850 kilomètres d’un point à l’autre des Pyrénées, 21 000 mètres de dénivelé et 200 participants, la 2ème édition de la Transpyr a eu lieu du 2 au 9 juillet derniers entre la plage méditerranéenne de Roses et la baie atlantique de San Sebastian. Quelle que soit la formule (trois formes proposées, aucune compétitive), les vététistes amateurs, une majorité, avaient un objectif en tête : atteindre l’arrivée tout en profitant de l’aventure, de la route et du paysage, dans les roues des pros qui ont marqué un rythme infernal. Le tout dans une ambiance chaleureuse, amicale et solidaire pendant huit jours. L’équipe Buff-Thermocool, avec David Rovira et Pau Zamora, a dominé la première partie de la Transpyr. Les Catalans ont été les plus rapides à Camprodon, La Seu d’Urgell, El Pont de Suert et Aínsa.

La première étape liait Roses à Camprodon sur120 kilomètres. La douce plaine de l’Empordà, où les plus rapides roulaient à 40 km/h, a cédé la place aux premières pentes des Pyrénées avec une deuxième partie de parcours vraiment difficile. Après les premiers coups de pédale par les Pyrénées de Gérone, les cyclistes sont entrés dans les Pyrénées de Lleida. Les deuxième et troisième étapes ont été cataloguées comme les plus difficiles avec les ascensions de la Collada Verda, la Molina, Boumort, Estany de Montcortès et le Coll de Perves, au cœur des Pyrénées catalanes. Les 118 kilomètres et 3000 mètres de dénivelé entre Camprodon et La Seu d’Urgell, et les 128 kilomètres et 3500 mètres de dénivelé entre la capitale de l’Alt Urgell et le Pont de Suert ont laissé des traces sur les jambes des participants et sur la mécanique des vélos. De plus, ce furent les deux seuls jours où la pluie a rendu plus difficile encore le déroulement de la course.

La  quatrième étape, avec départ au Pont de Suert et arrivée à Ainsa, de 100 kilomètres et 3000 mètres de dénivelé, a quitté le paysage verdoyant et arboré des Pyrénées catalanes pour trouver les Pyrénées rocheuses et arides de l’Aragon. La Peña Montañesa fut un délice pour les cyclistes qui ont joui d’une journée magnifique pour la pratique du vélo dans la zone de Sobrarbe. Tous se souviendront des fantastiques descentes à travers des sentiers passionnants de plusieurs kilomètres. Après Zamora et Rovira, une demi-douzaine d’équipes s’est alternée dans l’ordre d’arrivée. A remarquer les Italiens de la Carpentari-Olympia, l’équipe Odlo, Paolo Alvera et la championne Lorenza Menapace. Les équipes des villes d’étape invitées par l’organisation méritent une mention. Elles ont toutes bien défendu le nom de leurs villes devant leurs compatriotes.

Avec la San Fermin, la Transpyr a changé pour la deuxième fois de région et est entrée en Navarre. Ainsi, dans les sixième et septième étapes, le paysage aride et rocailleux de l’Aragon a été remplacé par la végétation luxuriante, l’humidité et la verdure des Pyrénées de Navarre. La sixième étape était la plus courte avec 84 kilomètres et 2300 mètres de dénivelé entre Jaca et Isaba. Les pentes étaient concentrées dans trois ascensions relativement courtes, mais énergiques et destructrices. Pour beaucoup, l’étape suivante a été la plus belle. Les 94 kilomètres et 2200 mètres de dénivelé entre Isaba et Elizondo ont étonné les cyclistes par la beauté spectaculaire des paysages. Les Pyrénées rocheuses ont cédé la place à la moquette verte des collines de Navarre avec des endroits comme le hêtre d’Irati, le deuxième plus grand en Europe. Cette étape, qui faisait une petite incursion en France, a également été celle des animaux. Beaucoup de cyclistes ont dû circuler ou même s’arrêter parmi les vaches, les moutons ou les chevaux. Une grande partie de l’ascension a été concentrée après le troisième ravito, à Alduides, où les participants ont affronté une pente incroyable de 35 % !

L’étape finale entre Elizondo et San Sebastian s’est voulue une promenade de 85 kilomètres et 2300 mètres de dénivelé. Au deuxième ravitaillement, le chronomètre n’a plus enregistré les temps. La Transpyr est un événement non-compétitif, de sorte que le chrono était toujours au deuxième plan, mais il est à remarquer que les Catalans de Buff-Thermocool, David Rovira et Pau Zamora, ont été les coureurs qui ont eu besoin de moins de temps pour traverser les Pyrénées d’une mer à l’autre : 45h12. La Brésilienne Sandra Piñeiro a pour sa part mis 85h22, mais elle est arrivée au bout.

Lors de la dernière étape, dans le port de Pasaia Donibane, les vététistes ont eu une surprise : ils ont traversé la baie en bateau. Ils ont pu également goûter un peu de Txakolí, vin typique d’Euskadi. Après huit jours de vélo, 850 kilomètres, le passage par une centaine de communes, de nombreux pics, rivières, vallées, routes, sentiers, escaliers, rochers, racines, différents types de végétation, des obstacles, des animaux, etc., les bikers ont enfin touché l’eau de l’Atlantique. A l’arrivée à San Sebastian, on a pu voir des rires, de l’émotion, des larmes, des embrassades, des trempettes, des félicitations… avant la cérémonie pour couronner les finishers, 80 % au total !