Adrien, qui dit clôture de la saison dit bilan. Quel premier regard portes-tu sur la première année du team GT-Skoda-Chamonix ?
C’est un bilan plus que positif pour une première année. Le projet était très ambitieux et pas encore bouclé au mois de janvier. A ce moment-là nous nous sommes fait des frayeurs. Mais tout est rentré dans l’ordre. D’un point de vue sportif, Fabien Canal a ramené tous les titres possibles : France, Europe et Monde. Les jeunes ont plus ou moins marché. Ça a été une très bonne première année.

A titre personnel, qu’est-ce qui t’a marqué sur cette saison ?
Les voyages à l’autre bout du monde ! Faire des rencontres au niveau de GT, aller à la maison-mère aux Etats-Unis. Ce que je retiens cette année, derrière les résultats de Fabien, ce sont vraiment les rencontres, de belles rencontres avec des personnes importantes.

Finalement, tout s’est passé à la perfection ?
Presque. On aurait pu espérer un peu mieux des Ravanel au niveau des résultats. C’était la première année et ils ont beaucoup travaillé à la construction de l’équipe. Tout est signé maintenant pour deux à trois ans, ce qui va nous permettre d’aborder l’année olympique beaucoup plus sereinement pour se concentrer sur les résultats.

L’avenir de Cédric et Cécile Ravanel est-il derrière eux ou penses-tu qu’ils puissent rebondir en 2012 ?
C’est sûr que l’année 2011 a été en-deçà de mes espérances, mais ils peuvent rebondir, ils en sont capables et ils l’ont déjà fait. J’y crois forcément. Nous avons discuté longuement à l’occasion du Roc d’Azur, nous allons changer pas mal de choses donc j’y crois pleinement. Ça va être dur parce que le niveau en France est très élevé, mais il faut garder confiance.

Y a-t-il d’autres déceptions à souligner ?
La déception, c’est d’avoir manqué avec Fanny Bourdon le maillot de leader de la Coupe du Monde Espoirs en début d’année. A Pietermaritzburg, dans la première manche, elle était toute seule devant dans le dernier tour, avec 30 secondes d’avance, quand elle a cassé sa chaîne dans la dernière descente. Nous n’avons jamais compris pourquoi. Elle a terminé à pied et fini 4ème. Sans cela, je pense que sa saison aurait été différente avec un maillot de leader sur les épaules. C’est ma seule déception cette année.

Comment le team va-t-il évoluer la saison prochaine ?
Ce sera plutôt une question d’organisation davantage qu’une évolution. Trois pilotes ne repartiront pas : Cécile Delaire, Thibault Poussin et Vivien Legastelois. Les six autres (Julie Berteaux, Fanny Bourdon, Fabien Canal, Julien Trarieux, Cédric et Cécile Ravanel) restent. Nous allons pouvoir travailler plus sereinement. Ça faisait quand même beaucoup de monde à gérer, étant tout seul à la gestion de l’équipe et à la mécanique.

Réduire l’effectif est donc un choix de ta part ?
Oui, complètement. Je réduis chaque année l’effectif. Nous étions douze avec Keops, on est passé à neuf cette année avec GT-Skoda-Chamonix. On passera à six l’an prochain. Pour faire du haut niveau, il faut être peu malheureusement. Ce sont des choix obligés.

Projetons-nous en 2012. Qui vois-tu en équipe de France aux Jeux Olympiques ?
Julien Absalon, c’est incontestable. Maxime Marotte et Stéphane Tempier complèteront l’équipe à mon avis, ce n’est pas un scoop. A Cédric Ravanel de montrer ce dont il est capable. Je suis le premier à vouloir y croire, maintenant c’est sûr que le niveau va être élevé. Il va falloir se battre et ne pas louper les premières Coupes du Monde.

Et concernant les filles ?
Julie Bresset, c’est aussi incontestable que Julien Absalon. Pour la seconde place, c’est plus ouvert. Pauline Ferrand-Prévot semble bien partie, il va falloir confirmer. Je crois peut-être un peu plus à notre présence chez les filles. Qu’importe si c’est Cécile Ravanel ou Fanny Bourdon, tant que j’en ai une à Londres ! Actuellement je miserais plus sur Cécile car ça risque d’être un peu tôt pour Fanny, comme pour Fabien Canal chez les garçons.

Y aura-t-il des évolutions concernant les partenaires du team ?
Non, très peu. Le vélo devrait rester tel qu’il est. Tout est signé pour deux voire trois ans. On notera donc assez peu d’évolution. Maintenant, nous allons commencer à travailler sur la qualité et bien préparer les premières Coupes du Monde.

Le maillot changera-t-il ?
Pour le coup complètement, il va changer. J’ignore encore quand nous dévoilerons le maillot. Peut-être referons-nous une présentation à Chamonix dans le courant de l’hiver, mais nous avons déjà la maquette.

Propos recueillis à Fréjus le 8 octobre 2011.