Le petit monde du cyclosport est en deuil, au soir de la 7ème édition de la Time Megève Mont Blanc. Boris, un très bon cyclosportif, un bon cycliste venu avec ses amis pour participer à la Time est décédé suite à une sortie de route et une chute fatale de plus de 20 mètres en contrebas. Les secours rapidement intervenus (moins de sept minutes) n’ont rien pu faire et sa vie s’est arrêtée juste en-dessous de Flumet, après la bifurcation des parcours 115, 145 kilomètres avec le parcours 85 kilomètres, juste avant l’attaque du col des Saisies.

Les causes de cette tragédie, une perte de contrôle du vélo semble-t-il, conséquence d’une saignée sur la route dans une partie sinueuse du parcours, là où ça allait vite, très vite, dans le prolongement de la descente du col des Aravis, gravi deux fois, comme les années précédentes sur la Time. Le matériel, les autres concurrents, le trafic routier, les risques excessifs, l’absence de signaleurs, non, rien ne peut être mis en cause sur cette malheureuse disparition. C’est tout simplement la fatalité qui a frappé, et endeuillé toute la famille, tous les amis d’un sportif passionné, d’un cycliste qui pratiquait et vivait sa passion, papa d’un petit garçon de 10 ans, toute une fratrie touchée profondément à qui Vélo 101 et toute la communauté cyclosport présente ses profondes condoléances.

Nos pensées vont également à toute l’équipe d’organisation réunie autour de Gilles Fossoud et de la société Time autour de Roland Cattin. Un organisateur se mobilise, une société s’associe à un événement sportif ou autre, c’est pour la convivialité, le bonheur, l’espoir, la joie de vivre, bref tout le contraire de ce qu’on a vécu ce dimanche 6 juin à Megève, où bien légitiment, toutes les festivités, podiums, tombola, on été annulées après que les coureurs aient été conviés à bifurquer sur le parcours intermédiaire, sauf les 15 premiers du 145 kilomètres, ceux qui précédaient Boris au pied du col des Saisies.

La Time est et reste une des cyclos les mieux organisées en France, signaleurs, motos, carrefours, panneaux incitant à contrôler et maîtriser sa vitesse, tout y est, et on peut ajouter les messages du speaker incitant là aussi à la prudence. Alors, si, comme on l’espère, une 8ème Time Megève Mont-Blanc est organisée en 2011, les 2500 coureurs ne doivent plus « affronter » des routes comme on en a connues en 2010. Certes l’hiver a été rude, certes on est en région de montagne, mais lancer 2500 coureurs sur des routes  aussi « ouvertes » voulions-nous signaler avant que… Ouvertes au trafic routier, comme la très grande majorité des cyclosportives en France, mais ouvertes également par les saignées innombrables qui jalonnent les montées mais surtout descentes des cols proposés sur ces superbes parcours tant côté La Clusaz que vers le Beaufortain.

La DDE a certes fait des efforts pour combler certains trous dans la chaussée mais les chutes ont été nombreuses, et ne parlons pas du matériel qui a souffert plus que de raison. Il ne fallait pas avoir de roues carbones, mais plutôt rester alu traditionnel voire plus encore roues tubeless pour limiter les dégâts.

Le Tour de France a cette magie de faire refaire les routes partout où il passe, question de communication, d’image de marque pour les collectivités qui utilisent la vitrine et le miroir du Tour pour montrer leurs plus beaux atouts au monde. Une épreuve comme la Time mérite un traitement identique. Elle ouvre magnifiquement la saison d’été pour la région, l’accueil y est formidable, les paysages à couper le souffle, il n’y a que l’état des routes qui ne permette pas de s’exprimer totalement, surtout que cette belle cyclo est comme nous l’avons si souvent souligné, « le Championnat de France d’été des cyclosportives ». Les ambitions de chacun, le niveau des participants, la motivation de tous, tout y est à son paroxysme et même parmi les tous meilleurs, certains se sont fait peur voire se sont retrouvés par terre sans trop de dommage.

La vie continue, il nous faut transmettre toutes nos amitiés et notre énergie aux proches de Boris. Plus que jamais il faut réitérer les conseils de prudence, les cyclos se déroulent sur route ouverte. En toutes circonstances, il faut maîtriser son vélo, ses trajectoires, notre passion ne doit pas aller au delà du raisonnable, mais le message aura encore besoin d’être martelé. Quand on voit encore aujourd’hui sur la Time des inconscients monter les cols en enlevant bien ostensiblement le casque comme si les cols ne présentaient pas de danger surtout quand ils alternent parties montantes bien sûr mais aussi descendantes…

Souhaitons bon courage à tous les acteurs de cette organisation, espérons qu’ils auront l’envie de prolonger l’aventure, mais plus jamais dans l’état des routes tel qu’il se dégrade année après année.