C’est l’une des épreuves les plus spectaculaires du programme des Championnats du Monde de VTT. Chaque année, le public retient son souffle au moment du relais par équipes, qui consiste à faire tourner sur le circuit des Mondiaux quatre concurrents sélectionnés au sein des catégories Juniors Messieurs, Espoirs Messieurs, Elites Dames et Elites Messieurs. Une combinaison qui impose des choix hautement stratégiques, puisque chaque nation est libre de déterminer l’ordre de passage de ses pilotes. C’est cela aussi qui rend le relais par équipes si singulier, avec en prime un comportement exemplaire des pilotes français, sacrés champions d’Europe en Slovaquie au début du mois avec Fabien Canal, Victor Koretzky, Julie Bresset et Maxime Marotte, ces quatre mêmes pilotes qui défendront nos couleurs…

Depuis l’introduction du relais par équipes au programme des Mondiaux en 1999, la France s’est imposée une fois, en 2008 à Val di Sole, mais a régulièrement terminé sur le podium (deux médailles d’argent, deux de bronze). Il n’empêche que les tenants du titre sont Suisses et à domicile sur le circuit de Champéry. Mais du quatuor sacré champion du monde il y a un an, seul Thomas Litscher s’est maintenu dans la sélection. Il doit faire équipe cette année avec Lars Forster, Nathalie Schneitter et Nino Schurter. Un troisième effectif est à prendre en considération, celui de l’équipe d’Italie, emmenée à Champéry par Gerhard Kerschbaumer, Lorenzo Samparisi, Eva Lechner et Marco-Aurelio Fontana. Et il est intéressant de noter au départ que ces trois armadas ont opté pour une stratégie similaire. La France, la Suisse et l’Italie propulseront tour à tour leur Espoir, leur Junior, leur Dame et leur Elite. Une stratégie qui va s’avérer gagnante.

D’autres formations ont préféré abattre d’emblée la carte de leur Elite. C’est le cas de l’Allemagne, dont le leader Manuel Fumic établit le meilleur temps au bout du premier tour de circuit, où il précède le Tchèque Jaroslav Kulhavy et le Néerlandais Rudi Van Houts d’une poignée de secondes. L’Espoir français Fabien Canal, lui, passe le relais avec un désavantage pour le compte des Bleus, 13èmes à 1’11 » et surtout précédés par la Suisse et l’Italie de plusieurs dizaines de secondes. Tandis que les Pays-Bas s’installent en tête à la faveur du deuxième tour de circuit, l’équipe de France entame sa remontée par le biais du prodigieux Victor Koretzky. Le Junior de l’équipe nationale réalise une très grosse remontée et vient replacer le camp tricolore au 5ème rang à 58 secondes, juste derrière les Suisses. Les Italiens, eux, ont déjà rétrogradé à la mi-course.

Quand vient le tour des dames, Julie Bresset entre en scène ! La lauréate de la Coupe du Monde double son alter ego helvétique Nathalie Schneitter et hisse l’équipe de France au 3ème rang (derrière les Pays-Bas et l’Allemagne) au moment de passer le dernier relais à son coéquipier Maxime Marotte. Il reste alors 1’27 » à combler pour l’Elite français, opposé dans le tour final à la féminine Anne Terpstra pour le compte des Pays-Bas et à l’Espoir Marcel Fleschhut pour celui de l’Allemagne. Un jeu d’enfant pour Max, qui revient en trombe sur ses deux derniers devanciers, les Suisses et les Italiens loin dans son dos, pour aller offrir à l’équipe de France un brillant titre de champion du monde, le premier de ces Mondiaux. A l’arrivée, les Bleus repoussent les Suisses de 41 secondes et les Italiens de 55 secondes. Fabien Canal, Victor Koretzky, Julie Bresset et Maxime Marotte remportent le tout premier titre mondial de leur carrière.

Classement :

1. France (FRA) les 18,7 km en 54’04 » (20,8 km/h)
2. Suisse (SUI) à 41 sec.
3. Italie (ITA) à 55 sec.
4. République Tchèque (TCH) à 1’10 »
5. Allemagne (ALL) à 1’23 »
6. Pays-Bas (PBS) à 1’43 »
7. Canada (CAN) à 1’57 »
8. Suède (SUE) à 2’55 »
9. Grande-Bretagne (GBR) à 3’01 »
10. Australie (AUS) à 3’33 »