L’hiver semble durer indéfiniment cette année 2010 et le printemps a bien du mal à installer durablement les premiers rayons de soleil sur les paysages français. Dimanche, les cyclospsortifs avaient rendez-vous à La Primaube, dans la banlieue de Rodez, préfecture de l’Aveyron. Un temps maussade et un vent froid n’ont pas découragé les amoureux de la petite reine, venus en nombre au pays du roquefort pour découvrir les routes escarpées et étroites de ce département rural. Il faut dire qu’avec le rigoureux hiver qui s’est abattu sur notre pays, il en faut plus à présent pour nous décourager ! Mais rouler en corsaire voire collant long et maillot manches longues à la mi-mai, c’est un peu déroutant.

Pour l’édition 2010, le comité d’organisation proposait trois parcours : deux cyclosportives et une randonnée. Un site d’accueil parfaitement adapté à une telle manifestation, dans le gymnase de La primaube où grand parking et vastes espaces sont parfaits pour la venue des sportifs. Tout est bien organisé sur cette épreuve où le retrait des dossards se fait rapidement et avec fluidité. On appréciera la remise du maillot spécifique à l’épreuve, histoire de garder un souvenir matériel de cette journée et qui fera plaisir à un enfant ou un ami… à condition que la taille unique convienne ! Un bon café offert avant le départ et nous voilà fin prêts pour arpenter la contrée aveyronnaise.

Après un pointage à l’entrée des sas de contrôle, l’organisateur a respecté les horaires de départ prévus (9h « circuit des Raspes » 143,5 km, 9h10 « circuit des lacs » 93,5 km et 9h15 « circuit Randonnée » 57,5 km), et donné les dernières consignes de sécurité et de respect de l’environnement. Malgré cela, certains « pseudos sportifs » pensent toujours s’alléger la brioche en jetant les papiers de leur emballage énergétique. Va-t-il falloir arriver à une sanction forte (déclassement…) pour enrayer de telles attitudes ?

Côté sport, il y a eu de la bagarre sur le grand parcours tout au long des 144 kilomètres, avec 2148 mètres de dénivelé où le vent n’a pas faibli un instant. Il en a été de même sur le petit parcours, long de 94 kilomètres pour 1252 mètres de dénivelé. On a donc eu droit à des parcours exigeants et sélectifs que le vent a rendus usants au possible. Avec une assistance de motos et voitures de sécurité, des carrefours balisés et sécurisés et la présence de la Protection Civile, la sécurité de l’épreuve ne pouvait pas être prise en défaut.

Pour 2010, l’organisation a eu la bonne idée de maintenir le même circuit qu’en 2009… mais à l’envers ! On engage rapidement une longue descente vers Bonnecombe et son abbaye cistercienne du XIIème siècle. Certains auraient dû allumer un cierge pour qu’il n’y ait pas de chute compte tenu des risques pris par certains pour grappiller quelques places aussitôt perdues dans la côté suivante. Malgré les consignes, claires et bien explicites, de l’organisateur, une violente chute aura lieu pour les engagés du petit parcours… Fin du périple aux urgences pour certains.

Au Pont-de-Grand-Fuel, nous atteignons la première difficulté de la journée, la côte de Graffouillère (3,5 km à 5,5 %). Une belle côte, longue et régulière, qui se monte « avec la plaque » pour les plus costauds qui enchaînent une nouvelle ascension, sans grande difficulté, la côte du Brès (2 km à 4 %). La côte du Lagast (2 km à 9 %), réputée difficile avec des passages à 11 %, effectue une sélection des sportifs. Sur de jolies routes, les cyclistes découvrent la région boisée du Lagast, Villefranche-de-Panat et son lac… Dans ce village se produira la séparation des deux circuits chronométrés.

Le grand parcours offre la découverte de la vallée du Tarn, des faux-plats montants usants, de magnifiques vues et des traversées de jolis villages comme Broquiès, Truel… Après le ravito, les choses se compliquent et la route s’élève avec un raidillon à 10 %  par-là, la première côte des Raspes (1,5 km à 7 %) par-ci…. Les Raspes du Tarn vont se charger d’effectuer la sélection ! Son nom provient de l’occitan raspas, une métaphore représentant la vague d’eau qui passe sur les galets en effectuant son travail d’altération de la roche. Au village de Pinet, les cyclistes passent sur le barrage, avant d’escalader la deuxième côte des Raspes (2 km à 8 %), en direction de Saint-Rome-de-Tarn et sa belle cascade.

Sur cette épreuve, les côtes se succèdent en cascade aussi, et la montée du col de Vernettes (14 km à 5 %), gravi deux fois par le Tour de France, où deux purs grimpeurs qui se sont imposés : Federico Bahamontès en 1954 et Robert Millar en 1983 ! Là, c’est l’Aveyronnais Charles Fallick qui tente sa chance et s’envole à l’avant de la course. Surplombant la vallée du Tarn et le pays de Roquefort, le célèbre viaduc de Millau et le village escarpé de Montjaux, le jeune ruthénois prend de l’avance malgré un vent défavorable. Il engage la descente vers Bouloc et le plateau du Lévézou. Mais derrière, des coureurs expérimentés comme Taisse de l’AC Montagnac ou Azam organisent la chasse et reprennent le jeune téméraire après 30 kilomètres d’échappée.

Le circuit permet d’admirer le Lac de Pareloup, le plus grand lac du sud de la France avec 130 kilomètres de berges, et de traverser le village de Salles-Curan où nous retrouvons les concurrents du circuit court. A Canet-de-Salars, lieu du second ravitaillement (km 113), nous poursuivons le tour du lac en franchissant la retenue de Pareloup sur le barrage.

L’arrivée se rapproche, mais la dernière difficulté de la journée au kilomètre 132, la côte de La Capelle Viaur (3 km à 6 %) est difficile… Là encore le jeune Fallick trouve les ressources pour attaquer et lâcher ses compagnons. Petit gabarit et véloce, l’Aveyronnais semble se diriger vers la victoire mais le vent défavorable et la ténacité de ses adversaires permettent un regroupement. La victoire se jouera au sprint et dans les rues étroites et tortueuses de La Primaube, c’est… Charles Fallick qui s’impose d’une brindille devant l’Héraultais Frederic Taïsse et Daniel Fricker en 4h13’35 ». La première féminine termine 24ème en 4h30’35 ».

Sur le petit parcours, le Narbonnais Alexandre Cabrera tentera à plusieurs reprises de fausser compagnie à ses camarades et se faufilant dans les multiples pelotons doublés… Mais certains coureurs veillent et ils se présenteront groupés eux aussi pour se disputer la victoire. Redoutable et efficace sprinteur, l’Héraultais Alexandre Cabrera remporte logiquement cette confrontation en devançant l’Aveyronnais Jean-Paul Barrosso et le Lozérien Maxime Charrade en 2h40’57 ». La première féminine est Marion Azam, petite perle du cyclisme local qui termine 39ème et s’impose en 2h50’42 ».

Après une bonne douche salvatrice et une boisson de réconfort offerte à l’arrivée, les sportifs et leurs accompagnants ont pu se restaurer sur place dans le gymnase en attendant la remise des prix, prévue et effectuée à 15h00. Que la précision est agréable ! On regrettera juste le manque de rusticité du repas, privé des succulentes spécialités locales… Qu’il aurait été bon de déguster une truffade ou un aligot pour se parer du froid extérieur !

La remise des prix, richement dotée et très bien animée, a ravi bon nombre de cyclosportifs restés dans la salle. Avec des partenaires aussi fidèles qu’Orbea ou RAGT qui sont présents depuis de nombreuses années dans le monde cycliste, les coureurs récompensés ne sont pas partis les mains vides ! Pour finir cette belle journée, une grande tombola a clôturé la cérémonie, avec un ensemble cadre-fourche Orbea New Orca offert par Orbea et son distributeur Rodez Bike à un chanceux ou une chanceuse… La réception du quotidien local Centre-Presse, adressé à tous les concurrents, permettra de garder un bon souvenir de cette édition 2010 en attendant 2011 et le soleil.

Classement 143 km :

1. Charles Fallick en 4h13’35 »
2. Frédéric Taisse en 4h13’37 »
3. Daniel Fricker en 4h13’41 »
4. Philippe Andouard en 4h13’43 »
5. Franck Martinez en 4h15’07 »
6. Alexandre Blanc en 4h15’09 »
7. Guillaume Lagasse en 4h18’17 »
8. Aurélien Olive en 4h18’18 »
9. Dominique Azam en 4h20’05 »
10. Patrice Pont en 4h20’06 »
Classement complet

Classement 93 km :

1. Alexandre Cabrera en 2h40’57 »
2. Jean-Paul Barroso en 2h40’58 »
3. Maxime Charrade en 2h40’58 »
Classement complet