Fabien, te sens-tu suffisamment remis de tes blessures de 2009 pour te lancer à l’assaut de la chaîne himalayenne dans le cadre du Urge Népal ?
Je pense que oui, même si c’est un peu l’inconnue et que l’aventure va être un véritable challenge pour tous. J’ai décidé de ne pas me faire opérer du genou dans l’hiver. Nous avons continué la thérapie de stabilisation que nous avions entamée pour assurer la saison. Les résultats étant satisfaisants, Je ne trouvais pas opportun de perdre cinq mois dans l’hiver. J’ai confiance en ma bonne étoile qui me sourit toujours grandement !

Après le retentissement énorme du Urge Kenya, c’est un défi encore plus ultime que vous vous êtes lancés avec ce Urge Népal ?
L’atypisme des événements Urge sont le reflet que nous souhaitons donner à la marque. Une marque puriste positionnée dans l’air du temps. Cet idéalisme passe clairement par le dépassement de soi-même et surtout via une mobilité unique qui est le VTT. Le défi d’organiser le Urge Népal est grand mais seul de grands défis nous permettront de vivre notre passion au niveau où nous l’entendons.

Tu peux nous en dire un peu plus sur le tracé de ce Urge Népal ?
Nous allons être plongés dans un contexte unique au beau milieu de la chaîne himalayenne. Le tracé, constitué uniquement de single-tracks, est plongé dans une vallée profonde. Le chemin d’accès à l’arrivée va être déjà une approche du site extraordinaire. L’aventure va être unique et le ride juste exceptionnel !

Vous prévoyez de monter à plus de 5100 mètres pour prendre le départ de la course, il va falloir faire vraiment gaffe au moindre détail, c’est quand même très extrême le vélo dans des conditions pareilles ?
Il est évident que le risque est présent dans un contexte où aucun de nous ne saura à quoi s’attendre. L’anticipation et la réflexion de chacun de ses actes sont importants pour la sécurité de tous. C’est cela qui rend l’aventure unique et ce pourquoi toute l’équipe de Urge travaille de manière proche avec le staff sur place et Cap Liberté, l’agence qui gère la logistique de l’événement.

Vous allez dépasser toutes les limites ?
Le contexte n’est clairement pas opportun pour des prises de risques importantes. L’ascension et le run de course par eux-mêmes seront une grande victoire pour tous. Le Urge Népal, tout comme le Kenya, lient les athlètes les uns aux autres, ce qui donne une dimension humaine d’autant plus importante. Nous sommes tous les grands vainqueurs d’avoir vécu ensemble une aventure unique en son genre !

Et en tant que pilote, sur quoi vas-tu rouler ?
Le nouveau Foxy de chez Mondraker avec une Fox en 160. Une machine efficace pour la maniabilité en single et surtout un vélo léger pour l’ascension, estimé à 12,2 kg. Un bon compromis pour vivre au mieux ce parcours ultime.

On sait que tu es très sensible au fait d’essayer d’apporter à travers ton sport des choses qui restent dans les pays que vous traversez…
Notre passage est toujours un grand questionnement pour les populations locales. La générosité et l’humilité sont le seul moyen de nous mettre au niveau de ces Hommes qui ont des valeurs humaines souvent supérieures aux nôtres. Ce partage est le moyen de montrer une équité, humaine et non matérialiste bien sûr, qui à mes yeux est flagrante. Ces rencontres sont souvent uniques, et pour nous synonymes de juste distance avec la société moderne dans laquelle nous vivons.

Cette année, chaque concurrent et ses sponsors vont offrir un vélo qui sera ensuite vendu aux enchères au profit de constructions d’écoles au Népal, l’idée est géniale, finalement ça ne fera que des heureux ?
C’est un moyen d’investir les marques dans notre démarche et surtout d’apporter un peu plus aux personnes que nous allons croiser. Des petites choses pour nous sont de grands pas pour eux.

On sait que Sam Peridy va venir avec Tony, son fiston d’origine népalaise, ça va rajouter encore à la dimension humaine de l’événement ?
C’est unique et ça donne d’autant plus de sens à notre démarche. Tony est une vraie merveille qui sera notre guide dans cette belle aventure.

Enfin, encore une grande innovation, une pilote féminine va s’aligner au départ du Urge Népal, c’était une volonté de ta part ?
Déjà, pour le Kenya, nous avions sollicité des pilotes féminines mais pour une première, c’était une découverte pour tous. Sabrina Jonnier, guerrière telle que nous la connaissons, prendra part à l’aventure. C’est fabuleux pour nous de montrer l’évolution du VTT au féminin.