Cécile, l’expérience va-t-elle primer sur la sélection pour les Jeux Olympiques 2012 ?
Cécile Ravanel : Je ne sais pas si on peut parler d’expérience pour la sélection. Pour la course, ça peut peut-être faire la différence. Elle permet de gérer la pression de l’enjeu. Mais ça reste un casse-tête, autant pour les pilotes que pour le sélectionneur. Il faut être prêt suffisamment tôt dans la saison pour une course qui va quand même se dérouler au mois d’août.

Ta préparation avant-2012 a-t-elle été différente de ta préparation avant-2008 ?
Cécile Ravanel : Dans la tête, oui. En 2008, je pensais trop que ma place était gagnée. Cette fois je suis partie fort en début de saison sur les courses nationales en Afrique du Sud, même si j’ai complètement raté ma Coupe du Monde. Je ne relâche pas tout pour autant, il reste encore trois Coupes du Monde. Je ne veux pas avoir de regrets.

Fanny, tu te mets moins de pression ?
Fanny Bourdon : Vu mon début de saison, je ne m’en mets pas du tout ! Après, si ça arrive, tant mieux, mais les JO, pour moi, c’est encore loin. Je vois plus Cécile Ravanel accompagner Julie Bresset à Londres. L’expérience fera certainement plus la différence.

En aucun cas vous ne vous considérez, Cécile et toi, comme des rivales ?
Fanny Bourdon : Pas du tout ! Au contraire, si je peux l’aider, je ferai tout pour lui permettre d’atteindre les Jeux Olympiques.

Cécile, tu étais restée frustrée en 2008, ça reste l’un de tes pires souvenirs ?
Cécile Ravanel : Au début, j’étais contente d’accompagner Cédric, de voir comment se passaient les Jeux. Mais au moment de la course, ça a été vraiment très dur à vivre. Pas en particulier parce que je n’y étais pas, j’avais pris le bon côté des choses pour analyser la course de l’autre côté de la barrière. Mais j’ai eu du mal à digérer le résultat de la Française ce jour-là (NDLR : Laurence Leboucher avait fini 17ème à plus d’un quart d’heure de Sabine Spitz).

Quels seraient vos plus et vos petits défauts par rapport à une sélection potentielle ?
Fanny Bourdon : Mon défaut, ce sont les descentes, clairement. C’est ce qu’il faut que je travaille le plus. Mon petit plus, sans doute le fait de gérer deux choses en parallèle. Ça m’a fait gagner en organisation et en persévérance.
Cécile Ravanel : Moi, l’atout, c’est la technique, même si ce n’est pas là-dessus que l’on gagne une course ou une sélection. J’ai aussi l’expérience, même si Pauline Ferrand-Prévot, très jeune, a déjà du métier. Ma faille, ce serait la pression de la sélection. Je l’ai vécu, j’en connais l’enjeu. A mon âge, c’est la dernière sélection que je peux décrocher. J’ai un peu plus la pression que les jeunes.

Etre un couple sélectionné, Cédric et toi, Cécile, ça fait partie de vos rêves ?
Cécile Ravanel : Oui, et pas seulement pour être le couple sélectionné. C’est pour aller ensemble là-bas, parce qu’on fonctionne comme ça. Nous avons envie de partager cette épreuve tous les deux. Mais nous avons aussi appris à rouler chacun de notre côté pour arriver à notre meilleur niveau l’un et l’autre.

Avoir manqué le rendez-vous de la première manche, ça met une pression particulière ?
Fanny Bourdon : D’un certain côté, c’est sûr que d’avoir complètement loupé sa première course donne vraiment envie de se rattraper sur les prochaines. J’aurai forcément plus de pression, mais ça fait partie du jeu. On fera tout pour être au mieux sur les autres.
Cécile Ravanel : La pression, je l’aurai au départ à Houffalize. Je vais partir au mieux en cinquième ligne. Il va de suite falloir se placer, choper le bon groupe. Après, je vais justement essayer de me mettre moins la pression qu’en Afrique du Sud.

Propos recueillis à Saint-Raphaël le 31 mars 2012.