Jordan, que retiendras-tu de ta saison 2016 ?
J’en suis très satisfait. Si on la compare à l’année 2015, on peut constater qu’il y a une progression tout au long de l’année sur les Coupes du Monde notamment. J’ai réussi à me montrer régulier, constant tout au long de l’année. C’est positif. Bien sûr, il y a la déception de ne pas avoir été retenu pour les Jeux Olympiques. Mais j’ai su rebondir après l’annonce officielle de la sélection. C’est un échec mais j’ai su me relever tout de suite. Bien sûr, j’y ai pensé un moment. Mais sur le vélo, je ne me suis pas trop posé de questions. Mes objectifs sur les Coupes du Monde sont restés les mêmes. J’ai su m’exprimer à 100% sur mon vélo.

Tu t’es fait coiffer sur le fil par Victor Koretzky à La Bresse pour obtenir le troisième billet aux côtés de Julien Absalon et Maxime Marotte. N’y a-t-il pas quelque chose de rageant ?
Tout s’est joué là bas oui. C’était la dernière course avant l’annonce de sélection et donc la dernière occasion pour faire le podium qui assurait de la qualification pour les Jeux. Ça fait partie du jeu. Il fallait être présent le jour J. Physiquement j’étais présent. J’ai connu quelques ennuis mécaniques qui, eux aussi, font partie du jeu. C’était le dernier moment pour abattre ses cartes, Victor Koretzky était vraiment costaud ce jour-là. Il a su saisir sa chance.

Comment as-tu vécu cette concurrence au sein du team BH avec Victor Koretzky ?
Nous sommes assez proches l’un de l’autre. Nous sommes amis en dehors des courses et nous avons su faire la part des choses. Sur le vélo, en revanche, c’était du chacun pour soi. Mais au sein du team, les choses se sont bien passées. L’ambiance est restée très bonne. Il n’y a pas eu de problème de ce côté.

Tu as terminé la saison sur une bonne note en remportant un deuxième Roc d’Azur. Que représente cette victoire pour toi ?
C’est la cerise sur le gâteau. Ce n’était pas forcément l’objectif principal, mais le résultat était un plus. Ça met forcément en confiance pour l’hiver et la saison qui suivent. Mais ce n’est pas mon meilleur souvenir de la saison. Ça restera pour moi la manche de Coupe du Monde au Mont-Sainte-Anne où je termine 5ème. C’est mon meilleur résultat en Coupe du Monde, mon premier podium international. Partager ça avec Victor sur le podium c’était aussi un très bon moment.

En 2017, ton ambition sera donc de renouveler plus fréquemment cette expérience.
C’est le but oui. J’étais 7ème de la Coupe du monde cette année. Je vais essayer de grappiller encore quelques places pour intégrer le Top 5 international. Il y a un renouvellement des générations qui se profile. Je vais tenter d’en profiter un maximum et saisir ma chance. Quant à Tokyo, ce n’est pas nécessairement un objectif à court terme, mais c’est déjà dans un coin de ma tête. C’est dans quatre ans, mais j’y pense déjà, c’est certain. Ce sera l’objectif à long terme de ces quatre prochaines années. Je ne vais pas me mettre la pression toute de suite, mais ça donne envie quand tu vois le potentiel qu’il peut y avoir.

Et pour atteindre ce Graal olympique, tu as choisi de prolonger avec BH-SR Suntour-KMC.
Pourquoi changer d’équipe alors que tout fonctionne très bien ? Je vais entamer ma quatrième saison avec eux. Je n’avais pas nécessairement envie de changer d’équipe. Qui plus est, nous avons reçu un nouveau tout-suspendu. Ça sera encore un plus. C’est peut-être ce qu’il nous manquait sur certaines courses. Les formats sont de plus en plus techniques, il n’y a qu’à prendre l’exemple de Nove Mesto. Depuis qu’on l’a, je le roule pratiquement à chaque sortie VTT. J’ai passé toute l’année avec un semi-rigide. Je l’ai testé pour la première fois en compétition au Roc d’Azur. Je m’y suis senti tout de suite à l’aise.

Si tu ne changes pas de team en VTT, tu changeras d’équipe sur route puisque tu quitteras le Chambéry Cyclisme Formation pour le Team Probikeshop-Saint-Etienne-Loire. Pourquoi avoir fait ce choix ?
C’est essentiellement pour des raisons de proximité. J’avais à cœur de rester en Rhône-Alpes. Ça fait une paire d’années que j’y vis. Il faut dire aussi que Chambéry est un club formateur. J’ai 24 ans, j’arrive au bout d’un cycle et les jeunes arrivent derrière. Je suis très content de rejoindre l’ECSEL. Ils m’ont très bien accueilli. Je ne sais pas si je ferai plus de route que cette année. Tout dépendra du calendrier. Les courses sur route serviront dans le cadre de ma préparation pour le VTT et ne constitueront pas vraiment un objectif. Je participerai essentiellement à des courses par étapes même s’il n’est pas exclu que je participe à une manche de Coupe de France. Ces courses par étapes me permettent de bien progresser. Même si ça peut faire mal sur le coup d’enchaîner les jours de course.

Comment gères-tu ta préparation en hiver avant de reprendre le VTT ?
Je fais du multi-activités. J’essaie de faire de la course à pied, de la natation, de la musculation et du ski. Je ne fais donc pas que du vélo pour ne pas m’en lasser. Ce qui fait que quand je retrouve le vélo à 100 %, je suis super motivé ! Le fait de pouvoir souffler, de voir autre chose, ça fait du bien à la tête.