Vincenzo, vous vous emparez après deux étapes du maillot jaune du Tour de France. Comment analysez-vous à chaud le final vers Sheffield ?
Je crois que dans le final tous les favoris ont essayé d’attaquer. Alberto Contador a été le premier à porter une forte accélération, Chris Froome de son côté a essayé de contrôler la course. Dans la descente, l’action menée par Peter Sagan a été très bonne, puis Jakob Fuglsang a tenté sa chance deux fois dans les quatre derniers kilomètres. Tous les favoris étaient là, chacun essayait de sortir, mais ce n’était pas facile de démarrer dans les derniers kilomètres, d’autant plus que le vent de face était très présent. J’ai eu quant à moi l’opportunité d’attaquer au moment juste, ce qui m’a permis de gagner l’étape et d’aller chercher le maillot jaune. Mais j’ai trouvé le dernier kilomètre et demi interminable. Je me suis retourné plusieurs fois car il y avait énormément de vent et que je ne voulais pas coincer si je devais être rejoint. Cette étape, je voulais absolument la gagner.

Vous qui avez gagné le Giro et la Vuelta, que ressentez-vous avec le maillot jaune sur le dos ?
Ça signifie beaucoup pour moi. Je ressens une extrême émotion, un bonheur intense. Durant ma carrière j’ai déjà eu la chance d’endosser le maillot rose du Giro, le maillot rouge de la Vuelta, maintenant le maillot jaune du Tour de France. Peu de coureurs ont pu faire ça. J’en suis fier. Bien sûr, ici en Angleterre, tout le monde attendait d’autres couleurs mais pour moi c’est un grand honneur que d’avoir gagné avec ce maillot de champion d’Italie. Je voudrais dédier cette victoire à la fois au peuple italien et au public incroyable que nous avons recontré sur ce Grand Départ britannique.

Comment comptez-vous vous comporter dans la défense du maillot jaune ?
Je vais essayer de ne pas perdre la tête mais je sais gérer ce genre de situation. Je ne perds pas de vue que notre objectif est de ramener ce maillot à Paris, ce qui ne sera pas facile. Je me suis très bien préparé pour ce Tour, qui a toujours représenté mon grand objectif cette saison. C’est très difficile de comparer ma préparation avec celle qui avait été la mienne l’an passé pour le Giro. J’ai tâché de me préparer de la même façon. Je suis en très bonne condition mais on verra maintenant au jour le jour. Il y a beaucoup d’étapes très difficiles, beaucoup de favoris dont il faudra voir comment ils se comportent, c’est difficile de comparer. Je suis en grande forme, je le savais, mais le Tour ne s’arrête pas ici.

Propos recueillis à Sheffield le 6 juillet 2014.