suisses, ça va de soi, à l’heure basque ! D’ici là, les ficelles de piments, jusque sur le fronton de la Poste, auront le temps de sécher. Pour vous faire patienter, découvrez notre vidéo (disons aux alentours du vendredi 24 novembre, on vous préviendra en Une), reco où les stars locales, de Saint Pée en ouverture, Stéphane Moralès dans les 300ème de l’étape du Tour 2017, et bien sûr Romain Sicard, qui a au moins deux bonnes raisons (on vous laisse deviner lesquelles) d’en être, se sont gentiment prêtées au jeu de la mise en scène d’un scénario où : les Anglais partiront-ils les derniers pour arriver les premiers ? That is the question !