Elle n’a peut-être pas le prestige d’une Etape du Tour ou d’une Marmotte mais la Vaujany demeure une cyclo de référence pour préparer les grands rendez-vous estivaux. Plus encore que la grande fête du cyclosport qui rassemblera plus d’une dizaine de milliers de participants ce week-end, c’est vers sa cousine de Bourg d’Oisans que lorgne la Vaujany. Parce qu’elle se déroulait une semaine avant la Marmotte, et parce qu’elle emprunte elle aussi la montée de l’Alpe d’Huez, la cyclo du Grand Trophée présente bien des similitudes avec l’un des mythes cyclosportifs. On est pourtant loin des 6000 participants, comptez plutôt dix fois moins. Mais certains ne s’y sont pas trompés et le gratin du cyclosport s’est servi de l’événement pour préparer les prochaines échéances.

Il y a d’ailleurs fort à parier que l’on retrouvera Kenny Nijssen et William Turnes, respectivement 8ème et 1er de notre hiérarchie au Challenge Cyclo DT Swiss, ce dimanche entre Megève et Morzine. Les deux hommes, flanqués de Frédéric Ostian, se sont départagés pour la victoire dans la brève mais difficile montée de Vaujany avec ses passages à 10 %. Celle-ci revient finalement au Néerlandais en 5h47’20 », soit 34 secondes devant le cyclo de La Toussuire.

Les rampes finales auront donc été décisives pour les départager sur ce parcours difficile. Les conditions météo étaient quant à elles idéales pour la pratique du vélo avec un franc soleil et des températures clémentes, sans être trop chaudes oscillant aux alentours des 25 degrés. Alpe d’Huez oblige, la Vaujany est d’ordinaire prisée des cyclos étrangers, notamment venus des Pays-Bas, comme pour relever un niveau déjà élevé.

Sur les 182 kilomètres au compteur (et non 173 comme c’était prévu en raison d’une déviation à hauteur de Valbonnais), les 20 premiers kilomètres ne présentent pas la moindre difficulté. Les départs en descente forcément tendus requièrent prudence et vigilance, surtout avec quelques centaines de coureurs au départ. Malheureusement, en direction de la vallée de la Romanche, sur une nationale, l’un des participants est venu heurter un îlot directionnel. Fort heureusement, rien de très grave et le gros peloton aura eu tout le loisir d’exploser dès les premières rampes de l’Alpe du Grand Serre, affichant à lui seul plus de 1000 mètres de dénivelé positif avec ses 15 kilomètres de montée très réguliers où la pente tourne autour des 7 %.

La descente vers le massif du Valbonnais permet de rejoindre le pied du col d’Ornon. Une montée courte de 5 kilomètres attend les coureurs après un long faux-plat montant très usant d’une dizaine de bornes. Le plat de résistance arrive ensuite avec la montée de l’Alpe d’Huez. Non pas par les 21 virages mythiques, mais par la route parallèle par Villard Reculas. Ce qui ne rend pas la montée moins difficile pour autant. Les 21 virages sont rejoints à Huez à environ 5 kilomètres de l’Alpe. Passée la station, la route continue vers l’altiport avant d’attaquer le col de Sarenne, escaladé lors de la double montée de l’Alpe d’Huez sur le Tour 2013. Là, la nature reprend ses droits. Une ancienne route pastorale, étroite et tortueuse sillonne à travers des paysages verdoyants. Un véritable régal pour les yeux pour ceux qui auront levé la tête à cet endroit.

Il faut pourtant bien vite reprendre ses esprits pour attaquer la descente frais et dispo. Car la route est tout aussi sinueuse sur l’autre versant. Les premiers virages de cette descente sont très techniques, sur une chaussée en mauvais état. Là encore, la prudence est de rigueur pour rejoindre Bourg d’Oisans sain et sauf. S’en suit une longue portion de vallée pour rejoindre le pied de la montée finale vers Vaujany. Si la collaboration est nécessaire durant la portion de plat, c’est du chacun pour soi dans les 5 derniers kilomètres où la gagne s’est donc décidée à l’avant.

La réputation du Grand Trophée n’est plus à faire. Le professionnalisme de l’organisation se ressent tant au niveau du fléchage, de la sécurité, des ravitaillements qu’au niveau des classements édités très rapidement grâce au système de puce électronique. L’aspect course prime, comme toujours, sur l’aspect découverte et mise en valeur du terroir. Mais à l’aube des grands rendez-vous estivaux, c’est de toute façon ce qui primait pour bien des participants.

Classement 182 km :

1. Kenny Nijssen en 5h47’20 »
2. William Turnes en 5h47’54 »
3. Frédéric Ostian en 5h49’34 »
4. Paul Kneppers en 5h57’05 »
5. Jérémy Brunello en 6h01’55 »
6. Tom Schotte en 6h03’15 »
7. Samuel Equy en 6h04’19 »
8. Gilles Martinet en 6h05’45 »
9. Benjamin Olivier en 6h05’55 »
10. Jérôme Phanon en 6h07’17 »

126 et 1ère Dame. Céline Schuller en 7h24’02 »

Classement 109 km :

1. Corentin Blanc en 3h36’36 »
2. Ludovic Colomb en 3h36’47 »
3. Florent Girod en 3h45’47 »

42 et 1ère Dame. Muriel Fine en 4h37’30 »