Le soleil a beau se maintenir dans un ciel d’un bleu profond, l’équinoxe d’automne est passé par là, prolongeant chaque nuit pour commencer à rafraîchir l’atmosphère. Tout doucement, les arbres perdent leurs feuilles jaunies, lesquelles commencent à s’amasser sur les routes. Ces images ont valu au Tour de Lombardie, l’ultime monument de la saison, l’appellation de classique des feuilles mortes. C’est là peut-être le seul fil auquel se raccrocher d’une édition à l’autre tant les organisateurs italiens n’éprouvent aucun scrupule à corriger le tracé du Lombardie. Ainsi le parcours maintes fois modifié ces dernières années a-t-il encore été repensé pour recevoir demain le peloton mondial une semaine après le Championnat du Monde de Ponferrada.

Il y aura toujours 254 kilomètres à parcourir entre Côme et Bergame, mais les difficultés s’enchaîneront dans un ordre nouveau. La Madonna del Ghisallo, à partir de laquelle s’enflammait d’ordinaire le Tour de Lombardie, n’a été maintenue sur le parcours que pour la forme, en tout début de course, abandonnant ses 10,6 kilomètres d’ascension jusqu’à la chapelle à un rôle secondaire. Les « vraies » difficultés se succéderont dans la seconde moitié de l’épreuve avec le Colle dei Pasta (413 mètres), le Colle Gallo (763 mètres) et le Passo di Ganda (1060 mètres) à 65 kilomètres de l’arrivée.

De là, après une rapide descente, la route ira chercher la montée de Bracca pour plonger dans une descente technique. Il restera alors deux difficultés. La côte classique de Berbenno à 26 kilomètres de l’arrivée à Bergame, que les coureurs rejoindront par la Porte Garibaldi sur les hauteurs de la vieille-ville via une courte bosse en partie pavée qui aura valeur au besoin de juge de paix.

Une semaine après avoir conquis avec la tête et les jambes le titre de champion du monde, Michal Kwiatkowski (Omega Pharma-Quick Step) y étrennera son maillot arc-en-ciel. De là à s’imposer avec dans une classique qu’il n’a jamais terminée, c’est sans doute une autre histoire. Mais nul ne sait quel sera le comportement de ses adversaires sur ce tracé 2014 qui devrait convenir aux déçus de Ponferrada, au premier rang desquels Philippe Gilbert (BMC Racing Team), Alejandro Valverde (Movistar Team) et Joaquim Rodriguez (Team Katusha), double tenant du titre.

Avec eux il faudra tenir compte de la présence de Fabio Aru et Michele Scarponi (Astana), Alberto Contador (Tinkoff-Saxo), Rui Costa (Lampre-Merida), Alessandro De Marchi (Cannondale), Ryder Hesjedal et Daniel Martin (Garmin-Sharp), Bauke Mollema (Belkin), Franco Pellizotti (Ag2r La Mondiale), Luis-Leon Sanchez (Caja Rural-Seguros RGA), Frank Schleck (Trek Factory Racing) et Giovanni Visconti (Movistar Team). Les chances françaises reposeront sur les épaules de Warren Barguil (Giant-Shimano), Tony Gallopin (Lotto-Belisol), Cyril Gautier (Team Europcar), Jean-Christophe Péraud (Ag2r La Mondiale) et Thibaut Pinot (FDJ.fr).

Les 10 derniers vainqueurs :

2013 : Joaquim Rodriguez (ESP, Team Katusha)
2012 : Joaquim Rodriguez (ESP, Team Katusha)
2011 : Oliver Zaugg (SUI, Team Leopard-Trek)
2010 : Philippe Gilbert (BEL, Omega Pharma-Lotto)
2009 : Philippe Gilbert (BEL, Silence-Lotto)
2008 : Damiano Cunego (ITA, Lampre)
2007 : Damiano Cunego (ITA, Lampre-Fondital)
2006 : Paolo Bettini (ITA, Quick Step-Innergetic)
2005 : Paolo Bettini (ITA, Quick Step)
2004 : Damiano Cunego (ITA, Team Saeco)