Retrouver le soleil et la chaleur en passant la première semaine d’avril en Espagne : ce n’est pas franchement risqué. Mais avec cet hiver interminable et ce printemps qui joue les timides, il était presque écrit que cela ne se déroulerait pas de la sorte. Le peloton du Tour du Pays Basque devra vraisemblablement composer avec un temps gris et pluvieux pendant toute la semaine. Coincée entre le Ronde et l’Enfer du Nord, l’épreuve basque sera le centre d’attention de toute la planète cyclisme entre les deux monuments. Les regards seront malgré tout tournés vers la Belgique, et pas seulement pour être en quête de nouvelles fraiches sur l’état de forme des Boonen, Cancellara et autre Sagan.

Parmi les coureurs en lice, ils seront quelques-uns, à avoir les classiques ardennaises en tête. Philippe Gilbert (BMC Racing Team), malade, a décidé de faire l’impasse sur le Tour des Flandres pour accumuler des kilomètres en vue des classiques qu’il a domptées en 2011 lors de son fameux triplé. Comme lui, Damiano Cunego (Lampre-Merida), Simon Gerrans (Orica-GreenEdge), Alexander Kolobnev (Team Katusha) ou Jelle Vanendert (Lotto-Belisol) ont choisi l’Espagne qu’ils quitteront une semaine avant l’Amstel Gold Race.

Mais la majeure partie des concurrents ont déjà le mois de mai ou celui de juillet dans un coin de leur tête. Ceux qui veulent viser la victoire sur le Giro ou le Tour seront également présents au nord de la péninsule ibérique. L’an dernier, Samuel Sanchez (Euskaltel-Euskadi) avait fait mentir le dicton selon lequel nul n’est prophète en son pays. Il défendra son titre cette année. Alberto Contador (Team Saxo-Tinkoff) revient lui sur cette épreuve qu’il a déjà remportée par deux fois après trois ans d’absence. Jakob Fuglsang (Astana), Ryder Hesjedal (Garmin-Sharp), Denis Menchov (Team Katusha), Andy Schleck (RadioShack-Leopard), Alejandro Valverde (Movistar Team), Jurgen Van Den Broeck (Lotto-Belisol) ou autre Tejay Van Garderen (BMC Racing Team) ont eux aussi été séduits par le menu proposé par les organisateurs.

Pas un seul sprinteur n’a fait le déplacement au Pays Basque, et pour cause, il n’y aura pas énormément de mètres de plat sur tout le parcours. L’emballage massif n’est une hypothèse crédible sur aucune étape. Les routes escarpées de la région sont propices aux attaquants. Toutes les étapes proposent une ascension avant l’arrivée. L’étape de lundi donnera le ton. L’Alto Aisastia, classé en 2ème catégorie, sera placé à 7,2 kilomètres du but. Quand la ligne n’est pas tracée en bas d’une descente, elle l’est en haut d’une montée ! Les journées de mercredi et jeudi seront décisives en proposant une arrivée au sommet. À moins que tout ne se joue dans le contre-la-montre final de 24 kilomètres samedi prochain.

Le parcours :

• 1ère étape (lundi 1 avril) : Elgoibar-Elgoibar (156,5 km)
• 2ème étape (mardi 2 avril) : Elgoibar-Vitoria (170,2 km)
• 3ème étape (mercredi 3 avril) : Vitoria -Trapagaran (164,7 km)
• 4ème étape (jeudi 4 avril) : Trapagaran-Eibar (151,6 km)
• 5ème étape (vendredi 5 avril) : Eibar-Beasain (166,1 km)
• 6ème étape (samedi 6 avril) : Beasain-Beasain (24 km CLM)

Les 10 derniers vainqueurs :

2012 : Samuel Sanchez (ESP, Euskaltel-Euskadi)
2011 : Andreas Klöden (ALL, RadioShack)
2010 : Chris Horner (USA, RadioShack)
2009 : Alberto Contador (ESP, Astana)
2008 : Alberto Contador (ESP, Astana)
2007 : Juan-José Cobo (ESP, Saunier Duval-Scott)
2006 : José-Angel Gomez-Marchante (ESP, Saunier Duval-Prodir)
2005 : Danilo Di Luca (ITA, Liquigas-Bianchi)
2004 : Denis Menchov (RUS, Illes Balears-Banesto)
2003 : Iban Mayo (ESP, Euskaltel-Euskadi)