John Degenkolb. Privé de la campagne des classiques après l’accident dont il a réchappé miraculeusement le 23 janvier à l’entraînement, John Degenkolb (Giant-Alpecin) a parlé à la presse pour la première fois hier. « Ça a été un grand choc dont j’aurai besoin de temps pour me remettre, dit celui dont l’index gauche a été sectionné. La rééducation se passe très bien et je vais reprendre l’entraînement cette semaine avec la volonté de retrouver la compétition au plus vite. Je ne peux rien avancer pour l’instant mais si tout va bien je serai probablement en mesure de courir dans huit à dix semaines. Désormais c’est sur le Tour de France que je focalise mes ambitions principales avec l’espoir d’y remporter une étape. » Victime lui aussi de l’accident, Warren Barguil doit effectuer sa rentrée en compétition lundi au Tour de Catalogne.

Peter Sagan. 2ème une fois encore, le champion du monde Peter Sagan (Tinkoff) est passé hier à 1 seconde d’inscrire son nom au palmarès de Tirreno-Adriatico. « Mes sentiments sont partagés, a-t-il estimé à San Benedetto del Tronto. Je pourrais être déçu de passer à côté du classement général pour si peu, mais dans le même temps sans l’annulation de l’étape de montagne je n’aurais même pas eu l’opportunité de jouer la gagne. Je suis plus amer en fait quant à l’étape de Cepagatti lundi. La manière dont Greg Van Avermaet a couru n’est certainement pas ma façon de courir. Il dit qu’il avait un coéquipier derrière mais j’en avais autant que lui. Néanmoins, je suis content de ma forme. Tirreno-Adriatico m’a mis sur de bons rails pour les objectifs à venir. »

Greg Van Avermaet. Deux semaines après avoir accroché le Nieuwsblad, Greg Van Avermaet (BMC Racing Team) a ajouté Tirreno-Adriatico à son palmarès florissant. « Je n’avais jamais pensé gagner cette course un jour, a-t-il déclaré avant de s’attaquer à Milan-San Remo. La chance qui s’est offerte à moi après l’annulation de l’étape-reine est unique dans une vie. Inscrire mon nom au palmarès signifie beaucoup pour moi. Je savais que le contre-la-montre allait être dur, je préfère des parcours plus sinueux, mais une seconde d’écart sur Sagan à l’arrivée, ça me va bien ! J’étais informé des écarts et j’ai essayé d’aller le plus vite possible. J’ai tout donné. Par le passé j’ai connu beaucoup de petites choses qui n’allaient pas, j’ai le sentiment désormais que la chance est de mon côté. Ce sont les classiques que je vise maintenant. »

Tom Leezer. Classé 5ème du contre-la-montre final de Tirreno-Adriatico hier soir à San Benedetto del Tronto, Tom Leezer (Team LottoNL-Jumbo) a en fait bénéficié d’une erreur de chronométrage que la direction de sa formation, fair-play, a elle même dénoncée auprès du jury des commissaires. « Je suivais Tom en voiture dans le contre-la-montre et j’ai relevé qu’il allait 20 secondes moins vite que Maarten Tjallingii, précise le directeur sportif du Team LottoNL-Jumbo Jan Boven. Nous avons saisi après l’étape le jury des commissaires pour lui dire que le résultat n’était pas juste et afin qu’il rectifie cette erreur car nous défendons un sport aussi équitable que possible. » Par conséquent Tom Leezer a été reclassé au 103ème rang du nouveau classement de l’étape diffusé plus tard dans la soirée.

Marco Pantani. Et si Marco Pantani avait fait les frais de la mafia napolitaine ? C’est en tout cas les conclusions d’un rapport du procureur de Forli, diffusé hier dans la presse italienne, qui le laisse imaginer. Ce n’est pas la mort mystérieuse du champion italien il y a treize ans qui faisait l’objet de cette enquête mais son exclusion du Giro 1999 qu’il s’apprêtait à gagner, quand il avait été interdit de départ au matin de l’avant-dernière étape à cause d’un taux hématocrite supérieur à 50 %. Le rapport met en avant de possibles manipulations de la Camorra qui aurait pu trafiquer les flacons de sang de Marco Pantani pour faire échouer le grimpeur romagnol alors que des paris avaient été pris sur la tête d’un de ses rivaux directs. Reste qu’aucun suspect concret n’a été formellement identifié par le procureur de Forli…

Philippe Gilbert. Sans sprinteur capable de se mêler au rush de la Via Roma samedi, l’équipe BMC Racing Team devra miser sur ses dynamiteurs. Si elle s’appuiera sur Greg Van Avermaet, elle devra en revanche se passer des services de Philippe Gilbert, dont l’état de santé ne s’est guère amélioré depuis son abandon sur Paris-Nice. Sur le podium de Milan-San Remo (3ème) en 2008 et 2011, l’ancien champion du monde souffre d’une infection des voies respiratoires. Il n’a pas obtenu l’aval de son médecin après une sortie de six heures lundi et devra renoncer à une classique dont il n’avait encore jamais raté une édition. « La sagesse a primé, précise-t-il au Soir. Je me sens globalement bien, mais les tests de respiration ont néanmoins montré que je n’étais pas à 100 % de mes moyens et qu’il existait un danger de compromettre ma participation aux autres classiques du printemps si je forçais. Je me suis donc rangé à la raison. » Notez en outre que Philippe Gilbert n’a pas prévu de courir le Tour des Flandres cette année.

Brian Cookson. Elu président de l’Union Cycliste Internationale en septembre 2013 avec pour mission principale de restaurer l’image et la crédibilité de la fédération internationale alors mise à mal par l’éclosion de l’affaire Armstrong, le Britannique Brian Cookson a informé qu’il comptait solliciter un nouveau et dernier mandat de quatre ans à la présidence de l’UCI. Les élections se tiendront en septembre 2017 en marge des Championnats du Monde sur route de Bergen, en Norvège. Soit au terme d’une saison charnière qui marquera la mise en place de la réforme du cyclisme professionnel. A noter que, dans le même temps, David Lappartient s’est lui aussi dès à présent porté candidat à sa succession à la présidence de l’Union Européenne de Cyclisme, dont les élections seront organisées dans un an.

Femke Van Den Driessche. Accusée de fraude technologique après la découverte d’un moteur dans son vélo lors des Championnats du Monde Dames Moins de 23 ans de cyclo-cross fin janvier, Femke Van Den Driessche a renoncé à comparaître devant la commission disciplinaire de l’UCI hier. Elle y était attendue pour présenter sa défense alors que la fédération internationale, qui fait face à son premier cas de triche, avait requis contre elle une suspension à vie et une amende de 50 000 euros. Dans un communiqué de presse, la jeune fille de 19 ans a annoncé qu’elle renonçait à sa défense et mettait un terme à sa carrière.  « Mon procès est de toute façon déjà réglé, écrit-elle. Les coûts de l’audience en Suisse seront trop élevés pour moi. Et un acquittement est impossible. » Femke Van Den Driessche, qui a toujours clamé son innocence en attribuant l’appartenance du vélo incriminé à un ami, est à la fois championne d’Europe Espoirs et championne de Belgique Espoirs de cyclo-cross.