Quelles étaient tes ambitions samedi matin avant ton premier championnat du monde de cyclo-cross ?

Je ne souhaitais pas me fixer d’objectif précis, c’est de la pression et surtout du stress inutile. C’est un Championnat du monde, je voulais tout simplement m’arracher pour la dernière course de la saison et tout donner, c’était un honneur de porter le maillot tricolore sur ce mondial, on ne peut pas se permettre de ne pas se donner à fond sachant que beaucoup aimeraient être à notre place.

Tu termines à une belle 8ème place chez les U23. Peux-tu nous raconter ta course ? Par quelles émotions es-tu passée ?

Je partais de la deuxième ligne, j’ai eu un souci mécanique après quelques minutes de course, mon blocage rapide à la roue arrière s’est décroché et mon frein arrière a sauté, sans doute dû aux accrochages du départ.
Je ne me suis pas affolée, comme à mon habitude je me suis dit que j’allais remonter (sourire) ! J’étais pointée 25ème au premier passage au box, c’était vraiment une course de remontée. Après les écarts étaient déjà assez conséquents, le podium n’était plus envisageable mais je voulais vraiment me battre jusqu’au bout pour obtenir la meilleure place. Je voyais que je remontais pas mal de filles fortes comme Laura Verdonschot, Chiara Teocchi et d’autres. Lorsque j’étais 9
ème, à la passerelle j’ai vu la Tchèque devant moi, je n’avais qu’une envie c’était la « bouffer ». Sur un championnat du monde on a la rage et la niaque, j’ai réussi à me transcender pour l’arrivée au sprint. J’étais contente de voir mes petites sœurs m’encourager et me sauter dans les bras peu après l’arrivée avec mes parents, c’était important de s’arracher pour toutes les personnes qui m’ont encouragé, pour ma famille et mes partenaires. Lorsque je vois et que j’analyse, dans les deux derniers tours j’ai le 5ème temps, je prends conscience que le top 5 était largement à ma portée sans les soucis mécaniques du départ.

Qu’est-ce que tu te dis dans ta tête au départ lorsque le commissaire indique « 30 secondes » ?

La pression est de plus en plus forte, je serre les dents et j’ai trop envie d’y aller, lorsqu’on attend « thirty seconds before the start », on a qu’une envie c’est de lâcher les chevaux, surtout que sur un mondial c’est la guerre !

Tu étais à l’aise sur ce circuit très boueux ?

Sincèrement, j’ai adoré, le circuit était parfait, il ne fallait pas se poser de question. Ce sont de vraies conditions de cyclo-cross, il y avait pas mal de parties à pied, il ne fallait pas s’obstiner à vouloir rester sur le vélo. Je finis la saison par un bon bain de boue !

Vas-tu profiter d’une coupure pour passer du temps avec tes proches et fêter tes bonnes performances ?

Je vais profiter de ma coupure pour recharger les batteries et bien récupérer et profiter de ma famille aussi. Je vais à Lyon voir mon père que je n’ai pas vu depuis un bout de temps.Pour ce qui est de fêter mes « bonnes performances », je n’ai pas grand-chose à fêter, je vais simplement profiter avec mes proches et me reposer.

Comment abordes-tu la saison sur route qui arrive ?

Je viens d’arrêter la saison de cross, je suis déçue qu’elle s’arrête d’ailleurs, mais j’ai trop hâte de reprendre la route !Je vais reprendre par un stage sur route en équipe de France avec Julien Guiborel fin février.J’aborderai la saison en tant qu’espoir 1, pour ce qui est de mes objectifs je n’y ai pas encore trop réfléchi avec mon entraîneur.

L’an prochain, nous te verrons dans les sous-bois tout l’hiver ?

J’espère faire la saison entière bien évidemment ! Je prends trop de plaisir en cyclo-cross, une saison dans les sous-bois c’est énorme, j’espère vraiment faire la saison entièrement.

La saison enfin finie, tu vas pouvoir te faire un peu plaisir. Quel est ton péché mignon ?

Oui ça fait du bien d’être en coupure même si j’aimerais continuer à aller courir en cross (sourire). Je vais en profiter pour me faire le gâteau d’anniversaire que je n’ai pas eu, vu que mon anniversaire était le 7 janvier, puis profiter des petits desserts de ma maman de temps en temps.

Si tu veux faire des remerciements, n’hésites pas.

Je remercie tous mes partenaires qui m’ont accompagné et soutenu durant cette saison de cyclo-cross, c’est top d’être autant soutenue et aidée. Mes remerciements s’adresse : à la société S1neo, Hutchinson, Asterion Wheels, Royal Velo France Giro, Les cycles Legreves, Lafitte et mon équipe la DN UCBH.

Par Maëlle Grossetête