Elle a longuement hésité. Longuement reculé. Longuement différé sa décision. Aujourd’hui, l’Union Cycliste Internationale a dû céder. Dès cet été, les freins à disques feront leur apparition dans le peloton professionnel. Une révolution… qui se fera cependant tout en douceur. « L’introduction des freins à disques dans le cyclisme sur route doit être soigneusement étudiée, en collaboration avec tous les acteurs directement concernés, notamment les coureurs, les équipes et les fabricants, explique Brian Cookson. Cette démarche s’inscrit dans la volonté de l’UCI de favoriser l’innovation, afin de rendre le cyclisme encore plus attractif, pour les spectateurs, les coureurs, les pratiquants et les diffuseurs. »

Pour cette saison, les équipes pourront utiliser ce nouveau matériel sur deux courses de leur choix durant les mois d’août et de septembre. Pour 2016, les tests devraient se poursuivre sur tous les événements du calendrier. Durant cette période, les patins et les disques devront forcément cohabiter même si la puissance de freinage n’est pas la même, en particulier quand la route est détrempée. Mais ce n’est qu’en 2017 que les freins à disques pourraient être officiellement autorisés en compétition sur le WorldTour avant une généralisation de ce nouveau système de freinage dans les années suivantes. Nouveau système ? Pas tout à fait. La question de l’utilisation de freins à disques ne se pose plus en VTT depuis bien des années. En cyclo-cross, l’idée a fait son chemin depuis deux ans et demi. Loin d’être encore totalement répandu, le système s’est cependant développé au plus haut niveau, d’abord aux Pays-Bas où Lars Van Der Haar a fait figure de pionnier puis en Belgique.

Les freins à disques auront donc mis plus de temps pour séduire le monde de la route, du moins en compétition. Les constructeurs, eux, n’ont pas manqué d’adapter aux vélos de route cette technologie plus lourde (ce qui ne déplaira aux vélos ayant toutes les peines du monde à atteindre les 6,8 kilos réglementaires) rendant le freinage plus sûr et plus puissant. Depuis 2012, les marques n’ont cessé d’étoffer leurs gammes de vélos et de roues dotés de freins à disques. Il ne faisait aucun doute que l’UCI plierait un jour ou l’autre pour autoriser ce système en compétition. Plus qu’un choix de l’Union Cycliste Internationale, cette annonce est une conséquence logique de l’évolution du marché.

« Les industriels du secteur sont ravis de cette annonce et remercient l’UCI pour sa collaboration très positive, se félicite le Secrétaire Général de la Fédération Mondiale de l’Industrie du Sport Robbert de Kock. Cette décision stimulera l’innovation et offrira de nouvelles opportunités à l’industrie du cycle ainsi qu’un gain de performance aux coureurs. Il faudra encore procéder à quelques ajustements au niveau de la procédure, mais nous sommes très heureux d’être finalement parvenus à cette décision. Les points en suspens comme l’assistance technique neutre en course ou le protocole entre l’UCI et les équipes seront abordés prochainement. » Les délais sont pourtant courts. Dans trois mois et demi, la Clasica San Sebastian disputée le 1er août pourrait bien marquer un nouveau tournant dans l’évolution technique du cyclisme de compétition.