La 3ème édition de l’Alps Epic, course VTT marathon par équipe de 2, ou aventure « no chrono » ouverte aux solos, se déroulera du lundi 2 au samedi 7 juillet 2018.

Une épreuve itinérante de 6 jours dont les tracés feront découvrir aux participants, les plus beaux chemins et sentiers du sud des Hautes-Alpes, avec départ à Ancelle et arrivée à Embrun.

Laurent, quel bilan tires-tu des deux premières éditions, et surtout, les compétiteurs sont-ils ceux que vous attendiez, notamment du côté des équipes venues de l’étranger?

Le bilan est très positif. Il est important de rappeler que l’Alps Epic est né de la volonté de faire la promotion de l’itinéraire permanent de la Grande Traversée des Hautes-Alpes à VTT sur une cible internationale. L’an passé, nous avions plus de 50 % d’étrangers et 13 pays représentés. Pour l’an prochain, la tendance semble aller dans le même sens avec déjà 10 pays à 8 mois de l’épreuve.

Vous avez doublé le nombre d’équipes, qui reste malgré tout en deçà de vos attentes, penses-tu que ce soit à cause de la date, du format, du schéma ou autres?

L’Alps Epic n’est pas une épreuve comme une autre, de par sa durée et le type de services offerts… De ce fait, nous nous étions donné 3 ans pour asseoir le format. Jusque là, notre priorité est de monter en charge petit à petit, afin d’être sûr de maintenir notre standard fondé sur des services dignes d’un pro du premier au dernier, et un maximum de convivialité. Nous nous considérons encore en phase de « naissance », et il est donc difficile de faire des pronostics en terme de nombre de participants, mais nous sommes surtout ravis de voir la progression. Si l’on continue sur la même voie dans les années à venir, c’est juste parfait.

Concernant la date, nous n’avons pas beaucoup le choix. Plus tôt, nous risquons d’avoir des problèmes de neige sur les passages d’altitude, et plus tard?, les hébergements sont peu disponibles. Cependant, nous réfléchissons à un léger décalage de date si besoin.

Pour le format, le schéma par équipe est dans l’essence même de ce type d’épreuve « epic », ce n’est donc pas prévu de le changer à ce jour, mais nous acceptons les solos sur la formule « no chrono ».

Dernier point, l’Alps Epic est une course alpine sur du vrai sentier de montagne, et nous ne voulons pas de sur fréquentation.

Le Raid des Chemins du Soleil fait le plein dans un concept assez proche, voire plus extrême, comment expliques-tu la différence de participation?

 Le Raid des Chemins du Soleil? a 13 ans, c’est une très belle épreuve dont nous nous sentons proches sur plusieurs points, et dont le succès passe par la qualité des parcours, la date, qui a moins de concurrence, et la durée qui s’adresse à un plus grand nombre.

L’Alps Epic qui a seulement 2 ans fait déjà référence. Que pouvons-nous espérer de mieux ? On mesure que l’Alps Epic constitue un objectif majeur dans la saison d’un coureur ou même dans la carrière d’un vététiste par son aspect extrême lié à des parcours physiques et techniques et par sa durée d’une semaine.

Pour 2018, vous revenez à des formules plus light côté prix, et à une participation des solos en mode rando, est-ce que ça simplifie l’organisation?

Côté prix, la baisse est liée à un nombre croissant de participants qui nous permet d’absorber plus facilement nos charges fixes d’organisation qui sont très lourdes, mais pour lesquelles nous tenons à maintenir le standard. 

Concernant l’ouverture au « no chrono » et aux solos, ça ne change rien en terme d’organisation, car le standard sera le même hormis le chronométrage. Nous avons décidé de l’ouvrir, car nous avons mesuré que participer à l’Alps Epic est un rêve pour beaucoup de vététistes, pour qui le challenge et l’objectif sont déjà d’être finisher avec ou sans chrono.

Quel est le profil type du concurrent de l’Alps Epic ? Sur quel vélo roule-t-il ?

Il s’agit de vététistes qui cherchent à vivre une aventure unique, et qui sont attirés par l’identité de nos parcours. Je crois que là-dessus, on fait référence au niveau mondial, car peu d’épreuves marathon empruntent autant de monotraces roulables avec autant de dénivelé et de tels panoramas. Pour nous, les choix de parcours sont clairs, nous voulons montrer que dans les Hautes-Alpes, on peut changer de parcours tous les ans en conservant la qualité des paysages traversés, et en restant sur le même concept, gros dénivelé au maximum sur le vélo à la montée, et vu l’effort demandé, on ne va pas gâcher ça à la descente, un max de monotraces !

La plupart roule sur des full-suspension, mais il n’est pas nécessaire d’avoir un gros débattement, 100/120 suffit car les sentiers des Hautes-Alpes ne sont pas trop cassants. Nous recommandons fortement la tige de selle télescopique. Concernant les pneus, des sections de 2,25/2,35 sont à privilégier.

On connaît la Haute Route qui est devenue la référence en matière de cyclosportive, est-ce que ça vous inspire ?

Complètement. Nous nous sentons très proche de la Haute Route dans le concept  « services comme un pro » que nous avons adapté au VTT. Bien sûr, nous nous inspirons aussi des épreuves de référence dans le VTT, comme la Cape Epic, même si les parcours sont différents, mais dont l’expérience n’est plus à prouver, ou la BC Bike Race dont nous aimons beaucoup l’esprit !

Comment réagissent les collectivités d’accueil ?

Comme je l’ai dit au début, l’objectif de l’Alps Epic est de faire la promo de la GTHA, et plus largement, du VTT dans les Hautes-Alpes, et nous pouvons dire que nous œuvrons « main dans la main » avec les collectivités, le réseau Vélo et les acteurs touristiques. Durant les 3 premières éditions, nous essayons de couvrir au maximum l’ensemble du territoire des Hautes-Alpes, de ses centres VTT et stations, pour en montrer la diversité. Le slogan des Hautes-Alpes « Au plus près de la différence » veut montrer cette diversité, et la position charnière entre Alpes du Sud et Alpes du Nord. Alors pour les années suivantes, pourquoi ne pas imaginer de déborder sur nos départements voisins… A suivre !!!

Pour 2018, quelles sont vos ambitions en terme d’équipes et en solos ?

Il s’agit de monter peu à peu et asseoir le format de l’Alps Epic au cours des 3 premières années. Pour cela, nous tablons sur une augmentation de 100 personnes environ maximum.

Côté services, quels vont être les plus apportés aux pilotes ?

Tous les coureurs inscrits sur nos packs auront accès à un maximum de services. Après la ligne, notre équipe lave, entretient, répare, stocke les VTT. Les coureurs sont massés, le sac bagage est transporté d’un logement à l’autre, et un petit sac est transporté depuis la raquette de départ à celle d’arrivée. Un vrai repas d’après course est servi en plus des ravitaillements sur le parcours. Les logements sont réservés, des navettes sont prévues avant et après l’épreuve depuis les gares ou aéroports. Nous apportons un soin particulier aux secours avec le système de tracking, et une équipe composée de médecins, secouristes, patrouilleurs… Enfin, nous avons la chance d’avoir un partenariat avec Endura qui offre à tous un vrai maillot de qualité.

Comment allez-vous booster la participation féminine, et est-ce une voie de développement des effectifs Alps Epic?

C’est effectivement une vraie envie, car nous sommes persuadés qu’elles sont tout à fait capables de participer à cette épreuve, mais très souvent, elles en doutent. La progression a déjà commencé puisque après 1 seule équipe lors de la première édition, nous avions près de 10% de féminines en 2017.

Pour continuer sur la lancée, la solution est toute trouvée avec une ambassadrice d’honneur qui est la haut-alpine Laetitia Roux, multiple championne du monde de ski-alpinisme, et nous allons aussi constituer une équipe de 3 ambassadrices et 3 ambassadeurs Alps Epic  sur des épreuves en France et à l’étranger. Enfin, nous mesurons à quel point les participantes des précédentes éditions sont naturellement de magnifiques ambassadrices !