Maxime, comment te positionnes-tu par rapport à Julien Absalon dans l’optique de la sélection olympique ?
Julien a un pied dans la sélection, de par son palmarès et de par ce qu’il a prouvé en 2011 et en ce début d’année 2012. Avec Stéphane Tempier, on essaie derrière de garder notre place. Bien sûr, Julien nous tire vers le haut. On essaie toujours de mieux faire, pourquoi pas essayer de le battre un jour, même si c’est très difficile car il reste le plus grand pilote de tous les temps. C’est une belle bataille derrière, à nous de prouver qu’on a notre place aux Jeux pour aller avec lui là-bas.
Le danger n’est-il pas d’être trop sûr de soi alors qu’on est encore à deux mois et demi de l’annonce de la sélection ?
Je n’irai pas jusqu’à dire que c’est fait pour la sélection. La bataille, on la mènera jusqu’au bout. Derrière nous, il y a des coureurs qui ont eu des saisons un petit peu compliquées, contrairement à Stéphane et moi. Ils ont les dents longues, l’envie de bien faire. Ils savent qu’ils ont fait de belles choses par le passé qui peuvent leur laisser espérer une sélection. Nous sommes trois à s’être détachés mais il faut rester prudent. Le sport reste incertain et je pense que d’autres gars peuvent espérer être à Londres.
A qui penses-tu ?
On a vu que Jean-Christophe Péraud avait fait une belle remontée à Pietermaritzburg. Il a montré qu’il roulait vite aussi. Après, on a vu Cédric Ravanel 35ème et pas trop mal. Alexis Vuillermoz n’était pas loin non plus. Ils sont assez groupés pour le moment mais je pense que ça va se décanter davantage sur les prochaines courses. Il va quand même falloir qu’ils franchissent un gros palier pour qu’ils viennent s’immiscer parmi nous trois. Ça va être assez difficile pour eux sachant qu’ils ont en plus un handicap sur la ligne de départ.
4ème, 8ème, 13ème, le trio Absalon-Tempier-Marotte a tout de même confirmé à Pietermaritzburg…
Oui, surtout que nous n’étions ni les uns ni les autres sur un pic de forme. J’ai ai parlé avec Stéphane et lui non plus ne se sentait pas encore au top en Afrique du Sud. J’étais même un peu déçu de ma performance. On sait qu’on a du potentiel et qu’on peut refaire ce qu’on a fait en 2011.
L’échéance olympique a-t-elle changé beaucoup de choses dans l’approche de la saison ?
Pas vraiment. Il était prévu que j’arrive assez tôt en forme pour montrer d’emblée que j’étais dans le rythme. Mais même si on m’avait assuré fin 2011 que j’allais aux Jeux, ça n’aurait rien changé. On ne peut pas tout miser sur une course dans la saison. Un pic de forme aurait été prévu quoi qu’il arrive en début de saison. Ce pic, il est là pour assurer ma sélection. Ce n’est pas encore fait mais on se bat pour ça. Il y aura ensuite un second pic de forme en cas de sélection.
Au cours des prochaines manches de la Coupe du Monde, l’objectif sera-t-il de se rapprocher du Top 5 ?
Tout à fait. L’an dernier j’ai terminé 3ème, 4ème et 5ème en Coupe du Monde. J’en suis capable plusieurs fois sur une année. Je regarde plus vers l’avant avec l’envie de progresser. On peut même espérer mieux que 3ème, je vais me battre pour ça, mais il est clair que l’objectif est au moins un Top 5 pour les prochaines Coupes du Monde.
Laquelle des trois prochaines manches de la Coupe du Monde t’inspire le plus ?
Je vais la jouer Français ! La Bresse, ce sera une belle aventure, à 15 kilomètres de chez Julien Absalon. Il y aura une ambiance exceptionnelle. Moi non plus je ne suis pas loin, à une heure de là. Beaucoup de monde a prévu de faire le déplacement. Je vais pouvoir courir devant mes proches, dans une ambiance de folie. La Bresse, c’est un fief du VTT. Je suis vraiment impatient de courir là-bas. Ça va être un gros truc.
Propos recueillis à Saint-Raphaël le 31 mars 2012.