Après deux années d’absence dans le monde du VTT, le manufacturier français a présenté à Chypre, devant un parterre de journalistes européens et américains, sa nouvelle gamme de pneumatique destinée à la pratique du tout terrain. Composée de trois nouveaux pneus, cette gamme se veut accessible au plus grand nombre. Elle est articulée autour de deux grands axes : les terrains (roulants, intermédiaires et extrêmes) avec le type de sculpture, et la pratique avec le cross-country, l’enduro ou bien encore la descente avec la section du pneu. La croisée de ces deux axes a permis de donner un tableau où le vététiste pourra faire un choix adapté.

Pour les terrains roulants, le pneu préconisé est le Wildrace’R, très proche du défunt XC Dry 2. Les pains de gomme (comprenez crampons) sont très proches et optimisés sur la bande de roulement afin d’augmenter le rendement et de limiter les crevaisons. La forme et la position des crampons latéraux sont identiques et facilitent les sorties d’ornières, améliorent la prise d’angle ainsi que le grip. La nouveauté réside dans l’arrivée de nouvelles sections. Nous avons roulé avec ce pneu en tubeless 2.25 en version Advanced Technology. L’Advanced Technology est réservée aux pneus en 127 TPI et représente le haut de gamme. Ce sont des pneus sur lesquels Michelin a mis tout son savoir-faire technologique en œuvre, tant sur la sculpture que sur le composé des tringles, des nappes de carcasses ou encore sur le mélange des gommes utilisées. Un petit mot sur les gommes Dual Compound pour tubeless, une gomme dure sur le dessous de la carcasse pour protéger contre les agressions et pour le maintien des crampons à l’effort. Une autre plus tendre sur le dessus, en contact avec le terrain, pour améliorer le grip.

Testé sur un terrain rocailleux et argileux en cours de séchage, avec une pression de 1.7 bar pour un pilote de 82 kg, les premières sensations ont été convaincantes. Le rendement est digne d’un slick, le confort est accru par la taille conséquente du ballonnet. La rigidité de la carcasse autorise les faibles pressions qui rajoutent confort et grip, même sur la roche humide. Mis à rude épreuve, nous n’avons déploré aucune crevaison.

Pour les terrains mixtes, c’est le Wildgrip’R qui doit répondre à vos besoins. Une fois encore, la sculpture de ce pneu est assez proche de son prédécesseur le XC AT, mais à l’inverse du Wildrace’R, des retouches ont été réalisées. Les crampons latéraux sont espacés régulièrement et leurs dimensions ont évolué (plus petit pour plus de souplesse) pour l’adhérence en courbe et les sorties d’ornières. Le crampon en losange du défunt XC AT a été revu pour améliorer sa durée de vie. Les angles de dépouilles des crampons ont eux aussi évolué (plus importants) pour améliorer l’assise et la résistance à l’arrachement. Enfin, les crampons ont été évidés pour un gain de poids. En clair au centre du pneu, les crampons sont massifs et suffisamment proches pour favoriser le rendement sans pénaliser le débourrage. Sur les côtés, la disposition des pains de gomme assure progressivité et efficacité dans les prises d’angles.

Nous l’avons testé en tubeless 2.00 en version Advanced Technology sur un terrain rocailleux et gras. Première constatation, ce pneumatique doit une fois encore être peu gonflé, 1.6 bar toujours pour 82 kg. Il est impressionnant de constater la rigidité de la carcasse et la dureté de la gomme des crampons. En termes de comportement, le rendement est bon, tout comme la motricité, surtout sur le gras. A l’inverse, si vous êtes trop gonflé, vous aurez une fâcheuse tendance à riper sur les rochers. Tout comme le Wildrace’R, pas de crevaison à déplorer durant cette prise en main. A noter que deux sculptures spécifiques en dimension 2.5 et 2.6 sont dédiées à la descente.

Enfin le dernier de la gamme, le Wildrock’R, est dédié aux terrains extrêmes. Pour la première fois, Michelin propose un pneumatique à l’aise dans la boue et la rocaille. Les crampons massifs disposés sur toute la largeur de la bande de roulement doivent permettre de résister aux contraintes de la boue et de la rocaille. Les crampons latéraux ont été dessinés en forme de griffe afin de garantir une excellente tenue en dévers et en courbe et favoriser la sortie d’ornière. Enfin, le sillon central est là pour apporter de la directivité, surtout sur terrain boueux. Nous n’avons pas testé ce pneu en dynamique. Mais auprès de certains pilotes d’enduro, nous avons constaté qu’ils n’ont pas hésité à descendre la pression à 1.1 bar pour des poids pilote aux alentours de 73 kg. Détail surprenant au toucher, la pression ressentie donne une impression plus proche des 2 bars que du 1 bar, on vous laisse imaginer la rigidité de la carcasse. Là encore, deux pneus sont dédiés à la descente.

En conclusion, même si la grande nouveauté chez Michelin réside essentiellement dans un choix important de dimensions, nous ne pouvons que nous féliciter de revoir le manufacturier français revenir au VTT, surtout qu’il nous a promis encore plein de nouveautés lors du prochain Eurobike. Wait and see…