Victor, tu as terminé 2ème de la Coupe de France Juniors de Saint-Raphaël après une chute. Est-ce là que ça s’est joué ?
Non, Titouan Carod était plus fort que moi et je l’ai bien senti. Techniquement j’étais sûrement meilleur que lui. Je l’ai vu car je prenais toujours la tête de la course dans les descentes, même si je faisais quelques écarts. En montée cependant je n’arrivais pas à assumer derrière lui. Il était plus fort que moi physiquement. Il avait le mental et les jambes, moi pas trop les jambes. C’est la course, je pense que ça laisse augurer une très belle saison cette année. C’est top de voir le niveau augmenter en France. Au niveau international, on arrive ensuite à rivaliser avec les meilleurs mondiaux. Ce n’est donc que du bonheur.

Pourquoi as-tu chuté ?
J’étais moins lucide que lui. J’avais mis un peu plus de pression que d’habitude car le circuit était plus long et jonché de cailloux saillants. Il fallait vraiment assurer le coup, c’est ce que j’ai fait et je suis très content de ma 2ème place. Le parcours était piégeur, avec beaucoup de poussière sous laquelle on ne savait jamais ce qu’on allait retrouver. Il fallait se méfier un peu de tout. C’était un circuit très difficile.

Tu as terminé 2ème de la première Coupe du Monde en Afrique du Sud, tu fais 2ème en Coupe de France, il ne faudrait pas que ça devienne une habitude…
Non, je ne pense pas. L’an dernier j’avais fait 2ème à Saint-Raphaël aussi et ce n’est pas ce qui m’a empêché de réussir tout au long de la saison. On va voir comment elle va se dérouler désormais et j’espère progresser sur le même schéma que l’an passé. J’avais terminé 2ème de la première manche, 4ème, 3ème et 1er. Sur les Coupes du Monde j’avais fait 6ème, 4ème, 2ème, et finalement 1er au Championnat du Monde. Il faut progresser tout au long de la saison pour être au top en fin de saison, à la période des championnats. C’est ce que les gens retiennent.

Un maillot de champion du monde, c’est beaucoup d’obligations…
C’est sûr que lorsqu’on porte le maillot arc-en-ciel, il ne faut pas être ridicule. Je voulais reprendre ma saison plus tard mais ça aurait signifié ne pas être au top pour représenter mon maillot de champion du monde. C’est pourquoi j’ai finalement repris plus tôt, mais plus tranquillement. On verra comment la saison se déroule en espérant que ça fasse comme en 2011.

Comment as-tu négocié l’avant-saison ?
J’ai fait une très longue coupure. Après les cyclo-cross, j’ai coupé pendant plus d’un mois et demi. C’est pour ça que j’ai plus de mal à revenir. Mais cette coupure, il fallait la faire, sans quoi on ne peut plus finir la saison de VTT. On plonge au milieu de la saison et on ne parvient plus à revenir sur la fin.

Se faire battre par Titouan Carod, ça met de la pression pour la suite ?
Non, ce n’est pas de la pression. Je savais que je n’allais pas être le meilleur aujourd’hui. J’ai repris le VTT plus tard. Je suis satisfait néanmoins. Je savais que j’aurais plus de mal sur la fin de course. Je progresse donc c’est bon signe.

Propos recueillis à Saint-Raphaël le 31 mars 2012.