Thomas de Gendt (Lotto-Soudal). Victorieux hier, le Belge, vainqueur sur le Mont Ventoux lors du dernier Tour de France, était à l’avant d’abord pour le maillot de meilleur grimpeur. « J’ai eu de bonnes sensations toute la journée. J’avais vu que le début de l’étape était difficile et qu’avec cette première côte, j’avais une chance de me glisser dans l’échappée en donnant tout au départ. Ensuite nous avons eu un avantage de six minutes et j’ai tout de suite pensé qu’avec les descentes qu’il y avait sur le parcours, ce serait dur pour le peloton de combler le retard. Alors j’ai cru en mes chances. Cette étape me convenait, même si au début je pensais surtout au maillot à pois. Je pense que je pourrai garder le maillot jaune quelques jours, par exemple jusqu’au contre-la-montre, ce qui fera une bonne publicité pour l’équipe. Je le perdrai ensuite certainement dans l’étape du Mont du Chat. En tout cas, gagner sur le Dauphiné faisait partie de mes objectifs, c’est une belle course. J’avais essayé à plusieurs reprises il y a quelques années, et cette fois-ci ça a été possible. »

Axel Domont (Ag2r La Mondiale). Décroché par De Gendt dans la dernière ascension de la Côte de Rochetaillée, le coéquipier de Romain Bardet était très déçu d’échouer si près de la victoire. « Cela fait cinq ans que je suis pro, et c’est la deuxième fois que je vis ce moment après la 16ème étape de la Vuelta l’an passé où je me fais battre de peu. Je termine à nouveau deuxième d’une course WorldTour. J’y ai cru, j’ai rêvé de maillot jaune et de victoire et c’est difficile de passer à côté. Je ne peux pas me satisfaire de ça. Je voulais gagner. Je sais que je n’ai pas été battu par n’importe qui. Dans la dernière bosse, Thomas De Gendt me demandait des relais et j’essayais de m’accrocher. Je ne pouvais rien faire de plus. »

Alberto Contador (Trek-Segafredo), qui a terminé dans le peloton cette 1ère étape, était satisfait de reprendre la compétition. En gardant en tête son objectif Grande Boucle. « C’était une étape difficile aujourd’hui, surtout après un long moment sans compétition. J’ai pris quelques jours de vacances après le Tour du Pays Basque pour déconnecter un petit peu, et ensuite je suis revenu petit à petit. Mon plus gros bloc d’entraînement s’est déroulé à Teide pour environ trois semaines, et maintenant je suis ici au Dauphiné pour continuer ma progression. Je n’ai pas trop travaillé en intensité donc j’ai toujours de la fraîcheur. C’est la plus grosse différence avec les autres années. Je me suis entraîné en pensant au mois de juillet. Je vais me servir de cette course comme une préparation pour le Tour de France et mon objectif est de la finir avec une bonne condition. » Sur cette première étape, l’ancien vainqueur de la Grande Boucle s’est montré satisfait. « Je suis content car mes sensations étaient meilleures qu’espérées. J’ai traversé l’étape sans chute, sans problèmes, et c’était un bon jour pour les jambes. »

Pierre Latour (Ag2r La Mondiale). A l’attaque dans le final, le jeune espoir d’Ag2r La Mondiale se retrouve avec le maillot blanc. Mais ce ne sera pas un objectif pour lui cette semaine. « Dans le final Ulissi a attaqué, et j’ai vu une porte donc je l’ai suivi. On a roulé très vite sur le début de la descente et ensuite j’ai arrêté de mettre du rythme parce qu’Axel était devant nous. Au sprint, j’ai tenté ma chance mais j’étais coincé entre mes deux compagnons d’échappée, et Ulissi était vraiment plus rapide, je n’ai pas pu le battre. C’est un plaisir de porter ce maillot blanc, surtout qu’Axel est aussi passé près de remporter l’étape, c’est une bonne journée pour l’équipe. Notre objectif cette semaine c’est d’aller chercher le meilleur classement général pour Roman Bardet. Mais si je peux gagner une étape, ce serait sympa aussi. Le maillot blanc ne sera pas une priorité, il y a quand même de gros clients, comme Simon Yates par exemple. »


L’étape du jour :

2ème étape : Saint-Chamond – Arlanc (171 km). Pas à la fête hier, les sprinteurs auront plus de chances de se disputer la gagne à Arlanc. La route qui part de Saint-Chamond sera cependant loin d’être facile, avec un passage compliqué à la mi-course. L’enchaînement des cols de Verrières-en-Forez (9 km à 4,8 %), de Baracuchet (6,2 km à 4,9 %) et des Supeyres (2,9 km à 5,6 %) durant trente kilomètres sera la partie la plus difficile à gérer pour les grosses cuisses du peloton. Mais les 70 kilomètres qu’il restera à parcourir devraient favoriser une arrivée massive. A noter que les 500 derniers mètres sont en faux-plat montants et peuvent favoriser des coureurs de la trempe de Bryan Coquard (Direct Energie), Daryl Impey (Orica-Scott) ou encore Edvald Boasson Haegen (Dimension Data). Mais Bouhanni (Cofidis), Démare (FDJ) ou Kristoff (Katusha-Alpecin) ne seront pas non plus facile à battre. Réponse entre 16h et 16h30. – Adrien Godard