Le secret avait été bien gardé car l’information a valeur de bombe. Pourtant, deux mois après les faits, et sans qu’aucune conclusion n’ait pu être encore établie, l’Union Cycliste Internationale a choisi de communiquer sur une affaire bien embarrassante. On a retrouvé du clenbutérol dans les urines d’Alberto Contador (Astana) ! Le contrôle antidopage qui dérange a été effectué le mercredi 21 juillet dernier, au moment de la seconde journée de repos du Tour de France à Pau. « Nous avons reçu un rapport en provenance du laboratoire allemand de Cologne indiquant ce résultat d’analyse anormal, a admis l’UCI ce matin à Melbourne. La concentration de substance interdite trouvée par le laboratoire a été estimée à 50 picogrammes, soit 0,000 000 000 05 grammes par millilitres, ce qui est une quantité extrêmement faible ! »

Devant cette quantité infime de clenbutérol, l’Union Cycliste Internationale, en consultation avec l’Agence Mondiale Antidopage, a choisi par elle-même de recourir à l’analyse de l’échantillon B, ce qui est là encore extrêmement rare. Pendant ce temps, Alberto Contador a été mis au courant de toutes les démarches et mis à pied à titre provisoire selon la procédure habituelle, sans que l’information ne soit divulguée, ce cas particulier étant doublement délicat puisque s’agissant d’une star du peloton prise dans les filets de la lutte antidopage avec des quantités infimes de produit interdit… Il fallait en avoir le cœur net avant de jeter de l’huile sur le feu, c’est ce qu’a choisi de faire l’UCI dans le plus grand secret. Or la deuxième analyse est venue confirmer la première. Alberto Contador présente bel et bien des traces de clenbutérol dans ses urines. Mais ce sont les quantités dérisoires qui dérangent chacune des parties dans ce cas !

Le clenbutérol, c’est un bêta-stimulant utilisé dans le domaine clinique pour stimuler la fonction pulmonaire mais détourné dans le domaine sportif pour ses effets anabolisants. Il s’agit là d’un produit strictement interdit pour lequel le règlement antidopage n’indique aucun seuil minimal. En d’autres termes, même avec une quantité aussi infime de produit retrouvé, Alberto Contador s’expose à une procédure disciplinaire. Mais l’UCI maintient la présomption d’innocence. « Ce cas requiert des investigations scientifiques complémentaires avant qu’une quelconque conclusion puisse être tirée, poursuit la fédération. Nous continuons à travailler avec le soutien scientifique de l’AMA, avec laquelle nous analysons tous les éléments pertinents en relation avec ce cas. Ces investigations complémentaires prendront encore quelque temps. » Il s’agira de découvrir si ce résultat anormal n’est pas le fruit d’une contamination alimentaire.