Bernard, vous êtres président du VC Ornans et organisateur de l’Extrême sur Loue, qui recevra cette année les Championnats du Monde VTT Marathon le 7 octobre, comment en êtes-vous arrivé là ?
C’est d’abord la récompense du travail de toute une équipe qui m’a précédée et dont je faisais déjà partie mais pas en tant que président. Tout s’est déclenché en 2008 avec l’obtention de la manche finale de la Coupe du Monde de VTT Marathon. C’était la première fois que l’Union Cycliste Internationale donnait la possibilité à une association d’organiser un tel événement. En 2010, l’UCI nous a sollicités pour être candidats à l’organisation des Mondiaux 2012. Nous ne pensions pas du tout l’être car ce n’était pas dans nos objectifs à court terme. Ça a été une marque de reconnaissance supplémentaire, et un soir autour d’une table nous nous sommes lancé le défi d’être candidats. Nous sommes des amateurs puisqu’issus d’une association mais nous faisons preuve d’un grand professionnalisme. Nous avons démontré à l’UCI que nous étions capables de relever le défi. Je sais que nous allons le relever.

Autour du Championnat du Monde, on retrouvera un programme beaucoup plus dense, quel sera-t-il ?
L’Extrême sur Loue, c’est avant tout une randonnée VTT qui accueille depuis quatorze ans des randonneurs. Elle n’a cessé de croître depuis 1999, avec 2500 randonneurs sur le dimanche désormais. Depuis 2006, de nouvelles compétitions sont venues s’y accoler, dont les Championnats de France, quelques manches de Coupe du Monde, les Masters Series UCI et donc ce Championnat du Monde en octobre prochain. Le programme sera très dense. Outre le Mondial, nous aurons une course Extrême sur Loue pour les compétiteurs non qualifiés pour courir sous le maillot national, et des circuits pour les randonneurs : 15, 35, 45, 62 et 84 kilomètres. Les randonneurs qui voudront se lancer le défi de rouler derrière les champions pourront le faire.

Cinq mois avant l’événement, quelles sont aujourd’hui vos plus grosses préoccupations ?
Nous sommes à l’écoute de chaque poste de responsabilités pour parvenir à assembler ce magnifique puzzle dans les temps. Bien sûr, il y a toujours des soucis de budget, c’est partout pareil. Le nôtre est à peu près équilibré, nous allons le boucler et tâcher de le tenir. Nous nous devons de respecter nos engagements par rapport aux collectivités et aux partenaires privés mais c’est très difficile cette année de trouver des partenaires.

Comment se répartit votre budget ?
Pour plus de la moitié en participation des collectivités : la ville d’Ornans, le conseil général du Doubs et le conseil régional de Franche-Comté, ainsi qu’une aide de l’Etat. Ensuite, il y a les droits d’inscription, et la participation des partenaires privés, soit sous forme de marchandise ou de cash. C’est de l’ordre de 45/55 %.

C’est une riche année cycliste pour la Franche-Comté. N’est-ce pas pénalisant, finalement, vis-à-vis des partenaires ou des collectivités ?
Non, puisque nous avons leur engagement depuis trois ans maintenant. Les collectivités ont respecté leurs engagements mais nous en étions certains. C’est un petit peu plus compliqué au niveau des partenaires privés puisqu’ils sont du coup très sollicités. Nous ne sommes pas dans le même créneau pour autant. Nous arrivons après les Jeux Olympiques, juste avant le Roc d’Azur. Nous espérons que ce sera vraiment le feu d’artifice du VTT.

Après les Championnats du Monde Marathon, viserez-vous encore plus haut ?
L’Extrême sur Loue a toujours su rebondir. Après la finale de la Coupe du Monde Marathon en 2008, nous avons eu une année de transition en 2009 avant de repartir sur ce projet triennal. Je pense que nous partirons sur le même cycle, avec une année normale en 2013 autour de notre cœur de fidèles participants. Ensuite, nous espérons que des projets se développeront, peut-être sur du cross court, peut-être sur de l’enduro, peut-être sur un nouveau Championnat du Monde si l’UCI souhaite nous solliciter à nouveau. On soufflera donc une année puis nous repartirons sur d’autres projets.

Par cross-country court, vous faites référence à une Coupe de France ou un Championnat de France ?
Ça peut être ça mais ça peut aussi très bien être conditionné à la création d’un circuit permanent de VTT qui soit à la fois d’apprentissage et de compétition, à Ornans. C’est un projet qui peut aboutir à court terme. Nous profiterions alors de cet équipement pour le valoriser via l’organisation d’un événement.

Propos recueillis à Besançon le 27 avril 2012.