Quel bilan tirez-vous de votre année à un peu plus de la mi-saison ?

J’en tire un bilan mitigé. Ce n’est pas la saison que j’espérais après les Jeux. J’avais fait une bonne saison l’année dernière et sur la Coupe du Monde, j’espérais retrouver mon niveau de la saison passée. Hors, ca ne s’est pas du tout passé comme prévu. Je faisais toujours des courses en Coupe du Monde où j’étais très loin. Vraiment, pas de bonnes sensations et au final quand on se retrouve en queue de peloton comme ça, la motivation n’est pas trop là non plus. Même sur le plan national, ce n’était pas trop ça. D’habitude, je suis quasiment tout le temps sur le podium et là je n’y suis pas montée, mis à part aux Championnats de France de XCE. 

Cette victoire au XCE reste tout de même une satisfaction. 

Oui, c’est déjà le deuxième maillot que j’endosse. Ca me tenait à cœur cette année d’avoir ce maillot. Vu la saison que j’avais faite sur le plan national et international, ce maillot a signifié du positif pour moi. Je suis arrivée aux championnats de France sans pression en fait. Ca m’a permis d’aborder la course plus tranquillement, d’essayer, d’y aller. Je n’avais rien à perdre finalement. Ca m’a souri et je remporte le XCE. Une discipline que j’apprécie, car il faut de l’explosivité et que c’est super court, 1’30 à 2’. Ca débloque bien pour la course du week-end. 

Point positif ou non d’avoir terminé à la 5ème place du XCO en Championnats de France ?

Oui, dans ces Championnats, j’avais quand même une grande forme. C’est une belle course du début à la fin sur le cross olympique. Ce week-end-là, j’avais de bonnes sensations. C’est quand même la meilleure course que j’ai faite cette année. Ces deux jours-là ont été les meilleurs que j’ai pu faire en course quoi.

Comment expliquer cette moins bonne forme cette saison ? 

L’année dernière pour les Jeux, on a été très sollicité. Il y avait quelque part de la pression. Pas de la part du staff ou des membres olympiques. C’est moi-même. Je me suis mis des contraintes et des objectifs. C’est une année olympique donc c’est important de la faire correctement. Quand tu finis cette saison-là, t’as envie de relâcher. Hors, moi j’ai entamé sur une micro saison de cyclo-cross. Ce qui m’a au final, écourté mon repos hivernal. J’ai enchaîné sur quatre semaines de stages au mois de février. J’ai utilisé beaucoup d’énergie dans ce début d’année et que je le paye maintenant. Mais je pense que c’est pour ça aussi que j’étais bien pendant les championnats de France. C’était en juillet donc au milieu de l’année et j’étais bien à ce moment-là, tout s’était remis en ordre. Le fait que j’ai fait une moins bonne saison cette année, c’est cette baisse de pression après les Jeux olympiques. Tu ne sais plus trop vers quoi tu vas après les Jeux et des fois, je me suis même dit sur certaines courses « mais qu’est ce que je faisais là ». J’ai prévu de ne pas faire de cyclo-cross ou très peu, mais pas de saison sur le plan national ou international. En début d’année, j’avais dit que j’aurais bien aimé faire une saison complète de cyclo-cross pour essayer d’aller sur les Championnats du monde mais cette année ça ne sera juste pas possible. Donc je vais couper après le Roc d’Azur. Quoi que. Il y a tout de même le Championnat du Monde de XCE en Chine au mois de novembre donc peut-être que je vais y aller. Je vais encore y réfléchir. 

Les J.O. sont l’objectif d’une carrière. Une fois que cet objectif est passé, est-on aussi motivé qu’auparavant ?

Je ne sais pas. Aujourd’hui, je dirais non, un an après les Jeux. Ca a été quand même rapide. Aujourd’hui je pense déjà aux Jeux de 2020. J’espère pouvoir jouer les places de sélections pour les Jeux. J’y pense aujourd’hui donc 3 ans avant. Mais pour ceux de Rio, je n’y ai pensé que deux ans auparavant. Les deux années précédentes, j’étais trop jeune dans ma tête. Et là, j’y pense déjà. Je ne suis pas moins motivée, mais dans certaines courses la motivation n’est pas la même. Mais elle va revenir pour les Jeux de 2020, je me laisse un an. (rires)

Vous n’êtes pas retenue pour la sélection des Championnats du monde à Cairns. C’est une déception ?

Je ne rentre pas dans la sélection, ce qui est normal. Je n’ai pas fait les quotas qu’il fallait. Mais oui c’est une déception, parce que les Championnats du monde en Australie, c’est beau quand même. Je n’ai jamais fait de championnat si loin, mis à part une fois en Afrique du Sud il y a 2 ou 3 ans. Donc oui, une pointe de déception, mais avec la saison que j’ai faite, c’est impossible qu’ils m’emmènent. Mais de toute façon, il y aura une Clauzel aux Championnats donc on sera représentée. 

Quels sont les prochains objectifs de votre fin de saison ? 

Je vais terminer par la Coupe du Monde à Val di Sole en Italie. Je vais faire une manche de la Coupe d’Allemagne. Je serai aussi sur le Roc d’Azur. Et puis je ferais quelques cyclo-cross par-ci, par-là. Peut-être que je vais faire les Championnats du monde de XCE en novembre. Ca sera sûrement ça qui terminera ma saison. 

La coupure va être longue ? 

Quelques semaines sans vélo et puis après, je reprendrai tout doucement par de la natation, course à pied, ski. Je me ferai plaisir puis je reprendrai plus tard le vélo, je ne sais pas encore quand. 

Vous êtes passé de BH à Creuse Oxygène. C’est le choix de se rapprocher d’une équipe plus familiale ? 

Moi j’ai toujours bien aimé quand il y a une ambiance familiale. Il y a moins de prise de tête. Pour avoir vécu une année avec eux, j’aime bien le contexte, c’est plus convivial, plus cocooning. Mais je me suis énormément plus chez BH. C’est l’équipe qui m’a fait monter en puissance. Je suis arrivée en Espoir deux et j’ai fini en Espoir 4. J’ai vu la progression que j’ai faite pendant ces trois ans dans l’équipe. Je ne regrette pas d’être passée dans ces rangs et ça m’a fait mûrir sur n’importe quel plan. Je suis fière d’être passée par une équipe professionnelle de ce type. Que du positif.

-Léo Labica