La 25ème édition de l’Eurobike s’est terminée dimanche 4 septembre. Comme toujours, les chiffres sont ronflants (1350 exposants) mais ils peuvent masquer une réalité qui n’est pas forcément aussi avenante. Pourquoi ? Les raisons sont avant tout liées à l’absence de grands noms de l’industrie du cycle cette année. Pinarello, Assos, Trek, Spezialized – « les habituels » – auxquels se sont ajoutés cette année les locaux, Cube et Focus, mais aussi Oakley, Go Pro ou encore Orbea. Certes, ce manque a été comblé en terme de mètres carrés avec les vélos électriques, en terme de segmentations avec la création d’une Women Area et d’une Kids Area, le développement de demo days permanentes juste à côté des exposants (vous imaginez 12 stades de football, 7 alignés dans un sens, 5 en parallèle, « en avant marche ! ») qui ont eu le mérite de faire goûter les différents modèles (VTT, e-bike, vélos de route) dans une joyeuse anarchie selon le principe bien connu du « l’essayer c’est l’adopter ».

Au-delà de cette réalité heureuse, les organisateurs ne manqueront pas de s’interroger sur l’avenir des salons. Avenir incertain, on l’a vu en France avec Lyon et Paris, aujourd’hui disparus. Incertain également car les marques phares souhaitent de plus en plus accueillir leurs clients dans un contexte privatif et éviter que ce même client, une fois sorti du stand de la marque qui l’a invité, n’aille regarder les modèles concurrents sur les stands voisins ou comment défier les lois du commerce… à l’envers. Incertain également car certains, au vu de cette édition 2016, s’interrogent quant à leur présence au 25ème anniversaire d’Eurobike.

Côté matériel cette fois, la grosse tendance est au développement du tout électrique : VTT électrique, moteur électrique. Le créneau se développe partout à tel point qu’on a vu le VTT du champion olympique, Nino Schurter, le Spark, décliné en version électrique. Pas sûr que si vous et moi l’achetons, nous soyons champion olympique pour autant.

Avant de parler des autres très grandes tendances de ce salon Eurobike 2016, soulignons la belle nouvelle de ce mardi 30 août, ça nous paraît déjà il y a quinze jours tant on a vu de belles choses depuis, la sortie si souvent annoncée du groupe FSA tout électrique sans fil 11 vitesses pour un poids de 2050 grammes et un prix légèrement supérieur à 2000 euros dont vous pouvez retrouver le film en avant première sur le Facebook de Vélo 101. 

Autre tendance lourde tel que nous avons pu l’apercevoir, même si l’UCI a suspendu l’utilisation des freins à disque pour les pros, toutes les marques de vélos de route ont développé des versions freins à disque, version que les fabricants de roues ont suivi comme chez Mavic ou DT Swiss.

Troisième tendance comme nous l’avons perçue : beaucoup de marques ont enfin compris qu’un homme sur deux étant une femme, demain un cycliste sur deux sera une femme. Et là, finie l’époque où l’on prenait un modèle masculin auquel on mettait un peu de rose, un peu de fushia et « vogue la galère ».

On a vu et apprécié des choses magnifiques chez Castelli, Craft, G4, Gore Bike Wear, Pearl Izumi, Santini, Sportful, ou encore Rapha où c’est habituel, sans compter les fabricants d’accessoires qui développent des modèles de selle correspondant à deux largeurs de bassin comme Fizik. Côté chaussures, mention spéciale à Pearl Izumi encore, tout comme Sidi. On vous suggère de regarder notre film Girls Only, et même Sapori Italiani, vous allez en prendre plein à les yeux, mesdames mais vous aussi messieurs… Préparez la carte bleue.

Dernière tendance que nous avons remarquée : le vintage. Non seulement il se maintient, mais se développe. A l’instar de Santini qui développe une gamme Eroica (tricot, cuissards, chaussettes). Autre clin d’œil, la marque Eddy Merckx a habillé ses équipes chaque jour avec un maillot différent (fabriqué par De Marchi) : le Peugeot à Damier, le Molteni, le Fiat et le Faema. Là aussi, on vous invite à regarder notre film « oldies but goldies ». L’histoire du vélo est sans cesse revisitée pour faire du vélo un outil moderne et plus que jamais fashion. Women Area, Kids Area, traditions maintenues, modernités, high-tech… Le vélo a de beaux jours devant lui.

Côté drapeau français, on est toujours fier de constater que les marques tricolores sont sur le devant de la scène que ce soit Look avec l’annonce de son rachat et la présence de son nouveau PDG, que ce soit Time Rossignol dont le rapprochement est connu depuis longtemps mais était matérialisé à travers un stand où trônaient de très beaux vélos Time, Zéfal qui a fait le plein de nouveautés, tout comme Hutchinson, Corima, Mavic avec sa nouvelle gamme Csomic et les petites Bimp’air  et Vulcanet. Toutes ces marques sont à retrouver dans notre film French Flag.

L’autre grosse actualité du salon, c’était bien évidemment le retour sur Terre après les Jeux olympiques. Et là, chers lecteurs, vous pourrez lire que Vélo 101 était au cœur de l’actualité puisque nous avons eu la chance d’interviewer trois Champions olympiques en deux jours. A ma droite Nino Schurter, à ma gauche Greg Van Avermaet et comme as de cœur la très jolie Suédoise Jenny Rissveds à retrouver dans le film « Paroles de champions » et par écrit.

Les Jeux olympiques ou comment parler de l’actualité des pros, des amateurs, des féminines mais aussi, et Eurobike oblige, de celle des marques. C’est parti. On a appris avec surprise la fin de la collaboration, à sa demande, de Focus avec Ag2r la Mondiale, et ce, malgré les résultats de la formation ciel et terre. Même punition pour son partenaire textile (One Way) qui laisse la place aux Italiens de GSG, le club d’œil voulant que ce partenaire a été le premier partenaire textile de Vincent Lavenu à l’époque Chazal Vanille et Mûre.

Toujours côté arrivée, des vélos cette fois, la grande surprise est encore chez Ag2r la Mondiale qui sera selon toute vraisemblance la marque taïwanaise à capitaux australiens Factor avec comme partenaires techniques Sram et Zipp comme auparavant. Autres gros mouvements du côté de l’équipe Lampre-Merida dont l’appellation va évoluer puisque d’une part, Merida est parti chez Bahrein et qu’un repreneur chinois, on parle du propriétaire de la téléphonie mobile Hua-weï, investisseur nouveau qui permettrait à l’équipe de rester World Tour et surtout de garder ses deux têtes d’affiches Rui Costa et Diego Ulissi. Pour remplacer Merida, les bruits de salon faisaient état de Fuji mais surtout de Colnago. On sait en général que lorsque Ernesto veut quelque chose, il l’obtient. Toujours côté Team, stabilité des partenaires côté Direct Énergie présent à travers Jean-René Bernaudeau qui nous rappelait qu’il y a 17 ans, il arpentait ces mêmes allées du salon pour trouver ses premiers partenaires (Time) de l’équipe Bonjour, et Bryan Coquard et Thomas Voeckler dont vous retrouverez les interviews sur Vélo 101.

Côté textile, il apparaît que FDJ et b’twin c’est fini. La marque au trèfle souhaite placer ses atouts ailleurs. Si on n’est pas sûr du partenaire, on est sûr que les candidats ne manqueront pas. Plus gros poisson, on le sait depuis de nombreux mois, Sky et Rapha c’est du passé. Il semble que deux pistes tiennent la corde pour remplacer la marque anglaise : Castelli et Pedaled proche de Fizik qui permettrait au groupe Selle Royal d’avoir une association cuissard-selle, une idée qui ne manque pas de fondement ! Toujours côté rumeur, certaines évoquaient un avenir incertain entre Cofidis et Orbea, à suivre… Loin de ces rumeurs, les garanties actuelles de l’association entre Argon 18 avec Astana et de Specialized avec Hansgrove, la nouvelle équipe de Peter Sagan. Parmi les garanties de ce salon, nous avons appris de la bouche d’Andy Riis, manager de la Team BMC racing Team, que l’équipe suisse continuera apres 2017 contrairement à ce qui a été annoncé ça et là. Quant à Scott, il ne gardera que l’équipe Orica-BikeExchange. L’autre gros partenaire du Team IAM Cycling: DT Swiss préférant se retirer du jeu en 2017 pour se consacrer à la recherche et aux nouveautés pour, peut-être, mieux rebondir en 2018 ? Dernière certitude que nous avons pu rencontrer sur place, le partenariat entre Rudy Project et Bahrein Merida qui est une vraie réussite avec l’association casque-lunettes dorées, comme le sable du désert. Dernière rumeur très forte, la marque italienne fabriquée à Taïwan, Prologo, serait vraisemblablement le fournisseur de l’équipe de Brent Copelandt.

A part ça, on peut vous dire qu’on a croisé dans les allées des managers d’équipes comme Katusha, ou encore Delko Marseille, Frédéric Rostaing n’est sans doute pas venu que pour serrer des mains. On en saura plus dans quelques semaines.  Chez les filles, là aussi pas mal d’interrogations concernant l’avenir de l’équipe Rabobank-Liv, l’effectif de l’équipe Canyon-Sram, dont on a la certitude qu’elle passera de 9 à 12 comme la confirmer la manager Beth Duryea dans un autre prochain interview… En jeu, l’avenir de Pauline Ferrand-Prévot, à qui on souhaite le meilleur, et dont on est sûr à 101% que pour elle aussi, « le meilleur est à venir ».

En conclusion de ce résumé trop succint de ces quatre jours ultra intenses mais passionnants, notez chers amis lecteurs que sur les mois à venir vous allez être gâtés avec le lancement de MyMoneyBike.com, le site de financement participatif de Vélo 101, avec les films déjà en ligne sur Facebook, avec le salon 2016 en 101 photos ou plutôt en 100 plus une qui vous sera fournie dans une semaine très exactement – précision Suisse oblige -, à travers les interviews des champions que nous avons croisés et surtout à travers les fiches nouveautés 2017 que nous vous présenterons à compter du lundi 5 septembre tous les jours ouvrables, et ce encore bien apres le Roc d’Azur, à minima jusque fin novembre.