Nicolas Lebrun : J’étais davantage dans un objectif de repérage pour les Championnats de France de raids multisports. En préparation, c’est toujours sympa de faire des bornes rapides en course. J’ai fait la course avec Hervé Gilly, avec qui je m’entraîne beaucoup sur Digne-les-Bains. Nous ne nous sommes pas pris au jeu car nous sommes partis de derrière, et quand on part à ce niveau c’est difficile de faire la course devant.

Nicolas, tu es le spécialiste français numéro un de X-Terra, quel va être ton programme cette saison ?
Nicolas Lebrun : Cette année, je n’irai plus sur le circuit américain mais je vais rester en Europe pour moins de fatigue. Je vais disputer une première manche en Sardaigne à la fin du mois de mai. Comme souvent, les gros objectifs arriveront en septembre avec le Championnat des Etats-Unis et le Championnat du Monde de X-Terra.

Benoît, tu entraînes quant à toi le champion du monde Juniors de la discipline, Marvin Gruget. Comment as-tu articulé son programme ?
Benoît Igoulen : Vu ses performances de début de saison, le VTT reste sa priorité cette saison. L’année dernière, il a été champion du monde de X-Terra en n’ayant fait que les Championnats d’Europe pour s’y qualifier. Sur la partie natation, il est préparé par son père, qui est maître-nageur. Moi je fais essentiellement le vélo. Sur sa préparation au X-Terra l’an passé, je n’étais pas son seul préparateur.

La course à pied et la natation sont-ils des apports pour le VTT ?
Benoît Igoulen : Je crois qu’on peut tout simplement considérer son début de saison. L’année dernière il a déjà fait une belle saison en Espoir 1, cette année il est déjà leader de la Coupe de France Espoirs. Mentalement, ça lui a apporté un plus. Il part plus fort, a confiance en lui. Il a des qualités physiques naturelles exceptionnelles, le X-Terra ne lui a donc pas apporté des masses, mais ça a joué dans sa tête. Aujourd’hui il sait qu’il peut aller loin.
Nicolas Lebrun : Je pense que les entraînements croisés apportent beaucoup. En natation on est tout le temps assez haut en intensité, ça développe beaucoup la partie pulmonaire. En course à pied, on monte encore plus haut au niveau cardiaque. Le VTT, ça développe l’endurance. On travaille ainsi sur tous les plans physiques et physiologiques sans que ce soit trop contraignant dans une seule discipline. On s’évade, on fait chaque sport d’une façon différente. On fait plus de volume, plus d’intensité, sans être gavé par une seule discipline. Beaucoup d’athlètes ayant fait du triathlon, du duathlon, ont été renforcés dans leur discipline de prédilection par la suite.

Marvin et Nicolas, vous avez côtoyé Lance Armstrong au Championnat du Monde de X-Terra, qu’est-ce que cela fait ?
Marvin Gruget : C’est plus qu’un rêve ! Je l’ai suivi au Tour de France, je le voyais monter les cols à une vitesse seule et je me suis retrouvé à côté de lui en X-Terra. Je l’ai doublé sans savoir sur le coup que c’était lui, car j’étais un peu cuit. Il m’a simplement dit en anglais de passer à gauche, je me suis retourné, j’ai vu que c’était lui, c’était bizarre.
Nicolas Lebrun : A Hawaï, c’était un peu particulier. Je n’étais pas dans une grande course. C’était vraiment pour finir la saison, lui pareil. Au Championnat US, qui marquait son grand retour sur le triathlon, et que j’ai gagné, reste un grand souvenir au moment où je le dépasse à vélo.

Marvin Gruget peut-il aller loin dans cette discipline ?
Nicolas Lebrun : Ça va être son choix à lui. A lui de voir s’il a les capacités pour faire les Jeux en VTT, dans quel cas il serait logique qu’il continue en VTT. Après, il pourra revenir au X-Terra plus tard pour se faire plaisir, car il s’agit d’une discipline plus secondaire. Il prendra sa décision en fonction de son évolution mais il a peut-être d’abord une carte à jouer en VTT.

Marvin, as-tu un conseil à demander à Nicolas ?
Marvin Gruget : Déjà, ça me fait plaisir d’entendre ce qu’il dit de moi. J’ai écouté ses remarques, je trouve cela important aussi de prendre du plaisir, de varier les disciplines, et c’est pourquoi je fais du X-Terra. En fin de saison, quand le vélo m’ennuie, j’aime pouvoir faire de la course à pied et remplacer les séances de vélo par un peu de natation.

Propos recueillis à Beaumes-de-Venise le 8 avril 2012.